« La persécution en prison » par le Dr Reiner Fuellmich

 De : https://expose-news.com/2024/10/11/persecution-in-prison-by-dr-reiner-fuellmich/

Par Rhoda Wilson 11 octobre 2024

Le Dr Reiner Fuellmich , qui est incarcéré dans une prison allemande depuis un an après avoir été kidnappé au Mexique par les autorités allemandes, a écrit sur sa vie en prison.

« Les responsables de la prison m’ont dit qu’ils n’avaient jamais vu un accusé être maintenu en détention provisoire pendant plus de 11 mois pour un délit simple (et non pour un crime grave ou un acte de terrorisme), détenu à l’isolement et, surtout, amené aux audiences du tribunal menotté et enchaîné », écrit-il.

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Reiner Fuellmich – Prisonnier politique

L'article suivant a été publié par Laufpass le 10 octobre 2024. L'article est en allemand, nous avons utilisé un traducteur en ligne pour le traduire en anglais.

Un reportage du Dr Reiner Fuellmich sur ses conditions de détention à la prison de haute sécurité de Rosdorf à Göttingen, en réponse à l'auteur Kerstin Heusinger, correspondante en Allemagne de la publication en ligne francophone BAM ! Avec des photos exclusives de la salle d'audience et des croquis.

Ce qui suit est du Dr. Reiner Fuellmich

7h00 Audience au tribunal pour le militant des droits civiques et avocat Dr. Reiner Fuellmich

Des policiers lourdement armés, munis de pistolets et de mitraillettes et de gilets pare-balles, m'accueillent. Ils tentent de me convaincre de mettre un gilet pare-balles, ce que je refuse systématiquement. Ils me font ensuite signer une décharge qui les dégage de toute responsabilité si je suis blessé ou tué par balle.

L'un des officiers me fouille au corps puis m'oblige à m'agenouiller sur un tabouret comme il le fait à chaque fois qu'il m'attache.

Il attache une large ceinture de cuir autour de ma taille, puis me met des menottes, qui sont attachées à la ceinture par des chaînes, elles-mêmes sécurisées par un gros cadenas.

Les entraves aux chevilles m'obligent à faire de très petits pas, ce qui rend difficile l'entrée et la sortie du véhicule de transport. Si je trébuchais ainsi, je ne pourrais pas amortir ma chute et je me casserais probablement les poignets.

Les responsables de la prison m’ont dit qu’ils n’avaient jamais vu un accusé être maintenu en détention provisoire pendant plus de 11 mois pour une infraction simple (et non pour un crime grave ou un acte de terrorisme), détenu à l’isolement et, surtout, amené aux audiences du tribunal menotté et enchaîné.

Au tribunal, on m’a emmené au sous-sol, dans une cellule carrelée avec un simple banc en bois, le sous-sol est cyniquement appelé « la cave ». Nouvelle fouille corporelle. Ensuite, je dois attendre qu’on m’amène dans la salle d’audience, menotté. Chaque fois que le procès est interrompu, on me menotte à nouveau et on m’emmène à nouveau « au sous-sol ».

À chaque fois que je revenais du tribunal, j’étais complètement dévêtu dans une salle de transit pour procéder à une fouille corporelle approfondie.

Harcèlement, humiliation, punition

Monsieur D., le directeur adjoint chargé de la détention provisoire, a ordonné mon isolement complet au motif que mes conseils juridiques aux autres détenus pourraient les inciter à la révolte.

La prison de Rosdorf est divisée en deux zones : la détention criminelle (400 détenus) et la détention provisoire (80 détenus), où je suis incarcéré depuis le 13 octobre 2023.

Les détenus en détention provisoire sont répartis sur 4 niveaux. Ceux qui sont considérés comme particulièrement dangereux ou à risque seront isolés au niveau A0, où la sécurité sera renforcée et des restrictions supplémentaires seront imposées. J'y ai été hébergé.

Comme les autres détenus du niveau A0, il m'est strictement interdit de parler à tout autre détenu.

Depuis 11 mois, je n'ai plus accès à Internet, ni à un ordinateur, ni à un téléphone portable. Je n'ai le droit que de regarder la télévision. Mes seuls contacts avec le monde extérieur sont mon avocat et les 3 heures par mois de visites ou d'appels téléphoniques avec ma famille. Oui, un total de 3 heures par mois.

Mon isolement est si poussé que même ma promenade quotidienne dans la cour doit se faire seule. Cette promenade d’une heure sera suspendue si je suis surpris en train de communiquer avec un autre détenu, même si ce n’est qu’un signe de la main. Oui, si j’échange un salut avec un codétenu à travers les barreaux d’une fenêtre, même si je ne fais que hocher la tête, lui et moi serons immédiatement punis.

Toutes les mesures disciplinaires seront imposées sans indication de motifs et sans possibilité d’appel.

Tout le monde est coupable !

Le traitement des détenus provisoires est particulièrement déplorable et confine à la torture. M. D., qui gère la détention provisoire et travaille également comme travailleur social, ne cache pas ses convictions : « Il pense que vous êtes coupable si vous êtes en détention provisoire. »

Son mépris de la présomption d’innocence est la principale raison de mon placement en isolement.

Il a commis des manquements graves et intentionnels à ses devoirs, dont j'ai été témoin. Ces manquements ont été dissimulés par la direction de la prison. À deux exceptions près, les agents de sécurité exécutent les ordres qu'ils reçoivent sans remords, comme des robots.

