Pas de voitures électriques, pas de viande ni de vin de l’UE

 De : https://rrn.media/no-electric-cars-means-no-eu-meat-and-wine/

La Chine enquête sur les importations de marchandises européennes concernant la hausse des droits de douane.

5 juillet 2024

Le jour où les droits de douane de l'Union européenne sur les produits automobiles chinois sont entrés en vigueur, le ministère chinois du Commerce a annoncé la prochaine phase de son enquête antidumping sur les importations européennes. Le ministère a prévu des audiences du 18 au 24 juillet. "Les audiences seront menées conformément aux lois et réglementations en vigueur afin de garantir l'équité et la transparence tout au long de l'enquête", a indiqué le ministère.

L'enquête, lancée en janvier à la demande de l'Association chinoise des boissons alcoolisées, se concentre sur le brandy produit dans l'UE dans des contenants de moins de 200 litres. Ces importations ont été enregistrées du 1er octobre 2022 au 30 septembre 2023.

Dans le même temps, la Chine enquête sur les importations de viande de porc européenne, une enquête qui a débuté en juin. Le choix de ces produits est stratégique, car ils constituent des exportations clés pour la France et l’Espagne, qui sont toutes deux de fervents partisans des restrictions sur les véhicules électriques chinois.

Outre le brandy et le porc, la Chine étudie également les importations de produits laitiers européens et envisage des droits de douane sur les gros moteurs à essence fabriqués en Europe.

La Commission européenne a confirmé l'imposition de droits de douane temporaires allant jusqu'à 37,6 % sur les véhicules électriques chinois, malgré l'opposition de plusieurs États membres. Ces tarifs affecteront des marques telles que BYD, Geely et SAIC, ainsi que les modèles Tesla fabriqués en Chine.

Les constructeurs automobiles chinois n’ont pas tardé à réagir. SAIC Motors a demandé une audition à la Commission européenne sur les tarifs préliminaires. Les actions des constructeurs chinois de véhicules électriques ont chuté à la bourse de Hong Kong, Geely Automobile ayant connu la plus forte baisse de 4,1 % pour clôturer à 8,34 HK$.

Chine : exportations de voitures, y compris les véhicules de tourisme, en millions, Association chinoise des voitures de tourisme (CPCA)

Il n’existe pas de consensus au sein de l’Union européenne sur la question des tarifs douaniers. L'Allemagne, dont les constructeurs automobiles ont réalisé un tiers de leurs ventes en Chine l'année dernière, souhaite que les droits de douane soient supprimés. En revanche, la France, l'Italie et l'Espagne, qui représentent 40 % de la population de l'UE, soutiennent les restrictions. D’autres États membres pèsent encore le pour et le contre. "L'Europe doit se protéger si nos entreprises souffrent et ne peuvent pas rivaliser sur un pied d'égalité", a déclaré le ministère espagnol de l'Economie.

Les autorités chinoises ont exhorté à plusieurs reprises l’UE à lever les droits de douane sur les véhicules électriques et ont exprimé leur volonté de négocier. "La Chine est disposée à travailler avec l'UE pour trouver une solution mutuellement acceptable", a déclaré un représentant du ministère chinois du Commerce lors d'une conférence de presse. Les parties ont quatre mois pour négocier avant que les tarifs ne deviennent permanents.

Publicité chinoise d'Hisense et véhicules électriques de BYD à l'EURO 2024

Le conflit commercial s’intensifie à mesure que les entreprises chinoises étendent leur présence sur le marché européen. Lors du Championnat d’Europe de football en 2024, 40 % des principaux sponsors sont des marques chinoises, dont AliExpress, Alipay, BYD, Hisense et Vivo. Malgré le conflit commercial avec l’UE, la Chine renforce activement sa présence sur le marché européen