La vitamine C est ( aussi) un bouclier contre les polluants atmosphériques
https://www.naturalnews.com/2025-12-03-study-vitamin-c-shield-against-air-pollutants.html
12/03/2025 // Lance D Johnson
Points clés :
- De nouvelles recherches menées par l'Université de Technologie de Sydney indiquent qu'une supplémentation en vitamine C peut protéger les poumons contre l'inflammation et les dommages cellulaires causés par les PM2,5, ces fines particules courantes dans la pollution atmosphérique urbaine, la fumée des feux de brousse et les tempêtes de poussière.
- L’étude souligne qu’il n’existe pas de seuil d’exposition aux PM2,5 sans danger, ces particules étant désormais considérées comme un risque sanitaire mondial plus important que le tabagisme, contribuant à des maladies comme l’asthme, la BPCO et le cancer du poumon.
- La vitamine C agit en neutralisant le stress oxydatif, en protégeant les mitochondries (les centres énergétiques de nos cellules) et en réduisant l'inflammation nocive des tissus pulmonaires, des mécanismes qui ont été observés chez les asthmatiques sévères présentant de faibles taux de vitamine C.
- Les chercheurs mettent en garde contre le risque de surdosage et soulignent que la supplémentation doit être abordée avec prudence et en consultation avec un médecin, car une utilisation inappropriée peut entraîner un surdosage. Ils insistent sur le fait que « plus n'est pas mieux ».
Les envahisseurs microscopiques dans notre air
Pour comprendre la menace, il faut d'abord s'intéresser à son principal responsable : les PM2,5. Ce sont des particules fines, d'un diamètre inférieur ou égal à 2,5 micromètres, soit la taille d'un grain de sable comparée à celle d'un raisin comparée à un ballon de basket. C'est leur taille infime qui les rend si insidieuses. Inhalées, elles contournent les systèmes de filtration naturels du nez et de la gorge, pénètrent profondément dans les alvéoles pulmonaires et atteignent même la circulation sanguine. Il ne s'agit pas d'une substance unique, mais d'un cocktail toxique, un mélange de sulfates, de nitrates, de carbone noir et de métaux lourds, émis par les gaz d'échappement des véhicules, les procédés industriels, la production d'énergie et des phénomènes naturels comme les feux de forêt.
Une fois logées dans le tissu pulmonaire, ces particules agissent comme de minuscules agents corrosifs. Elles déclenchent un stress oxydatif, une sorte de corrosion cellulaire, où des molécules instables appelées espèces réactives de l'oxygène (ERO) submergent les défenses antioxydantes naturelles de l'organisme. Cette agression oxydative est loin d'être anodine ; elle endommage les mécanismes cellulaires, provoque une inflammation (le système immunitaire se met en alerte) et cible spécifiquement les mitochondries. Ces organites microscopiques sont les centrales énergétiques de nos cellules, et leur dysfonctionnement conduit directement à des lésions cellulaires, au vieillissement accéléré du tissu pulmonaire et au développement de maladies chroniques. Les poumons, constamment en contact avec le monde extérieur, sont particulièrement vulnérables, et leur principal rempart antioxydant est la vitamine C.
Un défenseur ancré dans l'histoire, toujours d'actualité.
Le rôle protecteur de la vitamine C n'est pas entièrement nouveau en pneumologie, mais il a souvent été éclipsé par ses fonctions plus connues. L'histoire montre que le lien entre carence en vitamine C et vulnérabilité respiratoire est observé depuis des décennies, souvent dans le contexte de crises sanitaires majeures. Par exemple, lors des épisodes de forte pollution urbaine du milieu du XXe siècle, les populations malnutries ont invariablement subi des conséquences plus graves. Des preuves plus concrètes ont émergé en 2005 grâce à des chercheurs australiens de l'Institut de recherche sur l'asthme et les allergies, qui ont mis en évidence un gradient marqué : les personnes souffrant d'asthme sévère présentaient des concentrations sanguines de vitamine C nettement inférieures à celles des personnes atteintes d'asthme léger ou non asthmatiques. Ce constat discret mais important suggérait que les besoins de l'organisme en cet antioxydant pourraient augmenter considérablement en cas de maladie respiratoire.
La nouvelle étude de l'Université de Technologie de Sydney, dirigée par le professeur émérite Brian Oliver, établit un lien de causalité entre cette observation et un véritable fléau moderne.
À l'aide d'un modèle murin exposé à de faibles concentrations de PM2,5 prélevées dans l'air de Sydney – une ville réputée pour sa qualité atmosphérique relativement bonne –, l'équipe a constaté les dommages attendus : inflammation des tissus pulmonaires, augmentation des marqueurs de stress oxydatif et fonctionnement altéré des mitochondries.
L'introduction de la vitamine C a ensuite donné des résultats frappants. La vitamine a agi comme un coupe-feu, prévenant efficacement le stress oxydatif et l'inflammation induits par les PM2,5. Elle a apaisé l'inflammation cellulaire, réduit la production d'espèces réactives de l'oxygène (ROS) nocives et, surtout, protégé les mitochondries de la destruction et du dysfonctionnement . Dans des cellules pulmonaires humaines cultivées in vitro, un prétraitement à la vitamine C a considérablement renforcé leur résistance à l'agression des particules fines.
La déclaration du professeur Oliver souligne l'importance de cette découverte : « Pour la première fois, nous offrons l'espoir d'un traitement préventif peu coûteux pour un problème mondial qui touche des centaines de millions de personnes. » Il insiste notamment sur la pertinence cruciale de cette découverte lors d'événements tels que les feux de brousse, où la qualité de l'air peut chuter brutalement à des niveaux dangereux, laissant les populations sans recours.
Une promesse tempérée par la prudence
Les implications sont considérables : maintenir un taux optimal de vitamine C pourrait constituer une stratégie simple et efficace pour les personnes vivant dans des villes polluées, celles souffrant de problèmes respiratoires préexistants ou celles confrontées à des pics de pollution temporaires dus aux feux saisonniers. L’étude établit une dose efficace chez la souris d’environ 1,1 gramme par jour pour un adulte moyen, une quantité inférieure à la limite supérieure de sécurité établie, mais largement supérieure à l’apport nutritionnel recommandé pour une santé de base.
C’est là que les chercheurs émettent une mise en garde essentielle, rappelant qu’en matière de nutriments, plus n’est pas synonyme de mieux.
Le professeur Oliver déconseille formellement l’automédication avec des compléments alimentaires en vente libre à forte dose. « Le surdosage est facile », explique-t-il, recommandant d’élaborer toute stratégie de supplémentation en collaboration avec un médecin afin d’en garantir la sécurité et la pertinence. L’objectif est un apport suffisant et ciblé, et non un excès de mégadose.
La voie à suivre exige davantage de recherches. Les scientifiques doivent explorer les effets à long terme, les schémas posologiques optimaux et comparer la vitamine C à d'autres antioxydants. Toutefois, le message fondamental est clair : dans un monde où il est impossible pour la plupart d'entre nous d'éviter complètement la pollution atmosphérique, renforcer les défenses naturelles de l'organisme constitue une forme concrète de protection.
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