Le 8 août 2024, j’ai demandé un entretien avec la directrice adjointe de la prison. Je lui ai dit que pendant mon absence pour les procès, des effets personnels et des documents avaient disparu de ma cellule. Les cellules sont habituellement fouillées régulièrement selon des règles strictes. Ces vols ont eu lieu en dehors des inspections officielles qui sont enregistrées.

Persécution : le Dr Reiner Fuellmich évoque l'affaire Redzep

La gravité de la situation est illustrée par les attaques contre un détenu en détention provisoire, Kevin Redzep, qui a été grièvement blessé. Il m’a autorisé à publier son nom et son histoire. Il est originaire du Monténégro et bien qu’il soit intelligent et parle plusieurs langues, il ne sait ni lire ni écrire couramment l’allemand. Il a été placé dans un quartier où se trouvaient plusieurs détenus violents ou accusés de meurtre prémédité. Il a été traité de « gitan » par ses codétenus, menacé et a demandé de l’aide à M. D., qui a refusé de l’emmener chez les détenus en danger. Le lendemain, Kevin Redzep a été attaqué par trois codétenus alors qu’il marchait. Il a été si gravement blessé à la tête avec une bouteille en verre que l’os zygomatique au-dessus de son œil gauche a été écrasé et que sa vue a été mise en danger.

Le 9 juillet 2024, Kevin Redzep a dû subir une opération chirurgicale avant de retourner à la prison de Rosdorf avant de se rétablir. Une nouvelle altercation physique a eu lieu avec cinq ou six agents pénitentiaires, qui l'ont jeté à terre et l'ont à nouveau blessé à la tête. Monsieur D. a alors ordonné l'isolement de Kevin Redzep, déjà gravement traumatisé.

Kevin Redzep, qui voulait poursuivre M. D., le pénitencier et le Land de Basse-Saxe pour coups et blessures, m'a demandé de l'aide. Lorsque M. D. a appris que j'avais conseillé ce détenu et que je lui avais trouvé un avocat, Kevin Redzep a disparu. On pense qu'il a été transféré dans une autre prison. Depuis lors, Me Wörmer, mon avocat, tente en vain de le retrouver, espérant qu'il est toujours en vie.

Rayon d'espoir

Malgré les sanctions disciplinaires auxquelles ils sont confrontés, les détenus en détention provisoire se montrent solidaires avec moi. Ils m’encouragent. Ils me crient par exemple : « N’abandonne pas, continue. »

Certains responsables de la prison ont vu clair dans le canular de la pandémie et savent que mon procès est une parodie de justice orchestrée par les services de renseignements. Ils me l'ont fait savoir et me souhaitent une bonne issue.

Ce qui m’aide le plus, c’est l’énorme soutien du public international.

Je reçois un grand nombre de lettres qui ne sont même pas lues par l'administration pénitentiaire. Je lis toutes les lettres et suis infiniment touchée par l'affection qu'elles me témoignent. J'essaie d'y répondre dans la mesure de mes possibilités.

Parfois, je vois les veillées et les gens qui m'accueillent alors que je suis assis dans le véhicule de transport qui me conduit au tribunal.

Je ressens un lien particulièrement fort avec tous ceux qui me soutiennent. C’est ce lien qui nous permet de surmonter ensemble l’adversité.

Deux fois par semaine, je dois me rendre au service médical pour être examinée car j'ai refusé de me faire prélever du sang. J'ai fait valoir que tout acte médical, notamment tout acte médical invasif, constitue une atteinte à l'intégrité physique si le patient ne donne pas son consentement volontaire. Je suis donc régulièrement examinée car un détenu atteint de tuberculose pourrait éventuellement avoir contaminé des personnes avec lesquelles il est entré en contact.

L'un des médecins de la prison m'a fait part de sa sympathie pour mon travail. Il m'a également expliqué que le personnel médical estimait que la santé de nombreux détenus était incompatible avec la détention. Or, la direction de la prison préfère ignorer ce fait.

Ayant vu personnellement ce qui se passe en détention provisoire – la suspension des droits fondamentaux des accusés, leurs difficultés à avoir accès à une défense qui se soucie réellement de leur sort –, je suis convaincu que les prisons ne profitent qu’à ceux qui en profitent, la détention provisoire étant plus lucrative que la détention post-procès.

Je n’ai rencontré aucun accusé que je qualifierais de « mauvais ». J’ai rencontré beaucoup, vraiment beaucoup de détenus en détention provisoire qui me semblent innocents ou qui ont avant tout besoin d’un traitement thérapeutique, comme l’a admis un médecin de prison.

Si nous n’avions pas besoin de prisons pour certains sociopathes, par exemple pour les responsables de la pandémie, des guerres, des massacres comme à Gaza et pour les corrompus du système, je serais favorable à l’abolition des prisons.

Cette déclaration a été enregistrée par le Dr Reiner Fuellmich au téléphone de son avocate, Katja Wömer, et a été traduite en français par Kerstin Heusinger. Photos et croquis : Kerstin Heusinger .  Plan de sa cellule : Dr Reiner Fuellmich .  Conception et mise en page de l'article original : Michel Caulea et Karo.

Ce reportage a été publié pour la première fois par  BAM! News . Voir l'article original ICI (outil de traduction français-anglais disponible). Il s'agit de la quatrième partie d'une série intitulée ' Reiner Fuellmich Prisonnier politique '. Vous pouvez trouver d'autres articles relatifs au Dr Fuellmich sur BAM! News ICI .