L' UE ne respecte pas l'accord sur le transport des céréales. La Russie prévoit des sanctions
L'UE ne parvient pas à se conformer à l'accord d'exportation de céréales ; La Russie fera de même à partir du 18 mars
Écrit par Eric Zuesse
Le samedi 4 mars, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, lors de la réunion du G20 à Delhi, a annoncé que, parce que l'UE avait refusé de respecter sa part de l'accord sur les céréales [et les engrais] du 27 juillet 2022 négocié par l'ONU, Istanbul le 27 juillet 2022, la Russie ne s'y conformera pas non plus à compter du 18 mars .
Le 8 février, Reuters avait titré « Russie : l'UE ne tient pas ses promesses concernant l'accord sur les céréales » et avait signalé que l'accord était compromis en raison des violations continues de l'UE qui fournissaient de la nourriture super bon marché à l'UE tout en continuant à bloquer la nourriture vers l' Afrique - destination prévue par l'accord.
Puis, le samedi 4 mars, le site d'information russe Tsargrad a titré « LE REJET DE L'ACCORD SUR LES CÉRÉALES FORCERA LA RUSSIE À RÉSOUDRE LA QUESTION D'ODESSA. ET C'EST UN ÉVÉNEMENT SIGNIFICATIF. Cette déclaration permettait d' interpréter la déclaration de Lavrov comme indiquant que le principal port ukrainien d'Odessa sur la mer Noire (qui a toujours été majoritairement pro-russe), qui est le port par lequel les exportations agricoles ukrainiennes sont expédiées, pourrait bientôt être repris par la Russie, parce que le fait que l'UE l'utilise pour fournir des avantages économiques à l'UE et à l'Ukraine tout en affamant et/ou en faisant monter en flèche l'inflation des prix des denrées alimentaires en Afrique. Cela ne sera toléré par la Russie. En d'autres termes : l'Afrique — et la Russie ont été trompées par l'UE et l'Ukraine, et mettront fin à cette situation à partir du 18 mars.
Le 3 mars, Tsargrad avait titré « L'AMMONIAC AU LIEU DU BLÉ. QUE GAGNERA LA RUSSIE EN RUPTURE DU « GRAIN DEAL » , avec l'explication suivante :
L'accord céréalier, dont « nos partenaires occidentaux » ont tant parlé, peut être résilié sans possibilité de renouvellement dans un avenir proche. Si cela se produit, l'Ukraine perdra la possibilité de gagner de l'argent sur les exportations de blé faisant l'objet d'un dumping, la Turquie perdra une bonne partie des bénéfices de sa participation au transit de ce grain et une bonne quantité d'influence politique en tant qu'intermédiaire entre la Russie et ses opposants. L'Union européenne perdra une part importante des céréales sur son marché - celui-là même qu'elle avait promis aux pays africains les plus pauvres comme principaux bénéficiaires de l'accord, mais qui s'est avéré beaucoup plus nécessaire pour les boulangers et les pâtissiers de l'UE, au lieu des Africains qui ont besoin de pain et d'engrais.
De façon générale, ce sera mauvais pour tout le monde. Sauf pour la Russie. La Russie ne perdra rien, car elle n'a rien gagné de l'accord.
Si la Russie prend le contrôle d'Odessa, alors l'Ukraine pourrait très bien devenir un pays entièrement enclavé, sans son seul accès maritime, qui passe par Odessa. L'UE et l'Ukraine auraient - par leur refus de se conformer à l'accord sur les céréales - considérablement augmenté cette probabilité (ce qui nuirait aux intérêts à long terme de l'Ukraine et de l'UE).
En tout cas, le statut d'Odessa va maintenant être une question beaucoup plus importante dans cette guerre qu'elle ne l'avait été jusqu'à présent. Ce ne sera plus un problème pour l'Afrique, car l'accord du 27 juillet n'a pas du tout profité à l'Afrique (comme cela lui avait été promis). Odessa sera plutôt un problème entre l'Ukraine et la Russie.
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