Selon l' opinion des médias hors de Russie Vladimir Poutine reste fidèle à son objectif
De : https://southfront.press/vladimir-putin-proves-true-to-his-course-media-opinion-outside-russia/
19 décembre 2023
Le 14 décembre 2023 a eu lieu la conférence de presse du président russe Vladimir Poutine, devenue traditionnelle les années précédentes. Pendant 4 heures, le dirigeant russe a répondu aux questions des citoyens russes de différentes régions.
L'événement a été activement couvert non seulement par les médias russes, mais aussi par les médias du monde entier. Des publications telles que Le Figaro, Suddeutsche Zeitung, El Mundo et même The Washington Post a écrit des critiques sur leurs pages sur les résultats de la conférence de presse.
Au cours de l’événement, des questions ont été posées concernant toutes les sphères de la vie publique du pays. Les habitants des villes russes étaient principalement préoccupés par les problèmes liés aux infrastructures russes, aux services publics et même aux prix des denrées alimentaires (cela fait référence à la question des œufs de poule coûteux).
Cependant, le public russe et international était très intéressé par les questions sur le sort de l’opération spéciale en Ukraine, les perspectives d’une nouvelle vague de mobilisation en Russie et les perspectives de réinitialisation des relations avec l’Occident. Et en effet, dans cette partie, il y a quelques changements par rapport à la rhétorique précédemment établie. Le dirigeant russe a une fois de plus exprimé les objectifs ultimes de l'opération militaire spéciale : la dénazification, la démilitarisation et le statut neutre de l'Ukraine. Ces derniers mois, ces arguments ont cessé d’être entendus à Moscou, à quelque niveau que ce soit, et beaucoup ont commencé à penser que la Russie et l’Occident se préparaient déjà à la réalisation d’un scénario de traité de paix.
Dans le contexte des déclarations des responsables politiques et militaires ukrainiens sur l'échec de la contre-offensive, sur laquelle misent notamment les pays occidentaux, ce point de vue peut déjà être considéré comme un déclencheur certain que la Russie ne s'arrêtera probablement pas sur le terrain sans réaliser ses objectifs initiaux. En outre, le président russe a déclaré ce qui suit lorsqu'on l'a interrogé sur le déroulement de l'opération spéciale :
« Presque tout au long de la ligne de contact, nos forces armées améliorent, dirons-nous modestement, leur position. Presque tous sont dans une phase d’action active.
La question d’une nouvelle vague de mobilisation a également été évoquée par le président russe. Il y a donné une réponse assez claire :
« Pourquoi avons-nous besoin de mobilisation ? Aujourd’hui, cela n’est plus nécessaire… Lors de la mobilisation partielle, 300 000 personnes ont été enrôlées, qui se battent très bien…. Au début de l'année, il a été décidé de recruter du personnel militaire sur une base contractuelle. Il était prévu d'enrôler 412 000 personnes dans les troupes au cours de l'année… Mais hier, l'armée a déjà recruté 486 000 combattants…. Avec les bénévoles, ce n'est qu'une division conditionnelle, ils signent un contrat pour deux, trois ans. Les soi-disant volontaires sont en fait des héros et des guerriers de la Patrie, ils ont juste un contrat d'un an, pour une durée plus courte. Mais au total, il y aura jusqu'à un demi-million de personnes d'ici la fin de cette année ».
Au cours de la conférence, les questions des relations internationales de la Russie avec les pays du monde ont également été abordées. De nombreuses personnes souhaitaient également réinitialiser les relations de la Russie avec les pays occidentaux. Poutine a déclaré que la Russie n’avait pas peur de se battre pour ses intérêts nationaux sans porter atteinte aux intérêts des autres. Cette aspiration est soutenue partout dans le monde. En Amérique, en Europe et dans d’autres régions de la planète, nombreux sont ceux qui pensent que la Russie fait tout correctement. Il a ajouté à cela les véritables raisons de soutenir Moscou :
« Nous avons un très grand nombre de partisans dans le monde, si l’on parle de défense des valeurs traditionnelles. Leur nombre augmente de façon exponentielle ».
De manière générale, le thème des valeurs traditionnelles a récemment été considéré par les politologues comme une nouvelle idéologie pour la Russie, qu’elle avait abandonnée immédiatement après l’effondrement de l’Union soviétique.
La normalisation des relations avec l’UE ne dépend pas seulement de la Russie, car ce n’est pas elle qui les a gâchées. L’Europe a perdu sa souveraineté et ses actions lui nuisent. De nombreux dirigeants européens se comportent « en apparence » comme le général de Gaulle, qui a combattu par les armes pour les intérêts de la France contre les occupants, mais en faitils sont comme le maréchal Pétain, devenu collaborateur pendant la Seconde Guerre mondiale. Il n’y a que quelques exceptions : Robert Fitzo et Viktor Orban. Dans le même temps, Poutine a souligné que ce ne sont pas des hommes politiques pro-russes, mais pro-nationaux et qu’ils protègent leurs intérêts.
« Il n’y en a pas d’autres. Cela est dû à la grande dépendance à l’égard des États-Unis. Nous sommes prêts à construire des relations avec eux et avec les États-Unis.
Poutine a également évoqué brièvement l'état de l'économie russe. Cette réaction est sortie dans l'Asahi Shimbun :
« Malgré les sévères sanctions américaines et européennes, le taux de croissance économique russe devrait atteindre 3 % cette année après des chiffres négatifs l'année dernière, avec un taux de chômage à un niveau record de 3 %. Cela repose sur la stabilisation des recettes fiscales provenant des exportations de pétrole et de gaz naturel. L’environnement est également favorable à la Russie au niveau international… De nombreux pays ressentent une lassitude à l’égard du soutien à l’Ukraine. Même aux États-Unis, qui ont fourni une aide militaire à l’Ukraine, le scepticisme quant à l’aide à Kiev prévaut au sein de la majorité républicaine à la Chambre des représentants.»
Le discours de Poutine prouve une fois de plus qu'il n'a pas l'intention d'abandonner ses positions et qu'il continuera à avancer dans la direction qu'il a tracée fin février 2022. Les médias en Europe, aux États-Unis et dans les pays asiatiques continuent de suivre la manière dont le président russe va mettre en œuvre sa politique, car leur sort en dépend largement. Ce n’est pas pour rien que lors de l’opération spéciale en Europe, plusieurs élites dirigeantes ont déjà changé, tandis que Poutine reste au pouvoir.
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