LA nécessaire COLÈRE DES FEMMES
Cette colère a tout particulièrement de bonnes raisons de s'exprimer ce jour où le Président fait la part belle à la supposée souffrance de son protégé ( 1er flic de France) qui se traitait pourtant lui-même de "sale con" dans un contexte d'abus de pouvoir contre faveurs.
Aucun mot de considération pour la plaignante piégée par un dominant , conforté maintenant dans une position d'encore-plus-dominant, et même avec les applaudissements de Marlène Schiappa.
Le texte ci-après sur la nécessité de la colère pour les femmes , se trouve à :
https://www.lesnouvellesnews.fr/pourquoi-les-femmes-doivent-se-mettre-en-colere/
Sur le même site ( Les Nouvelles News ), un article mentionne la colère de deux femmes politiques exprimée de façon intéressante par deux gestes de protestation inattendus et inhabituels .
Vertu chez les garçons, honte chez les filles, la colère est un moyen d’affirmation de soi, un moyen d’accéder au pouvoir. Le livre de Soraya Chemaly ouvre des perspectives.
Quand nous évoquons les doubles standards de jugement dans les formations pour booster les carrières des femmes, les réactions au mot « colère » sont unanimes : un homme qui se met en colère au travail est perçu comme ayant du caractère, de l’autorité, une femme qui s’affirme ainsi est perçue comme « une hystérique ». Du coup les femmes anticipent les critiques et répriment cette émotion. Elles se censurent et sont réputées incapables d’avoir l’autorité nécessaire pour occuper des postes de management ou de direction… Ce n’est qu’une des innombrables discriminations subies par les femmes conditionnées pour ravaler leur colère et sourire.
Dans Le pouvoir de la colère des femmes, sorti en 2018 aux Etats-Unis et fin 2019 en France, l’autrice américaine Soraya Chemaly analyse avec finesse cette émotion que les filles et les garçons ont appris à ressentir différemment. Parce que le féminin est associé à une forme de passivité, parce qu’une « vraie femme » doit être douce, gentille, au service des autres, une femme en colère a le sentiment de perdre son identité de femme.
Les hommes au contraire sont formatés pour être conquérants. « Une femme qui montre sa colère dans un cadre institutionnel, politique, professionnel transgresse de fait les normes de genre » écrit-elle. « Etre en colère c’est le plus souvent dire non dans un monde où les femmes sont conditionnées pour dire tout sauf… non » Et réprimer la colère des femmes « est un puissant moyen de régulation – parfait pour limiter nos moyens de lutter contre les inégalités. »
Dans son ouvrage très documenté, Soraya Chemaly montre comment la société apprend aux enfants très jeunes des comportements différents. Les fillettes doivent être toujours souriantes tandis que les garçons sont valorisés quand ils sont en colère. Des expériences montrent que les adultes jugent différemment les bébés filles et les bébés garçons.
Grincheux ? Un garçon sera perçu comme « en colère », une fille comme « triste » et ça se poursuit à l’âge adulte. Puis « la tristesse se mue en rumination paralysante, en résignation ou en impatience néfaste. » Or « comme les gens heureux, les gens en colère sont optimistes, ils ont le sentiment de pouvoir influer sur le cours des événements. Les gens tristes et peureux en revanche sont plutôt enclins au pessimisme ».
Les conséquences de l’opposition entre colère et féminité sont lourdes dans la vie professionnelle. « Là où les hommes disent volontiers éprouver une sensation de puissance, les femmes au contraire associent la colère à un sentiment d’impuissance » écrit Soraya Chemaly.
L’autrice fait le tour des sujets qui devraient mettre les femmes en colère que ce soit dans la sphère privée ou professionnelle, à la table du pouvoir, dans la rue avec le harcèlement ou encore dans des tueries misogynes (jamais définies comme telles). Difficile de ne pas être en colère en refermant ce livre.
Dans le dernier chapitre « une colère à soi » elle évoque la « rage muette » de tant de femmes et veut la transformer en « compétence colérique ». La plus compliquée de ces compétences étant d’avoir le courage de déplaire. Accepter de déplaire, c’est sortir des normes de la féminité. Se mettre en insécurité ontologique,… Sauf si les femmes en colère font changer les normes de genre. Tout un programme !
