FT : Les options d'Emmanuel Macron se réduisent alors que son quatrième Premier ministre est au bord de l'implosion

Emmanuel Macron.
Photo de : Palais de l'Élysée
Le président français a peu de bonnes alternatives si François Bayrou perd le vote de confiance en septembre, écrit le Financial Times .
Emmanuel Macron est confronté à des options de plus en plus restreintes alors que son quatrième Premier ministre en deux ans ne tient qu'à un fil et que les marchés sont alarmés par la crise politique et budgétaire de la France.
Des proches du président français affirment qu'il se prépare déjà à l'éventualité d'une défaite du Premier ministre, François Bayrou, lors d'un vote de confiance le mois prochain. Bayrou a surpris les responsables politiques et les marchés en appelant à ce vote, en début de semaine, afin de renforcer le soutien parlementaire à sa stratégie visant à maîtriser le déficit budgétaire croissant du pays.
Bien que Macron continue d'exhorter publiquement les législateurs à soutenir Bayrou lors du vote du 8 septembre, il consulte également ses alliés sur les prochaines étapes, notamment les options pour un nouveau Premier ministre capable de faire adopter un budget 2026 sans nouvelles turbulences politiques.
Aucune des options proposées par Macron ne semble particulièrement attrayante si l'opposition tient sa promesse de renverser Bayrou. Il peut nommer un autre Premier ministre issu de son propre camp ou un homme politique de droite pour tenter de maintenir la même stratégie. Ou bien il peut changer de cap et nommer un homme de gauche modéré, comme un socialiste, sachant qu'il annulera certaines de ses réformes.
Dans aucun cas aucun de ces gouvernements ne bénéficierait d’une majorité parlementaire, donc Macron pourrait finalement tenter de sortir de l’impasse en convoquant à nouveau de nouvelles élections.
Le président, dont le deuxième et dernier mandat se termine à la mi-2027, a cherché à rejeter la faute sur l'opposition, en particulier sur les blocs clés de l'extrême droite de Marine Le Pen et des socialistes.
« Il appartient aux partis politiques de se montrer à la hauteur de la situation en trouvant des voies de compromis et de stabilité, comme c'est le cas partout en Europe », a déclaré Macron au Journal du Dimanche mardi. « S'ils choisissaient le désordre, ils porteraient une lourde responsabilité dans le contexte géopolitique délicat que nous traversons. »
Mais la crise est en grande partie imputable à Macron lui-même.
Depuis qu'il a convoqué et perdu les élections législatives l'année dernière, son alliance de centre et de droite se retrouve sans majorité à l'Assemblée. Son premier choix pour le poste de Premier ministre, le conservateur et ancien négociateur du Brexit Michel Barnier, n'était en poste que depuis trois mois avant d'être renversé par son impopulaire budget 2025.
Bayrou a réussi à faire adopter un budget légèrement édulcoré en février parce qu'il a convaincu les socialistes de s'abstenir, mais ils ont déjà déclaré qu'ils ne répéteraient pas la faveur qu'il a apportée à ses nouvelles propositions de 44 milliards d'euros de réductions de dépenses et d'augmentations d'impôts dans le budget 2026.
Le Pen et le leader d'extrême gauche Jean-Luc Mélenchon ont même appelé Macron à démissionner pour ouvrir la voie à une élection présidentielle anticipée, mais il a juré à plusieurs reprises qu'il ne le ferait jamais.
Un sondage d'opinion Elabe publié mardi montre que 67 % des personnes interrogées souhaitent la démission de Macron, tandis que 72 % ne souhaitent pas que Bayrou reste en poste.
Erwan Balanant, député du parti centriste Modem de Bayrou, a déclaré que le départ du Premier ministre plongerait la France dans une crise plus profonde. « Si le gouvernement tombe le 8 septembre, nous nous retrouverons exactement dans la même situation que celle de juillet dernier », a-t-il déclaré dans une interview. « La question est désormais : qui est prêt à prendre ses responsabilités aujourd'hui pour trouver des solutions ? »
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