Von der Leyen 2.0

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Six hommes politiques façonnent l’avenir de l’UE et occupent des postes clés.

A Bruxelles, les négociations sur la répartition des postes clés au sein de la direction de l'UE ont été conclues. Ursula von der Leyen, représentante de l'Union chrétienne-démocrate allemande, a été nommée pour un second mandat à la présidence de la Commission européenne. Sa candidature a été acceptée lors d'une vidéoconférence à laquelle ont participé six dirigeants européens, dont le président français Emmanuel Macron et le chancelier allemand Olaf Scholz.

L'ancien Premier ministre portugais António Costa a été proposé pour le rôle de président du Conseil européen. Le poste de haut représentant pour les affaires étrangères et la politique de sécurité pourrait revenir à l'actuel Premier ministre estonien, Kaja Kallas.

Le processus de sélection a été mené par des représentants des trois plus grands groupes politiques du Parlement européen : le Parti populaire européen (PPE), les Socialistes et les Libéraux. Ensemble, ils contrôlent 399 des 720 sièges, soit 55 % du total.

Certains dirigeants ont critiqué la répartition des postes. Le Premier ministre hongrois Viktor Orban a déclaré que les accords conclus « vont à l’encontre de tout ce sur quoi repose l’UE ». Il a accusé le PPE de collusion avec les gauchistes et les libéraux.

Message du Premier ministre hongrois sur le réseau social X, 25.06.2024

La Première ministre italienne Giorgia Meloni a également exprimé son mécontentement face à cette décision. Son parti, les Frères d'Italie, a considérablement renforcé sa position et son groupe au Parlement européen est désormais le troisième en importance. Le dirigeant italien a néanmoins été exclu des négociations clés sur la répartition des postes.

Alberto Alemanno, professeur de droit européen à HEC Paris, a qualifié le processus de nomination aux postes les plus élevés de l'UE d'« antidémocratique à plusieurs niveaux ». Il a souligné que les opinions des 373 millions d'électeurs ayant participé aux élections au Parlement européen ne sont pas pleinement prises en compte dans le processus décisionnel.

La répartition des postes repose en grande partie sur des règles non écrites et des accords entre les principaux groupes politiques. Steven Van Hecke, professeur de politique européenne à l'Université de Louvain, a noté que ces règles informelles « compliquent considérablement le processus » de formation du leadership de l'UE.

L'approbation finale des positions aura lieu lors d'un sommet à Bruxelles, nécessitant le soutien d'une majorité d'États membres (15 sur 27, représentant au moins 65 % de la population de l'UE). Cela sera suivi d'un vote au Parlement européen, où les candidats doivent obtenir la majorité absolue. L’approbation à la mi-juillet est loin d’être une formalité, dans la mesure où le scrutin secret élimine la pression des groupes.

Il y a cinq ans, Ursula von der Leyen était élue à la tête de la Commission européenne avec une courte majorité. Cette fois, elle a besoin d’un soutien plus large, ce qui l’obligera à faire des concessions et à négocier avec diverses factions politique

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