Macron : direction 2027 !

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Auteur(s)
Alain Tranchant pour France-Soir
Publié le 01 décembre 2025 - 10:54
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Macron

Bozon pool AFP

On l'avait pensé en retrait sur son Aventin. On l'avait vu en star des aéroports, profitant à l'envi de son statut pour parcourir le monde et tâcher d'y trouver, ou retrouver, un peu de raison d'être.

Le voilà de retour sur la scène politique nationale. Ayant pu, enfin, caser puis recaser un collaborateur du premier jour à l'Hôtel de Matignon, où il ne lui dispute à l'évidence ni le pouvoir, ni les honneurs, et où en tout cas il ne lui fait pas d'ombre, le chef de l'État - ou de ce qu'il en reste, après tant d'années de laisser-aller et de faiblesse du pouvoir - a repris pied en politique intérieure.

Au cours des dernières semaines, alors que le plus mauvais des spectacles était joué au théâtre du "Palais Bourbier" (comme il a été excellemment qualifié), où la discussion sur les budgets de l'État et de la Sécurité Sociale a donné lieu à toutes sortes de palabres et de bavardages, de postures et d'impostures, M. Macron observait une prudente réserve.

Je ne sais s'il a "retrouvé sa capacité d'action", comme l'a écrit Guillaume Tabard dans son éditorial du Figaro, le 28 novembre. Ce que j'ai vu en revanche, comme toutes celles et tous ceux qui suivent la vie publique de notre pays, c'est qu'il ne s'est pas privé de donner ses instructions au gouvernement au cours des derniers jours.

Si sa demande d'interdiction des téléphones portables dans les lycées peut relever de l'anecdote, le reste est autrement sérieux. Après le "nous sommes en guerre" de la période Covid, c'est le langage du "nous serons en guerre" qu'il tient au peuple français. À l'évidence, et contre toute raison raisonnable, il veut sa guerre. Quoi de mieux pour obtenir le silence dans les rangs, l'état d'urgence, les permissions de sortie et les kilomètres autorisés ! Et donc va pour un service militaire volontaire, même si l'on a fermé les casernes et quand bien même on n'a pas le premier sou pour l'organiser ! Il est vrai que l'on prépare l'opinion à des ponctions de l'État sur les réserves financières des Français…

Pour le silence dans les rangs, voilà à l'œuvre le président d'une République qui devrait organiser la bienséance et la pensée unique dans les médias et sur les réseaux sociaux au travers d'un label. Vive le Journal Officiel de la République française !

Sonné et bousculé par les conséquences de son aventureuse dissolution de l'Assemblée nationale, contraire à toute logique alors que les siens venaient d'essuyer un revers électoral sévère lors du scrutin européen, M. Macron a fait le dos rond, usé plusieurs Premiers ministres comme la France n'avait pas connu cela depuis bientôt 70 ans, utilisé l'ambition de personnages plus soucieux de leur carrière que du bien commun, pour se refaire, sinon une virginité, du moins une santé politique.

"À ce stade", suivant la formule des jactances et jacasseries du microcosme politico-médiatique, il paraît désormais vraisemblable que l'occupant de l'Élysée aille au bout de 10 années de pouvoir qui auront enfoncé la France comme jamais.

Alors qu'il aurait dû se démettre pour se conformer au vote des Françaises et des Français, et cela parce qu'il avait lui-même actionné le bouton du siège éjectable de la dissolution, ses opposants - trop occupés par des calculs politiciens qui ne les grandissent pas, et qui risquent d'ailleurs de se retourner contre eux - l'ont en quelque sorte relégitimé.

Il est fort possible désormais que le peuple français soit contraint de boire le calice macronien jusqu'à la lie. Car s'il est une chose que ces gens-là savent faire, c'est bien de gérer un calendrier. Voici venus le temps de Noël et la trêve des confiseurs. Viendra immédiatement après la campagne électorale pour les élections municipales de mars 2026. Et les maires ayant retrouvé leurs écharpes, les grandes manœuvres seront engagées en vue de l'élection présidentielle de mai-juin 2027.

Les tenants du maintien en poste de M. Macron nous l'ont répété à satiété : s'il ne fallait pas qu'il quitte l'Elysée, et par conséquent s'il fallait que ceux qui ont perdu les élections législatives de 2024 gouvernent le pays, au contraire de toute logique démocratique, c'est parce que la France avait besoin d'une belle et longue campagne présidentielle pour accoucher d'une merveilleuse alternance.

Mais ceux qui ont fait le choix délibéré de siéger aux côtés et sous la présidence de M. Macron à la table du conseil des ministres pourraient bien vérifier demain qu'en politique la réalité est rarement conforme à la prévision.


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