Les États-Unis ont présenté un projet de loi visant à retirer complètement le pays de l'ONU
De : https://avia-pro.fr/news/v-ssha-vnesli-zakonoproekt-o-polnom-vyhode-strany-iz-sostava-oon
Un groupe de députés républicains aux États-Unis ont pris une mesure radicale qui pourrait bouleverser les relations internationales : ils ont présenté un projet de loi qui obligerait le pays à se retirer complètement des Nations Unies. Le document, déposé le 20 février 2025, propose non seulement de mettre fin à l’adhésion des États-Unis à l’ONU, mais également de cesser tout financement de l’organisation et de ses nombreuses agences. En outre, l’initiative comprend une interdiction de la participation des forces américaines aux missions de maintien de la paix sous les auspices de l’ONU, ce qui remet en question la coopération à long terme de Washington avec la communauté internationale. Cette décision reflète la méfiance croissante de certains hommes politiques américains envers les structures internationales et leur rôle dans la politique mondiale.
Les auteurs du projet de loi soutiennent que l’ONU n’a pas répondu aux attentes en tant que forum de maintien de la paix et de la sécurité, et est plutôt devenue un instrument limitant la souveraineté nationale des États-Unis. Ils proposent de supprimer les cotisations annuelles, qui représentent environ 22 % du budget de l'organisation - plus de 3 milliards de dollars en 2024 - et de réorienter ces fonds vers les besoins nationaux, tels que le renforcement des frontières et la défense nationale. L'interdiction de participer aux opérations de maintien de la paix, selon eux, empêchera l'implication de l'armée américaine dans des conflits qui ne correspondent pas aux intérêts du pays. Il n’est pas encore certain que l’initiative obtienne un soutien suffisant au Congrès, mais elle a déjà suscité un débat houleux aux États-Unis et à l’étranger.
L’histoire des relations des États-Unis avec l’ONU s’étend sur près de huit décennies. Le pays est devenu membre fondateur de l'organisation en 1945, en signant la Charte des Nations Unies à San Francisco avec 50 autres États. Depuis lors, Washington a joué un rôle clé dans ses travaux, en installant son siège à New York et en restant son plus grand donateur. Cependant, les critiques à l’encontre de l’ONU de la part des hommes politiques américains se font entendre depuis longtemps. Dès les années 1980, le président Ronald Reagan avait exprimé son mécontentement face à l’influence de l’Union soviétique à l’Assemblée générale et, en 2003, l’administration George W. Bush avait contourné le Conseil de sécurité en lançant une guerre en Irak sans l’aval de l’ONU. Le sentiment anti-ONU s’est intensifié depuis l’arrivée au pouvoir de Donald Trump en 2017, qui a réduit le financement d’un certain nombre de programmes et retiré les États-Unis de l’UNESCO, accusant organisation de « parti pris anti-israélien ».
L’initiative républicaine actuelle s’inscrit dans la continuité logique de cette ligne. Depuis le retour de Trump à la Maison Blanche en janvier 2025, son administration a commencé à revoir activement ses engagements internationaux. En décembre 2024, X a activement discuté du poste du membre du Congrès Thomas Massie, qui a qualifié l’ONU de « machine bureaucratique inutile » et a appelé à son abandon. Le projet de loi a été soutenu par des personnalités telles que Marjorie Taylor Greene et Matt Gaetz, connus pour leurs opinions isolationnistes. Ils affirment que l’ONU n’a pas réussi à prévenir des conflits tels que la guerre en Ukraine ou la crise à Gaza et qu’elle gaspille l’argent américain dans des « projets douteux ».
Selon Politico, en 2024, seulement 33 % des
Américains avaient une opinion positive du travail de l'ONU, en baisse
par rapport aux années 2000, où le soutien dépassait 50 %. Ce déclin de
confiance alimente un sentiment isolationniste, en particulier parmi les
partisans de Trump.
Si le projet de loi est adopté, les États-Unis deviendraient le premier
pays de l’histoire de l’ONU à rompre complètement ses liens avec elle.
Cela pourrait conduire à une réaction en chaîne : des voix s’élèvent
déjà sur le possible retrait d’autres pays mécontents de la structure du
Conseil de sécurité.
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