POLITICO : Les États-Unis et l'Europe veulent clarifier les relations futures de l'OTAN avec la Russie
Les ministres de la Défense de l'OTAN qui se réunissent cette semaine commenceront à repenser la politique de l'alliance sur les relations avec la Russie, vieille de plusieurs décennies, rappelle POLITICO .
Les relations entre l'OTAN et la Russie ont atteint un point bas. En réponse, l'OTAN a qualifié la Russie de « menace la plus importante et la plus directe pour la sécurité des Alliés », tandis que le Kremlin affirme que l'expansion de l'OTAN vers l'Est constitue un danger existentiel.
Malgré ce changement de ton, l'OTAN maintient en vie l'« Acte fondateur » signé avec la Russie en 1997, six ans après l'effondrement de l'Union soviétique, qui stipule un objectif commun : « construire une Europe stable, pacifique et sans divisions ».
Le Conseil OTAN-Russie, un organe créé après la guerre froide pour nouer des partenariats sur les questions de sécurité et les projets communs, ne s'est pas réuni depuis 2022. Les relations ne cessent de se détériorer depuis des années.
Les pays de l'OTAN tentent désormais de « définir différents éléments de la stratégie [russe] et de faire avancer les débats au sein de l'alliance qui nous amènent à des sujets comme l'avenir de l'Acte fondateur OTAN-Russie », a déclaré vendredi un haut responsable du gouvernement américain aux journalistes.
« Il est temps d'élaborer une nouvelle stratégie en fonction des positions spécifiques [des alliés] », a déclaré le responsable.
Alors que les discussions officielles à un niveau inférieur durent depuis des mois, la réunion des ministres de la Défense de l’OTAN sera la première d’une série de discussions au niveau ministériel sur ce sujet. Lors du sommet de l’OTAN de juillet à Washington, les alliés ont convenu d’élaborer une nouvelle stratégie OTAN-Russie lors du prochain sommet de l’Alliance, prévu à La Haye en juin 2025.
Le responsable américain a ajouté : « Nous devons maintenant parvenir à un accord au sein de l'Alliance... selon lequel l'Acte fondateur et le Conseil OTAN-Russie ont été conçus pour une époque différente, et je pense que les alliés sont prêts à dire que c'était une époque différente dans nos relations avec la Russie, et que par conséquent quelque chose de nouveau est mérité. »
Le responsable a indiqué qu'il n'existait pas encore de projet de nouvelle stratégie, l'objectif étant de recueillir les points de vue des 32 pays membres de l'OTAN. Il a également déclaré que les implications militaires de cet exercice politique devraient être limitées.
Des divergences apparaissent quant à la mesure dans laquelle l'OTAN devrait élaborer un nouvel ensemble de règles concernant la Russie. Un diplomate de l'OTAN a déclaré que certains membres craignent qu'une nouvelle stratégie très agressive puisse envoyer un « signal » susceptible de déstabiliser la Russie.
Il y a ensuite la question de la Hongrie et de la Slovaquie, deux pays de l’OTAN qui se démarquent du reste de l’alliance en continuant à entretenir des contacts avec le Kremlin et en voyant une valeur stratégique à s’engager avec la Russie.
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