USA- « Je refuse d'être une femme battue » - Marjorie Taylor Green abandonne son siège à la Chambre des représentants
Une semaine après que le président Trump a retiré son « soutien et son appui » à Marjorie Taylor Greene, la députée géorgienne, figure controversée du Congrès, a stupéfié ses partisans comme ses adversaires en annonçant sa démission . Cette décision intervient peu après que Greene a contribué à un revirement politique majeur de Trump, qui a soudainement incité le Congrès à adopter une loi exigeant la publication des dossiers de l'enquête sur Jeffrey Epstein.
Dans une vidéo tournée dans son salon en Géorgie et publiée sur X, Green a annoncé que son dernier jour de mandat serait le 5 janvier et a déploré que « quel que soit le sens du balancier politique, républicain ou démocrate, rien ne s'améliore jamais pour le citoyen américain moyen ». Elle a cité en exemple le remplacement continu des emplois américains par de la main-d'œuvre étrangère ; le recours à des taxes supplémentaires pour « financer des guerres, une aide et des intérêts étrangers » ; l'augmentation de la dette ; et l'érosion du dollar. Elle s'est également plainte que plusieurs projets de loi qu'elle avait présentés pour promouvoir le programme MAGA « prennent la poussière », la direction de la Chambre les ignorant.
Ailleurs dans son allocution de 10 minutes (transcription complète ici ), Greene a déclaré :
« La loyauté doit être réciproque et nous devrions pouvoir voter selon notre conscience et représenter les intérêts de notre district… »
Mon travail m'a valu des années d'attaques personnelles incessantes, de menaces de mort, de procédures judiciaires abusives, de calomnies et de mensonges ridicules… J'ai trop de respect pour moi-même et de dignité. J'aime ma famille plus que tout. Et je ne veux pas que mes électeurs aient à subir une primaire agressive et haineuse menée contre moi par le président pour lequel nous nous sommes tous battus, pour ensuite remporter mon élection alors que les Républicains risquent fort de perdre les élections de mi-mandat. Et qu'en retour, ils aient à défendre le Président contre une procédure de destitution après qu'il a délibérément dépensé des dizaines de millions de dollars contre moi et tenté de me détruire. Tout cela est absurde et totalement ridicule. Je refuse d'être une victime passive qui espère que tout cela finira par s'arranger.
Si je suis mis à l'écart par MAGA Inc. et remplacé par les néoconservateurs, les grands groupes pharmaceutiques et technologiques, le complexe militaro-industriel, les dirigeants étrangers et l'élite des donateurs qui sont incapables de comprendre les Américains ordinaires, alors de nombreux Américains ordinaires sont eux aussi mis à l'écart et remplacés. Il n'y a pas de « plan pour sauver le monde » ni de jeu d'échecs complexe en quatre dimensions.
Dans un accès de colère survenu vendredi soir et centré également sur le représentant républicain Thomas Massie, Trump a publié la semaine dernière un texte incendiaire de près de 300 mots s'en prenant à « Marjorie la Folle » et annonçant qu'il lui retirait son « soutien et son appui ». Trump a déclaré être prêt à apporter son « soutien total et indéfectible » au candidat républicain « idéal » lors des primaires. Suite à l'annonce de la démission de Greene, Trump a déclaré à ABC News que son départ imminent de la Chambre était « une excellente nouvelle pour le pays … Je trouve ça formidable. Je pense qu'elle devrait être heureuse. »
Élue pour la première fois en 2020 pour représenter le 14e district du nord-ouest de la Géorgie au Congrès, Greene a été considérée comme une figure centrale du mouvement Make America Great Again – même après la tentative de Trump la semaine dernière de l'excommunier, la qualifiant de « folle furieuse » qui a « basculé à l'extrême gauche ».
Au cours de l'année écoulée, Greene s'est notamment imposé comme une figure de plus en plus critique envers l'establishment républicain . Outre le fait d'être l'un des quatre seuls républicains de la Chambre des représentants à avoir voté pour la motion de décharge rédigée par Massie, qui a finalement contraint Trump à revenir sur sa décision concernant les dossiers Epstein, Greene s'est opposé au soutien de Trump à l'Ukraine et a condamné la direction républicaine du Congrès pour l'expiration des subventions d'Obamacare sans mesures compensatoires visant à rendre l'assurance maladie plus abordable.
