« J’ai rencontré le diable » : Le récit de Pierre-Guillaume Mercadal sur sa rencontre avec Macron
Pierre-Guillaume Mercadal, éleveur de cochons et membre de la Coordination rurale, est rentré chez lui "le ventre tordu par un mélange de tristesse et de rage". Sa rencontre avec Emmanuel Macron, qu'il qualifie "d'immense mascarade", a dépassé ses pires craintes et l'a "dégoûté". Loin des communiqués victorieux, son témoignage livre le récit cru d'une trahison annoncée.
mise à jour le 16/11/25
Selon lui, le tableau est accablant. Face à un président au « charisme hors du commun » et « limite inhumain », capable de « vendre du sable à des bédouins », la délégation syndicale, à l’exception de Pierre-Guillaume Mercadal, s’est soumise. Le verdict est sans appel : le Mercosur sera signé, Macron y étant favorable, arguant d’un impuissance feinte face à l’Europe. Le charisme du président aurait impressionné la FNSEA dont on pensait que les intérêts du groupe Avril qui la dirige suffisaient à expliquer sa soumission à l’Union européenne et au Mercosur.
La ministre de l’Agriculture, Annie Genevard, n’aura montré, quant à elle, qu’« arrogance et mépris », allant jusqu’à glorifier les abattages sanitaires de cheptels, présentés comme un « honneur » pour les éleveurs contraints et anéantis. Au final, le bilan se résume à un « sucre » – l’abandon d’une taxe sur les engrais – jeté en pâtée pour faire taire la révolte. Pour l’éleveur, désormais « au point de non-retour », la conclusion s’impose : « Maintenant, il faut que les actions deviennent violentes. On doit durcir le ton. Sinon, on va tous crever comme des chiens. »
Selon Pierre-Guillaume Mercadal, nous sommes en plein conflit psychologique. Faute d’analyse politique et économique, face à un président qu’il trouve charismatique, il incite les agriculteurs à faire une grosse colère. Pas plus que Éric Zemmour, dont il est proche, il n’envisage de quitter l’Europe. L’art d’emmener les agriculteurs, une fois de plus, droit dans le mur.
Commentaires
Enregistrer un commentaire