De la chaleur émerge d'une masse énorme sous la Lune

 De : https://www.zerohedge.com/technology/heat-radiating-huge-mass-under-moon-0

par Tyler Durden
Samedi 23 novembre 2024 -

La Lune, souvent considérée comme une voisine froide et sans vie, recèle des secrets qui continuent d'intriguer les scientifiques et les astronomes. Sa surface, marquée par des cratères et des plaines arides, ne donne que peu d'indices sur les mystères qui se cachent en dessous. Mais de récentes découvertes ont révélé quelque chose d'extraordinaire : une énorme structure émettant de la chaleur enfouie au plus profond de la croûte lunaire.

Cette découverte énigmatique, cachée sous la face cachée de la Lune, défie les attentes. Elle concerne un matériau rare, généralement associé à la Terre, et soulève des questions fascinantes sur le passé de la Lune. Qu'est-ce qui pourrait provoquer une telle chaleur sur un corps que l'on croyait depuis longtemps géologiquement inactif ? Et qu'est-ce que cela signifie pour notre compréhension de la Lune, et peut-être même d'autres planètes ?

La Découverte : Découvrir la chaleur lunaire

Des scientifiques ont découvert une masse de granite émettant de la chaleur   sous la surface de la Lune, plus précisément près des cratères Compton et Belkovich, sur sa face cachée. Cette découverte a été rendue possible grâce aux données recueillies par les orbiteurs lunaires chinois et américains, qui ont utilisé des observations à fréquence micro-onde pour détecter les températures sous la surface. Le Dr Matt Siegler du Planetary  Science  Institute a expliqué : « Nous avons utilisé un instrument qui observe les longueurs d'onde micro-onde, plus longues que l'infrarouge, envoyées vers la Lune par les orbiteurs chinois Chang'E 1 et 2. Nous avons découvert que l'un de ces volcans suspects, connu sous le nom de Compton-Belkovich, brillait absolument à des longueurs d'onde micro-onde. »

Les données ont révélé une surface riche en silicium d’environ 20 kilomètres de large, que l’on pense être la caldeira d’un ancien volcan. Cette zone présentait des températures environ 10°C plus élevées que ses environs. Il convient de noter que cette chaleur n’est pas due à l’activité volcanique actuelle, car la dernière éruption a eu lieu il y a environ 3,5 milliards d’années. Au contraire, la chaleur émane d’éléments radioactifs piégés dans la masse granitique. Le Dr Siegler a noté : « Nous interprétons ce flux de chaleur comme résultant d’un corps granitique riche en radioactivité sous la caldeira. »

Cette découverte est importante car la formation du granite nécessite généralement de l'eau et la tectonique des plaques, des conditions absentes sur la Lune. La présence d'un gisement de granite aussi important suggère que l'histoire géologique de la Lune pourrait être plus complexe qu'on ne le pensait jusqu'à présent. Le Dr Siegler a fait remarquer : « S'il n'y a pas d'eau, il faut des situations extrêmes pour former du granite. Voilà donc un système sans eau et sans tectonique des plaques, mais qui contient du granite. »

La découverte a été détaillée dans une étude publiée dans la revue  Nature  le 5 juillet 2023. L'équipe de recherche a utilisé des données de fréquence micro-ondes pour mesurer la chaleur sous la surface du complexe volcanique Compton-Belkovich, conduisant à l'identification de la masse granitique.

Cette découverte non seulement améliore notre compréhension du passé volcanique de la Lune, mais ouvre également de nouvelles perspectives pour l'exploration de caractéristiques géologiques similaires sur d'autres corps célestes. La présence de granit sur la Lune remet en cause les théories existantes sur sa formation et suggère que d'autres zones de la Lune, et peut-être d'autres parties du système solaire, pourraient abriter des caractéristiques similaires.

Qu’est-ce qui rend le granit unique ?

Le granite est une roche ignée à gros grains composée principalement de quartz, de feldspath et de mica. Sur Terre, sa formation est étroitement liée à la présence d'eau et aux processus dynamiques de la tectonique des plaques. Ces conditions facilitent la fonte de la croûte terrestre, ce qui conduit à la création de grands corps de magma qui se refroidissent lentement sous la surface et se cristallisent en granite.

La découverte d’une  masse de granite considérable  sous la surface de la Lune est particulièrement intrigante, car la Lune est dépourvue à la fois d’eau et de tectonique des plaques actives, éléments clés de la formation du granite sur Terre. Cela soulève des questions convaincantes sur les processus géologiques qui auraient pu conduire à la formation du granite dans un tel environnement. Comme l’a fait remarquer le Dr Matt Siegler du Planetary Science Institute, « S’il n’y a pas d’eau, il faut des situations extrêmes pour produire du granite. Voilà donc un système sans eau et sans tectonique des plaques, mais qui contient du granite. »

La présence de granite sur la Lune suggère que d’autres mécanismes pourraient être en jeu. Il est possible que l’intérieur de la Lune ait connu des épisodes de réchauffement localisés, potentiellement dus à la désintégration radioactive, conduisant à une fusion partielle et à la formation de granite. Cette hypothèse est corroborée par la détection de chaleur émanant de la masse de granite, attribuée à des éléments radioactifs piégés dans la roche. Le Dr Siegler explique : « Nous interprétons ce flux de chaleur comme résultant d’un corps de granit riche en éléments radiogéniques sous la caldeira. »

La chaleur radioactive : la cause de la lueur

La chaleur inattendue émanant de la masse granitique sous la surface de la Lune est principalement due à la désintégration radioactive de la roche. On sait que le granite contient des concentrations plus élevées d'éléments radioactifs tels que l'uranium et le thorium que d'autres roches. Lorsque ces éléments se désintègrent, ils libèrent de la chaleur, un processus connu sous le nom de réchauffement radiogénique. Ce phénomène est bien documenté sur Terre, où la désintégration des isotopes radioactifs contribue au bilan thermique interne de la planète.

