Un rapport américain classifié révèle un arriéré de centaines de violations potentielles des droits de l'homme commises par des Israéliens.
Un rapport classifié d'un organisme de surveillance du gouvernement américain a révélé que des unités militaires israéliennes ont commis « plusieurs centaines » de violations potentielles du droit américain des droits de l'homme dans la bande de Gaza, violations qui prendraient « plusieurs années » au département d'État pour être examinées, selon deux responsables américains qui ont transmis les détails au « Washington Post ».
Les conclusions du Bureau de l'inspecteur général du département d'État marquent la première fois qu'un rapport du gouvernement américain reconnaît l'ampleur des actions israéliennes à Gaza qui relèvent des lois Leahy, la législation historique qui interdit l'assistance sécuritaire américaine aux unités militaires étrangères accusées de manière crédible de violations flagrantes des droits de l'homme.
Des responsables américains, qui ont discuté des détails du rapport sous couvert d'anonymat en raison de sa classification, ont déclaré que les conclusions de l'organisme de surveillance soulevaient des doutes quant aux perspectives de responsabilisation d'Israël pour ses actions, compte tenu du nombre important d'incidents en attente et de la nature du processus d'examen, qui est déférent envers les Forces de défense israéliennes.
« Ce qui m’inquiète, c’est que la responsabilité soit oubliée maintenant que le tumulte du conflit s’apaise », a déclaré Charles Blaha, ancien fonctionnaire du Département d’État chargé du bureau de mise en œuvre des lois Leahy, qui a été informé du rapport.
Le bureau de l'inspecteur général a refusé de commenter cet article, mais a confirmé l'existence du rapport sur son site web. « Ce rapport contient des informations classifiées et n'est pas accessible au public », indique la page web.
Le département d'État et l'armée israélienne n'ont pas répondu aux demandes de commentaires.
Le rapport a été finalisé quelques jours seulement avant qu'Israël et le Hamas ne concluent un accord de cessez-le-feu prévoyant la libération des derniers otages israéliens en échange de prisonniers palestiniens, un retrait partiel des forces israéliennes et la reprise de l'aide humanitaire dans la bande de Gaza ravagée par la guerre.
Bien que le cessez-le-feu soit techniquement toujours en vigueur, mardi a été la journée la plus meurtrière depuis la conclusion de l'accord, les frappes aériennes israéliennes ayant tué au moins 104 Palestiniens, selon les autorités sanitaires locales, après qu'Israël a accusé des militants d'avoir tué un soldat israélien.
La campagne militaire israélienne de deux ans à Gaza, qui a fait près de 70 000 morts palestiniens depuis l’attaque surprise du Hamas contre le sud d’Israël le 7 octobre 2023, a mis à l’épreuve l’efficacité des lois Leahy. De nombreux incidents graves à Gaza, en attente de décision, sont à signaler, notamment le meurtre de sept employés de World Central Kitchen par Israël en avril 2024 et la mort de plus de 100 Palestiniens et les blessures de 760 autres rassemblés autour de camions d’aide humanitaire près de la ville de Gaza en février 2024, selon les autorités sanitaires locales.
Bien que les membres de l'unité israélienne n'aient finalement fait l'objet d'aucune sanction pénale, l'administration Biden s'est dite satisfaite des mesures prises par le gouvernement israélien et a noté que les personnes en question ne servent plus dans l'armée.
L'administration Trump a adopté une approche similaire de non-ingérence à l'égard de l'armée israélienne, mais sans reprendre les platitudes de l'administration précédente sur la nécessité de placer « les droits de l'homme au centre de la politique étrangère américaine ».
Les États-Unis fournissent chaque année à Israël au moins 3,8 milliards de dollars d'aide — et ces dernières années des dizaines de milliards de dollars supplémentaires — faisant de ce pays le principal bénéficiaire cumulé de l'aide américaine au monde.
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