Les sénateurs votent la suppression de « 60 millions de consommateurs » et de l’INC
L’Institut national de la Consommation et son journal 60 Millions de Consommateurs devraient être dissous dans les semaines à venir, a ordonné le Sénat via l’article 71 du projet de loi de finances pour 2026. L'Assemblée avait refusé ce projet. Le Sénat l'a accepté. Les consommateurs perdent un moyen de défense.
mise à jour le 17/12/25
Le projet de loi de finances pour 2026 prévoit la liquidation de l’Institut national de la consommation (INC) et l’éventuelle cession de son magazine à un acteur privé, en raison de la situation financière « très dégradée » de cet établissement public. En 2024, son déficit a atteint 719 000 euros pour un chiffre d’affaires de 11,6 millions d’euros, La subvention annuelle de 60 millions de consommateurs s’était réduite de 6,3 millions à 2,7 millions d’euros entre 2012 et 2020. Qui veut noyer son chien dit qu’il a la rage : il faut supprimer ce gouffre financier qu’est 60 millions de consommateurs.
La liquidation de l’INC, éditeur du magazine, prévue dans le projet de budget 2026 a été rejetée par l’Assemblée. Elle a en revanche été adoptée par le Sénat. Cette liquidation, avec les licenciements qu’elle implique, pourrait coûter 8 millions sur les 10,34 millions d’euros annuels de subventions de la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes. Les associations de consommateurs devront se répartir les 3,61 millions d’euros restants au lieu des 6,73 millions d’euros de l’an dernier. Le magazine 60 millions de consommateurs perdrait son indépendance en étant racheté par le privé.
Le groupe Lactalis a-t-il été mieux écouté que l’INC qui vient de dénoncer les coagulants utilisés par les fabricants de fromages ? Le test prouvant que sur 14 gels douche, celui à 3 € est en tête du classement a-t-il déplu à Yves Rocher entre autres ? Ou bien les fabricants de yaourts à 0 % qui compensent l’absence de matières grasses par des additifs (épaississants, arômes, édulcorants comme l’aspartame et le sucralose) et ceux qui vendent des yaourts aux fruits « naturels » remplis de sucre ajouté, d’arômes et de purées concentrées ont-ils été contrariés ?
Selon les sénateurs, la défense du consommateur coûte trop cher, mais qu’en 2023, Le Parisien de Bernard Arnaud ait reçu plus de 12 millions d’euros d’aide et Le Figaro de Dassault plus de 10 millions, quoi de plus normal ? Des économies pourraient aussi être faites sur la chaîne Public Sénat qui reçoit chaque année 17,648 millions d’euros de dotation de l’État. Le Sénat ne l’a pas envisagé.
La malbouffe, les fraudes à la qualité en grande surface, le Sénat ne connaît pas. Que 60 millions de consommateurs n’existe plus ne changera rien à la cantine des 348 sénateurs.
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