Aucun mot de considération pour la plaignante piégée par un dominant , conforté maintenant dans une position d'encore-plus-dominant, et même avec les applaudissements de Marlène Schiappa.
Le texte ci-après sur la nécessité de la colère pour les femmes , se trouve à :
https://www.lesnouvellesnews.fr/pourquoi-les-femmes-doivent-se-mettre-en-colere/
Sur le même site ( Les Nouvelles News ), un article mentionne la colère de deux femmes politiques exprimée de façon intéressante par deux gestes de protestation inattendus et inhabituels .
Vertu chez les garçons, honte chez les filles, la colère est un moyen d’affirmation de soi, un moyen d’accéder au pouvoir. Le livre de Soraya Chemaly ouvre des perspectives.
Quand nous évoquons les doubles standards de jugement dans les formations pour booster les carrières des femmes, les réactions au mot « colère » sont unanimes : un homme qui se met en colère au travail est perçu comme ayant du caractère, de l’autorité, une femme qui s’affirme ainsi est perçue comme « une hystérique ». Du coup les femmes anticipent les critiques et répriment cette émotion. Elles se censurent et sont réputées incapables d’avoir l’autorité nécessaire pour occuper des postes de management ou de direction… Ce n’est qu’une des innombrables discriminations subies par les femmes conditionnées pour ravaler leur colère et sourire.
Dans Le pouvoir de la colère des femmes, sorti en 2018 aux Etats-Unis et fin 2019 en France, l’autrice américaine Soraya Chemaly analyse avec finesse cette émotion que les filles et les garçons ont appris à ressentir différemment. Parce que le féminin est associé à une forme de passivité, parce qu’une « vraie femme » doit être douce, gentille, au service des autres, une femme en colère a le sentiment de perdre son identité de femme.
Les hommes au contraire sont formatés pour être conquérants. « Une femme qui montre sa colère dans un cadre institutionnel, politique, professionnel transgresse de fait les normes de genre » écrit-elle. « Etre en colère c’est le plus souvent dire non dans un monde où les femmes sont conditionnées pour dire tout sauf… non » Et réprimer la colère des femmes « est un puissant moyen de régulation – parfait pour limiter nos moyens de lutter contre les inégalités. »
Dans son ouvrage très documenté, Soraya Chemaly montre comment la société apprend aux enfants très jeunes des comportements différents. Les fillettes doivent être toujours souriantes tandis que les garçons sont valorisés quand ils sont en colère. Des expériences montrent que les adultes jugent différemment les bébés filles et les bébés garçons.
Grincheux ? Un garçon sera perçu comme « en colère », une fille comme « triste » et ça se poursuit à l’âge adulte. Puis « la tristesse se mue en rumination paralysante, en résignation ou en impatience néfaste. » Or « comme les gens heureux, les gens en colère sont optimistes, ils ont le sentiment de pouvoir influer sur le cours des événements. Les gens tristes et peureux en revanche sont plutôt enclins au pessimisme ».
Les conséquences de l’opposition entre colère et féminité sont lourdes dans la vie professionnelle. « Là où les hommes disent volontiers éprouver une sensation de puissance, les femmes au contraire associent la colère à un sentiment d’impuissance » écrit Soraya Chemaly.
L’autrice fait le tour des sujets qui devraient mettre les femmes en colère que ce soit dans la sphère privée ou professionnelle, à la table du pouvoir, dans la rue avec le harcèlement ou encore dans des tueries misogynes (jamais définies comme telles). Difficile de ne pas être en colère en refermant ce livre.
Dans le dernier chapitre « une colère à soi » elle évoque la « rage muette » de tant de femmes et veut la transformer en « compétence colérique ». La plus compliquée de ces compétences étant d’avoir le courage de déplaire. Accepter de déplaire, c’est sortir des normes de la féminité. Se mettre en insécurité ontologique,… Sauf si les femmes en colère font changer les normes de genre. Tout un programme !
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