Procès Reiner Fuellmich – au 17ᵉ jour, le 20 juin 2024, l’audience est interrompue

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Auteur(s)
Kerstin Heusinger et France-Soir
Publié le 23 juin 2024 - 16:22
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Procès Reiner Fuellmich – au 17ᵉ jour, le 20 juin 2024, l’audience est interrompue

Kerstin Heusinger couvre, comme journaliste citoyenne, le procès de l’avocat Reiner Fuellmich qui en est à sa 17ᵉ audience. Reçue pour un debriefing le mois dernier, elle avait fait un point sur la situation et la santé de l’avocat maintenu en détention depuis novembre 2023.

Compte rendu de l’audience du 20 juin 2024

Le président du tribunal a refusé d’entendre les témoins présentés et proposés par la défense de Reiner Fuellmich. Me Katja Woermer, avocate principale de Reiner Fuellmich, était absente pour cause de maladie. Le président a voulu que Me Christof Miseré, avocat secondaire de Fuellmich, la remplace. Me Miseré a refusé, car en prenant la place de sa collègue, il ne désirait pas que le procès se termine précipitamment. Il a donc refusé la proposition sous optimale du président et n'a pas non plus assisté à l'audience.

Les procureurs ont insisté  pour que l’audience se tienne malgré l’absence des deux avocats de Reiner Fuellmich en imposant un conseil en défense. L’argument avancé pour cela était que Me Woermer, bien qu'officiellement en congé maladie, aurait été en mesure de donner une interview de plusieurs heures quelques jours auparavant. Cependant, cette interview datait du 1ᵉʳ juin, soit presque trois semaines avant. Après de longues discussions internes, le président du tribunal a finalement suspendu l'audience jusqu'à la reprise du procès le 10 juillet 2024.

Le lendemain du procès, Me Christof Miseré a diffusé un communiqué dont la teneur est rapporté ci-après.

 

Communiqué de l'avocat Christof Miseré

« Ma collègue Madame Woermer était en congé maladie.

L'interview évoquée (ndlr : par les procureurs lors de l’audience) avait été enregistrée et datait d'avant la maladie. Le procureur et Mme Antonia Fischer étaient mal informés à ce sujet.

Malgré la maladie, le tribunal avait l'intention de poursuivre le procès jusqu'à 18 heures et souhaitait sans doute mettre fin à la présentation des preuves avec les plaidoiries, et ceci toujours sans l'audition de Me Templin, la figure centrale des protagonistes qui, comme le disait déjà à juste titre le dossier, ont été trouvés afin d’agir de manière orchestrée contre Me Reiner Fuellmich par les autorités chargées de l'enquête, ainsi que sans l'audition de l'épouse de l'accusé et, entre autres, sans l'audition du professeur Schwab, bien que celui-ci ait été actif comme médiateur entre les fronts artificiellement créés au sein du comité.

J'avais déjà identifié cette intention du Président du tribunal, lorsque celui-ci m'avait proposé dans une lettre de me désigner comme second avocat d'office, ce que j'ai refusé.

On voulait probablement clore la présentation des preuves en me désignant en l'absence de ma collègue Woermer, afin de condamner enfin l'accusé, comme prévu depuis son enlèvement au Mexique, et d'empêcher l'éclaircissement nécessaire des faits.

Tout cela au détriment de l'accusé et à l'encontre de la quête de la vérité. Le tribunal, tout comme les protagonistes du "dossier BKA" et les dénonciateurs qui coopèrent avec les autorités d'enquête, ainsi que les collaborateurs du ministère public, procède de manière programmée et ceci exclusivement au détriment de l'accusé.

Et donc venir se plaindre par la suite, que l'avocat de la défense ne soit pas tombé dans le panneau, est grotesque et fait preuve d'un certain humour qui ne manquera pas de faire marrer la défense.

Le fait que le ministère public demande l'accélération de la procédure en se référant au fait que l'accusé se trouve en détention est tout aussi grotesque, car de là, on aimerait justement voir l'accusé rester derrière les barreaux et tout au plus accélérer sa condamnation.

C'est d'ailleurs au tribunal, et non à la défense, qu'il faut reprocher de retarder la procédure. Si la demande de récusation avait été appliquée correctement, le juge président aurait été déclaré partial et le procès aurait échoué, Reiner Fuellmich aurait enfin pu être libéré de sa détention provisoire pour motifs politiques.

Et ce d'autant plus que le porte-parole de la police de Goettingen avait déclaré, en réponse à une question concrète sur le cas de Me Fuellmich et les mesures de sécurisation, que dans de tels cas, le tribunal était, lui aussi, informé. Il n'était pas question d'une exception. La police n'a pas pu s'exprimer beaucoup plus clairement.

Mais, on ne s'est même pas penché sur la question par le biais de la preuve libre, une circonstance qui est à mon avis révisable. »

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