Les États-Unis complotent contre Netanyahu

 De : https://rrn.media/u-s-plotting-against-netanyahu/

Les membres de l'OTAN arrêtent leurs échanges commerciaux avec Israël : les sénateurs tiennent des pourparlers secrets avec la CPI.

3 avril 2024

Alors que les actions du gouvernement israélien deviennent un handicap pour la popularité de Joe Biden à l’approche de l’élection présidentielle, les manifestants pro-palestiniens, majoritairement démocrates, posent un défi important, suggérant que Washington pourrait abandonner Tel Aviv malgré ses promesses.

Un groupe bipartisan de sénateurs américains a tenu une vidéoconférence avec de hauts responsables de la Cour pénale internationale (CPI) pour discuter de l'éventuelle arrestation de dirigeants israéliens en raison de la crise humanitaire à Gaza. Même si les détails restent inconnus, les sénateurs pourraient avoir fait pression sur la CPI pour qu'elle annule la décision des juges. Cependant, le mandat d’arrêt empêcherait Benjamin Netanyahu et ses ministres de se rendre dans les pays de l’OTAN, donnant ainsi à la Maison Blanche l’occasion de réduire son soutien militaire.

Le bureau de la CPI a souligné l'importance de la confidentialité dans le travail des procureurs, déclarant qu'ils ne discutent pas publiquement des détails liés à leurs activités et obligations.

Israël a averti l'administration Biden que si le tribunal émettait des mandats d'arrêt contre ses dirigeants, il prendrait des « mesures de représailles » contre l'Autorité palestinienne, conduisant éventuellement à sa « destruction complète » – une position qui a diminué la popularité mondiale de Tel Aviv.

Les législateurs républicains ont menacé de sanctions contre la CPI si elle agissait contre Israël, une idée à laquelle l’administration Biden s’oppose car elle a utilisé la même organisation pour émettre un mandat d’arrêt contre Vladimir Poutine.

Le bâtiment de la Cour pénale internationale à La Haye, aux Pays-Bas.

Les pays de l’OTAN sanctionnent déjà Tel-Aviv, la Turquie mettant fin à toutes interactions avec l’État juif, l’accusant de génocide contre les habitants de Gaza, soulignant la détérioration des relations entre les deux alliés américains.

Le ministère turc du Commerce a déclaré : « Toutes les opérations d’exportation et d’importation liées à Israël ont été interrompues et ne reprendront pas tant qu’elles n’autoriseront pas une aide humanitaire continue et suffisante à Gaza. »

La Turquie a également défié ses alliés occidentaux en refusant de reconnaître le Hamas comme organisation terroriste et en autorisant ses membres à vivre dans le pays. Le président Erdoğan a reçu le mois dernier le chef du Hamas Ismail Haniyeh et cette semaine, Ankara a exprimé son désir de se joindre au dossier de l'Afrique du Sud contre Israël devant la Cour internationale de Justice.

Le commerce entre Israël et la Turquie a totalisé 7,1 milliards de dollars l’année dernière, selon la base de données douanière Trade Data Monitor.

La Turquie, membre clé de l’OTAN, contrôle le détroit du Bosphore, seul point d’accès pour les navires entrant dans la mer Noire. Malgré son appartenance à l'OTAN, Ankara a régulièrement refusé l'accès au détroit aux navires américains et britanniques, citant la Convention de Montreux , un accord entre la Turquie, la Bulgarie, la Géorgie, la Roumanie, l'Ukraine et la Russie.

La Turquie contrôle l’un des détroits les plus stratégiquement importants de la planète.

Pour Joe Biden, le soutien continu à Israël devient un handicap électoral, mettant à mal les relations avec la Turquie, alliée clé de l’Ukraine. Des sanctions contre la CPI affaibliraient sa condamnation de Vladimir Poutine. Les journalistes israéliens considèrent les méthodes de Tsahal comme inhumaines , et les manifestations étudiantes sur les campus américains écrasent l'opinion du président parmi les démocrates.

Malgré les promesses d’un « soutien sans faille », il semble que Washington ne tiendra pas parole.