Un mystérieux donateur offre près de 500.000 dollars en bitcoins à Julian Assange

 De https://korii.slate.fr/et-caetera/mysterieux-donateur-bitcoins-julian-assange-retour-avion-libre-australie-justice-etats-unis-wikileaks

 Camille Lemaître - 27 juin 2024



Juste de quoi payer le jet privé qui l'a ramené en Australie après sa libération.


Le fondateur de WikiLeaks, Julian Assange (à gauche), et son avocat Barry Pollack quittent le tribunal fédéral des États-Unis dans les îles Mariannes du Nord, à Saipan, le 26 juin 2024. | Yuichi Yamazaki / AFP


Julian Assange est désormais un homme libre… et aussi un homme riche. Est-ce pour cela qu'après un accord de plaider-coupable conclu avec la justice des États-Unis les 25 et 26 juin, le condamnant à une peine de soixante-deux mois (cinq ans et deux mois) de prison, qu'il a déjà purgée en détention provisoire au Royaume-Uni, le fondateur de la plateforme de publication de documents secrets WikiLeaks s'est envolé en jet privé?


Non, selon son épouse Stella Assange. C'était en fait la seule option possible pour rentrer en Australie depuis les îles Mariannes du Nord, territoire américain du Pacifique, où cette saga judiciaire a pris fin. Et elle a été rendue possible grâce au versement de près de 500.000 dollars (environ 467.000 euros) en bitcoins d'un mystérieux donateur resté anonyme, raconte le média en ligne Gizmodo.


«Vous devriez être contents qu'il soit libre»


Les dons en monnaie fiduciaire ont quant à eux atteint 490.000 dollars (environ 457.000 euros). Selon Stella Assange, les fonds restants après le paiement du vol privé serviront au «rétablissement» et au «bien-être» du lanceur d'alerte australien.

Il faut dire qu'il en a sûrement besoin, après cinq années passées depuis avril 2019 à la prison de haute sécurité de Belmarsh (près de Londres), en raison des poursuites américaines pour espionnage, et sept ans en ayant été réfugié et cloîtré à l'ambassade d'Équateur à Londres, en raison des poursuites suédoises pour viol, depuis abandonnées.


En 2017, sous l'administration Trump, qu'il avait pourtant aidé à accéder au pouvoir, la CIA avait même envisagé de l'assassiner, selon le site d'actualités Yahoo. En 2019, toujours durant la présidence de Donald Trump, Julian Assange avait été inculpé pour «espionnage» pour avoir aidé en 2010 Chelsea Manning, alors analyste pour l'armée de terre des États-Unis, à lui transmettre des documents classifiés sur des crimes de guerre perpétrés par l'armée américaine en Irak et en Afghanistan. Il risquait jusqu'à 175 ans de prison.


De nombreux journalistes –pour certains très critiques du jeu trouble joué par Julian Assange vis-à-vis de la Russie et de Donald Trump– avaient alors pointé le risque de créer un précédent juridique permettant de condamner tout journaliste publiant des documents secrets. 


Comme l'a écrit le journaliste américain Fred Kaplan sur Slate.com«même si vous détestez Julian Assange, vous devriez être content qu'il soit enfin libre».

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