Dans le contexte de la Lune, la détection d’une anomalie thermique sous le complexe volcanique Compton-Belkovich suggère la présence d’un corps granitique riche en radioactivité. Le Dr Matt Siegler du Planetary Science Institute explique : « Nous interprétons ce flux de chaleur comme résultant d’un corps granitique riche en radioactivité sous la caldeira. »

La présence d'une telle source de chaleur indique que l'intérieur de la Lune contenait autrefois suffisamment de matières radioactives pour entretenir une activité volcanique prolongée. Cela remet en cause les hypothèses antérieures sur l'évolution thermique de la Lune et suggère que son intérieur était géologiquement plus actif qu'on ne le pensait.

Comprendre le rôle du réchauffement radiogénique sur la Lune permet non seulement de mieux comprendre son histoire volcanique, mais aussi d’offrir un cadre comparatif pour l’étude d’autres corps célestes. Par exemple, le réchauffement interne des planètes telluriques, dont la Terre, est fortement influencé par la désintégration des isotopes radioactifs.

Implications pour la géologie lunaire

La découverte d'une importante masse de granite sous la surface de la Lune, notamment dans la région de Compton-Belkovich, a de profondes implications pour notre compréhension de  la géologie lunaire.  La formation du granite nécessite généralement des conditions spécifiques, telles que la présence  d'eau  et la tectonique des plaques, facteurs absents sur la Lune. Cette découverte remet en cause les théories existantes sur les processus géologiques de la Lune et suggère que son intérieur était peut-être plus complexe et dynamique qu'on ne le pensait auparavant.

Le Dr Matt Siegler, du Planetary Science Institute, a souligné l'importance de cette découverte en déclarant : « Cette découverte ressemble davantage à la Terre que ce que nous avions imaginé pouvoir être produite sur la Lune, qui ne dispose pas de l'eau et de la tectonique des plaques qui favorisent la formation des granites sur Terre. »

La présence de granite indique que la croûte lunaire a pu subir des processus conduisant à la différenciation et à l'évolution de son intérieur, aboutissant à la formation de roches riches en silice. Cela remet en cause la vision traditionnelle de la Lune comme corps géologiquement inactif et ouvre de nouvelles perspectives de recherche sur son histoire thermique et magmatique.

Ce que cela signifie pour l’exploration future

La découverte d'une importante masse granitique sous la surface de la Lune, notamment dans la région de Compton-Belkovich, a de profondes implications pour l'exploration lunaire future. Cette découverte remet en cause les théories existantes sur les processus géologiques de la Lune et suggère que son intérieur était peut-être plus complexe et dynamique qu'on ne le pensait jusqu'à présent.

La formation du granite requiert généralement des conditions particulières, comme la présence d'eau et la tectonique des plaques, facteurs absents sur la Lune. La présence de granite indique que la croûte lunaire a peut-être subi des processus conduisant à la différenciation et à l'évolution de son intérieur, aboutissant à la formation de  roches riches en silice . Cela remet en cause la vision traditionnelle de la Lune comme un corps géologiquement inactif et ouvre de nouvelles perspectives de recherche sur son histoire thermique et magmatique.

Il est essentiel de comprendre l'histoire géologique de la Lune pour les futures missions d'exploration. L'identification de zones présentant des caractéristiques géologiques uniques, comme la masse granitique sous Compton-Belkovich, peut aider à prioriser les sites d'atterrissage pour les missions robotiques et humaines. Ces sites peuvent offrir des informations précieuses sur l'évolution de la Lune et donner accès à des ressources qui pourraient soutenir une exploration lunaire durable.

De plus, la détection de chaleur émanant de la masse granitique, attribuée à la désintégration radioactive, suggère que l'intérieur de la Lune contenait suffisamment d'éléments radioactifs pour entretenir une activité volcanique prolongée. Cette découverte s'aligne sur l'hypothèse selon laquelle la Lune a connu une histoire volcanique complexe, avec des épisodes de réchauffement localisés conduisant à la formation de divers types de roches.

Un nouveau chapitre dans l’exploration lunaire

La découverte d'une masse de granit émettant de la chaleur sous la surface de la Lune n'est pas seulement une curiosité scientifique : c'est un changement radical dans notre compréhension de l'histoire géologique de la Lune. Elle remet en question les hypothèses antérieures sur l'évolution de la Lune, révélant un intérieur dynamique et complexe, bien loin de l'image stérile et inerte que nous avions autrefois.

Au-delà de son intérêt scientifique, cette découverte a des implications importantes pour l’avenir de l’exploration lunaire. Elle met en évidence le fait que la Lune recèle de mystères et de ressources inexploitées, offrant des opportunités pour de nouvelles missions visant à sonder plus profondément ses secrets géologiques. En comprenant ces processus, nous pouvons mieux prioriser les sites d’atterrissage, affiner les stratégies d’exploration et étendre notre recherche de caractéristiques similaires sur d’autres corps rocheux du système solaire.

Alors que nous nous tournons vers l’avenir, cette découverte nous rappelle que même nos voisins célestes familiers peuvent nous surprendre par leurs profondeurs cachées. Chaque révélation sur la Lune nous rapproche de la percée des mystères plus vastes de la formation et de l’évolution des planètes, renforçant la raison pour laquelle l’exploration spatiale reste plus vitale que jamais. La Lune, semble-t-il, a bien plus à nous apprendre.

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