L’appel de Poutine : « Si nous unissions les efforts de la Russie et des pays européens, notre PIB commun serait supérieur à celui des États-Unis. »

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Le 19 décembre 2025, Vladimir Poutine a, lors de sa conférence de presse annuelle, relancé l’idée d’une grande alliance continentale entre la Russie et les nations européennes. Selon lui, cette union naturelle, promesse de prospérité partagée, a été systématiquement entravée par les États-Unis, gardiens jaloux de leur primat mondial.

mise à jour le 21/12/25

Le scénario cauchemardesque de Washington : une Europe enfin rationnelle qui dialogue avec la Russie et tourne le dos à son bailleur de crises.

Une rhétorique éprouvée

Cette proposition s’inscrit dans un discours récurrent du Kremlin. Poutine y dépeint une Europe soumise, dont les élites sacrifient l’intérêt continental sur l’autel de l’alliance atlantique. En qualifiant les sanctions de « cambriolage » et en évoquant un PIB commun supérieur à celui des États-Unis, il flatte un vieux rêve gaullien d’autonomie stratégique, tout en rejetant comme « non-sens » toute velléité agressive russe envers l’Europe.


Le cœur du dilemme : la peur du Heartland

La thèse défendue par Moscou et par certains cercles géopolitiques est limpide : Washington s’appuierait depuis des décennies sur la théorie du Heartland de Mackinder afin d’empêcher l’émergence d’une puissance unificatrice en Eurasie. Dans les faits, le cœur de la stratégie américaine a surtout consisté à empêcher qu’une puissance du Heartland ne prenne le contrôle du Rimland — concept géostratégique forgé par Nicholas John Spykman —, c’est-à-dire des marges littorales et des principaux foyers industriels de l’Eurasie. Une Europe liée à la Russie formerait un bloc largement autosuffisant, disposant de ressources, de marchés et d’une masse économique redoutable. Une telle entité rendrait en grande partie obsolète la protection américaine et, par conséquent, affaiblirait l’influence de Washington. Dans ce cadre, l’élargissement continu de l’OTAN vers l’Est est présenté comme l’instrument principal de cette politique de division.

Carte du monde avec les théories de Rimland et Heartland

Le levier énergétique, nerf de la guerre économique

L’opposition américaine aux projets de gazoducs comme Nord Stream 2 est érigée en cas d’école. Officiellement, Washington protégerait ses alliés d’une dépendance dangereuse. Pour le narratif russe, il s’agit d’une manœuvre commerciale agressive pour substituer au gaz russe un GNL américain plus onéreux, tout en maintenant l’Europe dans un état de subordination énergétique. Les sanctions consécutives au conflit ukrainien ont achevé de cimenter cette rupture, au profit évident des exportateurs américains.



L’art de la perturbation : OTAN, sanctions et ingérence

Les méthodes attribuées à Washington sont multiples. L’OTAN, initialement bouclier défensif, est devenue une courroie de transmission de l’influence américaine, enfermant l’Europe dans un antagonisme stérile avec Moscou. Les sanctions, coordonnées depuis 2014, ont servi à couper tout lien économique substantiel. Enfin, le soutien à des mouvements politiques en Europe de l’Est, présenté comme un promotion de la démocratie, est perçu depuis Moscou comme l’installation délibérée de gouvernements hostiles.

Vers un nouveau jeu d’équilibres ?

La déclaration de Poutine sonne comme une invitation à rebattre les cartes, surtout dans un contexte occidental marqué par la montée de courants isolationnistes. Elle repose sur un calcul simple : l’érosion de la foi atlantiste face aux coûts économiques et stratégiques de la confrontation. Si cette union eurasiatique relève encore de la géopolitique fiction, elle pointe une faille réelle : la lassitude d’une Europe sommée de choisir entre sa sécurité et sa prospérité, dans un jeu où elle ne semble plus maîtriser les règles.

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