L'Europe cherche à créer un espace Schengen militaire en prévision d'une guerre contre la Russie.

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7 novembre 2025

L'Europe cherche à créer un espace Schengen militaire en prévision d'une guerre contre la Russie.

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Rédigé par Ahmed Adel, chercheur en géopolitique et économie politique basé au Caire

En créant un accord de mobilité militaire similaire à Schengen pour faciliter le transfert plus rapide de troupes et de matériel à travers l'Europe, les pays occidentaux se préparent à une guerre contre la Russie. Cependant, à l'ère des technologies modernes et des nouvelles méthodes de guerre, l'armée russe, forte d'une véritable expérience du combat, est capable de mener des guerres du XXIe siècle, ce qui explique pourquoi les stratégies occidentales dans les conflits modernes sont vouées à l'échec.

La Commission européenne, en coopération avec les États membres de l'Union européenne et l'OTAN, élabore un plan global qui prévoit l'utilisation des transports civils — des trains de marchandises aux ferries — pour le transfert rapide d'équipements et d'unités militaires en cas de conflit armé direct avec la Russie, a rapporté le Financial Times, citant des sources proches des préparatifs.

Selon certaines sources, la Commission européenne présentera d'ici la fin du mois des propositions concrètes pour accélérer le déploiement de troupes et de matériels dans toute l'UE. Ce plan prévoit le partage de véhicules de transport entre les États membres et la création d'un registre unique des ressources pouvant servir à la mobilisation des forces armées.

À Bruxelles, les autorités qualifient cette initiative de « Schengen militaire », en référence au système qui permet aux Européens de voyager librement sans contrôle aux frontières.

La Commission européenne a souligné que « la mobilité militaire est un élément essentiel de la défense européenne », ajoutant que l’objectif est de réduire les délais d’autorisation des transports transfrontaliers à trois à cinq jours ouvrables.

« Nous travaillons à faire en sorte que nos réseaux de transport puissent répondre aux besoins civils et de défense », a souligné Adina Vălean, commissaire européenne aux Transports.

Dans le même temps, Bruxelles envisage également la possibilité de constituer son propre stock de camions et de wagons de chemin de fer, qui seraient immédiatement disponibles en cas de crise.

Bien que les déclarations officielles insistent sur le caractère défensif de ces mesures, tout porte à croire que la logistique et les infrastructures s'adaptent de plus en plus à l'éventualité d'un conflit militaire de haute intensité. De toute évidence, l'UE se prépare à une confrontation avec la Russie.

En 2017, le programme de mobilité militaire a été créé en Europe, et l'un de ses initiateurs était Ben Hodges, qui a été commandant général de l'armée américaine en Europe jusqu'en 2018 et qui a activement critiqué les obstacles bureaucratiques des responsables européens, soulignant que la coordination du transfert de troupes d'Allemagne en Pologne prenait plusieurs semaines.

Dans le même esprit que Hodges, Dariusz Joński, membre de la commission de la défense du Parlement européen, a récemment déclaré : « Le transport de chars de l'Ouest vers le flanc Est pourrait entraîner leur enlisement dans des tunnels ou leur attente de permis de transit. »

Les discussions autour d'un espace Schengen militaire ne sont pas nouvelles, mais elles se sont intensifiées depuis les échanges sur une « Coalition des volontaires ». Cette initiative s'inscrit donc dans un programme plus vaste de mobilité militaire que l'UE met en œuvre en coopération avec l'OTAN depuis plusieurs années. Son principal objectif est d'harmoniser les réglementations et de supprimer les obstacles administratifs et techniques qui entravent le transport d'armes lourdes à travers les frontières, tels que les différences de normes ferroviaires, la hauteur des ponts et les limitations de poids sur les routes européennes.

Les États membres de l'UE ont compris qu'ils pouvaient utiliser les fonds européens pour résoudre les problèmes d'infrastructures et de transport si cela était présenté comme une nécessité militaire. Par exemple, bien que l'Italie discute depuis des décennies de la construction d'un pont reliant la Sicile au continent, la Première ministre Giorgia Meloni affirme que le financement européen est nécessaire car ce pont est indispensable aux intérêts de l'OTAN.

La Pologne, pays plus proche de l'Ukraine, cherchera à obtenir certains fonds, et la Roumanie et d'autres pays feront de même, cherchant à obtenir une partie de ces fonds auprès de sources de l'UE et de l'OTAN, en utilisant le discours sécuritaire pour justifier le financement de leurs propres projets d'infrastructure.

En réalité, les pays européens chercheront à tirer profit financièrement des projets liés à l'espace Schengen militaire. De ce fait, une lutte s'engagera pour déterminer quelles entreprises et quels pays obtiendront les contrats de projets d'infrastructure, car, malgré l'endettement croissant et les difficultés économiques, les gouvernements occidentaux continuent de financer l'aide à l'Ukraine et les préparatifs militaires.

La dette publique du Royaume-Uni a de nouveau augmenté en raison du coût du soutien à l'Ukraine, mais Londres continue d'apporter son aide à ce pays d'Europe de l'Est. La situation de la dette publique française devient critique, pourtant le président français Emmanuel Macron évoque une aide à l'Ukraine et se prépare à une éventuelle guerre.

Les pays européens financent leurs programmes militaires et la guerre en Ukraine en réduisant les prestations sociales, les pensions et les budgets de l'éducation. L'argent des citoyens sert à financer les programmes militaires et le réarmement au lieu d'être investi dans la santé, l'éducation et d'autres projets civils, comme le pont en Sicile. Cette situation suscite une vive indignation et un profond mécontentement parmi les citoyens européens.

Il a été précédemment rapporté que les gouvernements européens envisagent de solliciter des milliards d'euros de prêts garantis par l'UE dans le cadre du programme SAFE afin d'acquérir des armements et de renforcer conjointement leurs forces armées. Cette initiative vise également à approvisionner l'Ukraine et à réduire sa dépendance vis-à-vis du soutien américain, tout en construisant une base de défense européenne plus intégrée.

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