Technologies et élevages
De : https://www.criirem.org/publications/avis-criirem-rapport-2024-du-cgaaer
En 2023, le CGAAER (Conseil Général de l’Alimentation, de l’Agriculture et des Espaces Ruraux) a mis en place une enquête visant à recueillir les témoignages d’éleveurs dont les animaux vivent à moins de 2Km d’une source de rayonnements électromagnétiques, antennes-relais, lignes ou centrales électriques, transformateurs, champ d’éoliennes, ferme photovoltaïque… Des questionnaires portant sur l’état sanitaire et le comportement des animaux ont été mis en ligne sur le site du Ministère de l’Agriculture.
La période choisie, juillet et août 2023, n’a pas favorisé l’accès aux questionnaires par les éleveurs tous concentrés sur les récoltes en cette période de l’année. Excepté pour les trois régions, Bourgogne -Franche-Comté, Pays de la Loire et Auvergne-Rhône-Alpes où l’information a été relayée par les chambres d’agriculture régionales.
Ce sont 2483 réponses dont 1015 complètes bien renseignées, qui ont été recueillies.
Les principales sources de perturbation nommées sont les transformateurs électriques, les antennes relais et les lignes électriques, viennent ensuite les centrales éoliennes et photovoltaïques.
En 1999, le GPSE, Groupe de Travail Permanent sur la Sécurité Electrique dans les Elevages, a été créé par le Ministère de l’Agriculture. Cependant cette instance, dont le but est d’aider les éleveurs confrontés à des troubles pouvant être liés à des phénomènes électriques, est interpellée sur seulement une centaine d’élevage en 20 ans, « beaucoup d’éleveurs ne souhaitant pas le solliciter car ne l’estimant pas suffisamment indépendant des « opérateurs électriques » qui siègent en son sein et financent de façon discrétionnaire l’essentiel des interventions dans les exploitations agricoles. » Constat relaté deux fois dans le document.
La santé des animaux d’élevages préoccupe peu les pouvoirs publics puisque seulement deux rapports ont été publiés par l’ANSES en 2015 et 2021, ces deux documents déclarent ne pas pouvoir conclure et un lien improbable entre éoliennes et santé des bovins.
Les quelques projets d’étude en cours rencontrent des difficultés de financement.
Un constat éclairant
Un
constat important : la protection des animaux d’élevage est moins prise
en compte que celle de la faune sauvage. En effet pour la faune
sauvage, des recommandations imposent un choix de l’implantation des
couloirs de câbles, d’éviter les habitats Natura 2000, un guide relatif
aux implantations de parcs éoliens traite de cette question dans une
quarantaine de pages, alors qu’aucune recommandation n’existe pour les
animaux d’élevage.
Alors que le groupe de travail reconnait que « les animaux d’élevage, dont l’aire de vie est pour certains souvent restreinte en milieu semi ouvert (stabulations) et à proximité d’antennes relais en milieu rural sont de fait spécifiquement exposés à ces rayonnements. »
Conclusions
Les
animaux présentant des troubles vivant à proximité des antennes relais
présentent le pourcentage le plus élevé : soit 60% pour les vaches
laitières, 34% pour les vaches allaitantes, 57% pour les porcs, 46% pour
les petits ruminants et 31% pour les volailles.
Les départements comme les régions semblent égalitaires dans l’apparition des troubles.
Ce sont les vaches laitières qui présentent le plus de perturbations : « La filière vache laitière est ainsi celle signalant le plus de perturbations, 52,99% – 266/502. Près d’un éleveur sur deux élevant des vaches laitières déclare des perturbations sur ses animaux ».
Dans 80% des réponses toutes filières confondues, des troubles sont déclarés associés avec une caractéristique physique particulière du sol ou une manifestation électromagnétique.
La « bonne » qualité d’une installation électrique ne fait pas diminuer les troubles.
La qualité de la mise à la terre n’impacte pas le nombre de déclaration de troubles, on trouve même moins de trouble dans les élevages sans mise à la terre.
Par contre les troubles les plus fréquents correspondent à des élevages où des liaisons équipotentielles ont été réalisées.
Le nombre de commentaires libres livrés par les éleveurs exprimant de la lassitude, de la colère ou donnant des précisions sur certains points techniques sont fréquents dans près de la moitié des réponses.
La conclusion est donc de continuer à chercher… études épidémiologiques, centralisation et partage des données, approfondissement de l’exploitation des données de l’enquête, ouverture à d’autres sujets d’étude : effets cumulatifs de plusieurs types d’exposition, sol et sous-sol, impact des CEM sur l’eau… d’autant plus que les travaux initiés par l’INRAE, l’Institut National de Recherche sur l’Agriculture, l’Alimentation et l’Elevage et l’Idele, Institut de l’élevage ont des difficultés à s’organiser par manque de moyens financiers.
Comme le CRIIREM le démontre depuis sa création, c’est le sujet des courants parasites dans les élevages qui est à explorer en priorité, en s’en donnant les moyens financiers.
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CRIIREM : Emplacement : Le Mans Université
Une évidence : éviter d'entrer dans un batiment où se trouvent les troupeaux et où les sols sont souvent humides avec un portable. Il faut se souvenir qu'un portable appelle sans arrêt l'antenne relais la plus proche . il y a donc projections de signaux ( ondes) incessants. L'image donnée par un médecin américain pour caractériser ce phénomène invisible mais perturbateur était basé sur le dialogue antenne/portable " t'es où ? " "chuis là " " t'es où ?" " chuis là"
RépondreSupprimerMoins les signaux "passent" facilement et plus la densité de puissance est forte et plus les animaux sont stressés.
L'humidité des sols est surtout un inconvénient pour les troupeaux , dans la proximité des éoliennes , à cause des courants fuyards