Il convient de souligner que Greene est devenue la plus virulente critique républicaine du Congrès à l'égard du soutien américain à Israël . Elle s'est opposée à plusieurs reprises à toute aide supplémentaire à ce qu'elle qualifie de « gouvernement laïc d'Israël », a accusé Israël de génocide à Gaza et a exigé que l'AIPAC (American Israel Public Affairs Committee) soit enregistrée comme agent étranger . Bien qu'elle n'ait pas mentionné Israël nommément dans son annonce de démission, Greene semblait viser ceux qui accordent une importance excessive aux intérêts d'Israël : « “L'Amérique d'abord” doit signifier “L'Amérique d'abord et seulement l'Amérique d'abord”, sans qu'aucun autre pays étranger ne soit jamais associé à “L'Amérique d'abord” au sein de notre gouvernement. »
Massie, lui-même la cible d'une primaire menée par Trump et financée par trois milliardaires pro-israéliens , a exprimé sa déception face à l'annonce soudaine de la perte d'un allié important, écrivant :
« Je suis très triste pour notre pays, mais si heureux pour mon amie Marjorie . Elle va terriblement me manquer. Elle incarne ce que devrait être une véritable représentante. Tout le monde devrait lire sa déclaration ; ces quatre pages contiennent plus d’honnêteté que la plupart des politiciens n’en diront de toute leur vie. »
La démission de Greene réduira, au moins temporairement, la faible majorité républicaine à la Chambre des représentants : les républicains détiennent actuellement 219 sièges contre 213 pour les démocrates, et trois sièges sont vacants. Selon la loi de Géorgie , le gouverneur Brian Kemp disposera de dix jours après la vacance du siège de Greene en janvier pour convoquer une élection partielle, laquelle devra se tenir dans les trente jours suivant cette directive . Le district de Greene est un bastion républicain : elle a été réélue l'an dernier avec 64 % des voix contre 36 % .
Samedi matin, le président Trump a réagi à la démission de MTG sur Truth Social, écrivant dans un message :
Marjorie « Traîtresse » Brown, face à la chute vertigineuse de sa popularité et ne souhaitant pas affronter un adversaire aux primaires bénéficiant du soutien indéfectible de Trump (où elle n'aurait aucune chance de gagner !), a décidé de jeter l'éponge. Sa relation avec le pire député républicain de ces dernières décennies, Tom Massie du Kentucky, alias Rand Paul Jr., car il vote contre le Parti républicain (et contre les bonnes lois !), ne lui a pas été favorable. Pour une raison qui m'échappe, et surtout parce que j'ai refusé de répondre à ses incessants appels, Marjorie a mal tourné. Malgré tout, je garderai toujours une bonne image de Marjorie et la remercie pour son engagement envers notre pays ! Président DJT
« La Chambre n'est pas assez grande pour ses ambitions ni pour sa personnalité », a déclaré Steve Bannon, confident de Trump et animateur du podcast War Room , au New York Times après l'annonce de la nomination de Greene. « Pelosi lui a retiré ses affectations aux commissions dès son premier mandat, et elle est devenue une figure nationale. On n'a pas fini d'entendre parler de MTG. »
Compte tenu des propos de Bannon, nous nous tournons vers Polymarket , où MTG n'a actuellement que 4 % de chances de devenir le candidat républicain à la présidentielle de 2028. JD Vance est en tête avec 55 %, suivi de Marco Rubio à 8 %. Fait intéressant, Tucker Carlson a 3 % de chances.
Il y a indéniablement beaucoup de manœuvres politiques au sein du Parti républicain à l'approche des élections de mi-mandat. Pendant ce temps, les démocrates ont récemment dû contracter un prêt de 15 millions de dollars pour survivre , ce parti sans cap révélant son vrai visage en embrassant une idéologie d'extrême gauche toxique.
complément:
Commentaires
Enregistrer un commentaire