Macron , le re-bâtisseur .
« C’est rempli de Mamadou » et Cyclone Chido : Les déclarations choc de Macron
Pénuries d’essence, d’eau et de nourriture, structures hospitalières inondées : l’archipel peine à se relever après le passage du cyclone Chido. En visite sur place, Emmanuel Macron a été accueilli par des huées malgré ses promesses de reconstruction. Une enquête du Monde aggrave la situation en révélant des propos racistes et sexistes du président.
mise à jour le 20/12/24
Emmanuel Macron, fraîchement débarqué à Mayotte jeudi, a été accueilli par une population meurtrie, inquiète et surtout à bout de patience après les ravages du cyclone Chido. Avec une solennité calculée, le président a promis de « rebâtir » Mayotte selon de nouveaux « critères » (dont personne ne connaît encore les détails, bien sûr) tout en glissant l’inévitable discours sur la « lutte contre l’immigration clandestine ».
Mais c’est avec un aplomb digne d’un roman de Zola qu’il a décidé de livrer sa pensée profonde : « Vous êtes contents d’être en France. Parce que si ce n’était pas la France, vous seriez 10.000 fois plus dans la merde ! »
Rien de tel qu’un mépris de classe bien senti pour réchauffer les cœurs, surtout après un cyclone. Car, entre les pénuries d’eau, les files interminables pour de l’essence, et un hôpital noyé sous les eaux, c’est vrai, les Mahorais avaient vraiment besoin d’un rappel que leur désespoir pourrait être bien pire ailleurs.
À ce niveau de paternalisme, on se demande si « rebâtir Mayotte » inclut aussi rebâtir un semblant de dignité dans le discours présidentiel. Mais rassurez-vous : Mayotte a peut-être perdu ses maisons et ses infrastructures, mais elle peut compter sur un président prêt à leur donner… des leçons de gratitude.
Une Nouvelle Visite Spectacle
Emmanuel Macron est donc arrivé à Mayotte, non pas en sauveur, mais en communicant averti, à bord d’un Airbus A330 chargé de vivres, de matériel et de personnel de secours. Une arrivée attendue depuis cinq jours par une population qui aurait préféré des actes à des caméras.
Sur place, le président a visité ce qu’il restait des infrastructures, dont l’unique centre hospitalier de Mamoudzou, encore marqué par les inondations de début de semaine. Entre les murs abîmés et les patients en détresse, les promesses de « reconstruction et de soutien » sonnaient comme un énième refrain.
Pourtant, l’accueil réservé au chef de l’État n’a pas suivi le scénario de ses conseillers : des huées ont marqué son arrivée, reflet de la colère et de l’impatience des Mahorais, confrontés à des pénuries, un sentiment d’abandon et une communication présidentielle perçue comme bien trop tardive.
Un Airbus, quelques photos, et une île en détresse : la recette d’une visite présidentielle qui laisse un goût amer.
Des Besoins Urgents et une Population en Détresse
La situation à Mayotte reste critique. Les habitants font face à des pénuries d’essence, d’eau et de nourriture. Les files d’attente devant les stations-service et les témoignages de détresse se multiplient. Le président a décidé de passer la nuit sur l’île, une décision officiellement « impromptue suite à la demande d’une habitante rencontrée à l’hôpital ». Cette soi-disant « visite prolongée » étant censée « montrer l’engagement du gouvernement à soutenir la population dans cette période difficile ».
Des Propos Polémiques Révélés par Le Monde
Cette journée de plus sur archipel va lui permettre de préparer sa défense suite à la parution d’une « enquête » du quotidien « Le Monde » qui a révélé des propos attribués à Emmanuel Macron. En 2023, le président aurait tenu des propos racistes en déclarant que « le problème des urgences dans ce pays, c’est que c’est rempli de Mamadou ». Ces déclarations ont choqués les députés de La France insoumise et du Parti communiste, qui ont qualifié ces propos de « honte absolue » et de « racistes ». D’autres extraits de l’enquête indiquent que le président aurait utilisé des termes péjoratifs pour désigner les Français d’origine maghrébine et aurait qualifié Matignon de « cage aux folles » sous Gabriel Attal.
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