Trump annule le sommet avec Poutine, une « perte de temps », et le Kremlin réagit

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Moscou a souligné qu'il «restait prêt» au dialogue, rejetant les commentaires de Trump.

22 octobre 2025

(Crédit photo : Brendan Smialowski/AFP)

Le président américain Donald Trump a annoncé le 21 octobre que sa rencontre prévue avec le président russe Vladimir Poutine à Budapest avait été annulée sine die après que Moscou a rejeté sa proposition d'un cessez-le-feu immédiat en Ukraine.

« Je ne veux pas d'une réunion inutile », a déclaré M. Trump aux journalistes, répétant qu'il ne souhaitait pas « perdre du temps » dans ce qu'il a décrit comme des discussions vides de sens. 

Cette décision fait suite à un appel lundi entre le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio et le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov, au cours duquel les deux parties ont annulé une réunion préparatoire au sommet de Budapest. 

Un responsable de la Maison Blanche a confirmé plus tard qu’il n’y avait « aucun projet » de nouvelle réunion.

Lavrov avait déclaré plus tôt que la Russie s'opposait au cessez-le-feu proposé par Trump, arguant qu'il contredisait ce sur quoi Poutine et Trump s'étaient mis d'accord en Alaska en août. 

Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a répondu que Moscou ne considérait pas la réunion comme une « perte de temps », soulignant que « personne ne veut perdre de temps, ni le président Trump ni le président Poutine ».

« Les dates n’ont pas encore été fixées », a déclaré Peskov, soulignant qu’« une préparation minutieuse est nécessaire, et cela prend du temps ». 

Il a ajouté que « l’impasse actuelle nécessite une intervention au plus haut niveau », mais qu’un travail de fond doit d’abord être réalisé.

Le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Ryabkov, a déclaré que Moscou ne voyait « aucun obstacle majeur » à la tenue de la réunion, même si « le processus n'est pas facile », notant que les discussions doivent s'appuyer sur « les paramètres définis par les deux présidents à Anchorage ».

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky continue de faire pression sur Washington pour obtenir un soutien supplémentaire, notamment des missiles Tomahawk à longue portée  . 

Zelensky a déclaré que Poutine était revenu à la diplomatie lorsque ces livraisons semblaient possibles, mais « dès que la pression s'est relâchée, les Russes ont commencé à abandonner la diplomatie ».

Plus tôt cette semaine, Trump  a exhorté Zelensky à accepter les conditions de cessez-le-feu de Moscou, avertissant que la Russie « détruirait » l'Ukraine s'il refusait.

Les dirigeants européens ont salué la décision de reporter les négociations, accusant Moscou de chercher à utiliser les négociations pour gagner du temps sur le champ de bataille.

Les dirigeants britannique, français et allemand font pression pour qu'un plan soit mis en place afin d'utiliser les avoirs russes gelés pour financer les efforts militaires de Kiev, ce qui,  selon Moscou , constituerait un vol et s'est engagé à poursuivre les personnes impliquées.

Trump, qui rencontrera cette semaine le secrétaire général de l'OTAN Mark Rutte, fait face à une résistance croissante en Europe à sa proposition de « geler le champ de bataille » et de forcer Kiev à des négociations. 

Moscou, pour sa part, soutient que tout futur sommet doit être substantiel et basé sur des objectifs clairement définis.