Le Monde global parie sur la chute de Poutine, pour que la Russie se condamne elle-même

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Le Monde global a besoin de condamner Vladimir Poutine et les responsables russes. Leur crime de lèse-majesté est pour eux établi : on ne peut défier le Monde global sans être puni. Si les condamnations médiatiques pleuvent grâce à des "médias" de poche, si les condamnations politiques s'enchaînent grâce à des élites occidentales totalement globalisées, les Atlantistes n'arrivent pas à franchir la barrière juridique. Car il n'existe pas de fondement juridique pour "juger" les autorités russes dans un tribunal international, sans l'accord de la Russie. Les élites globalistes viennent de déclarer attendre la chute de Poutine. Il reste qu'un pas à faire pour penser, qu'ils vont sérieusement y travailler ...

Cela fait longtemps que les élites globalistes tentent de créer un support légal pour juger "le régime de Poutine", puisque la Russie n'a pas laissé les Ukrainiens se faire écraser sans mot dire et qu'en 2022 elle est entrée dans le combat. Y défendant les Russes. Y défendant le Monde russe. Or, ce Monde n'a pas sa place, tant que la globalisation existe.

N'ayons aucun doute à ce sujet, il ne s'agit pas de justice, sinon il faudrait juger l'armée atlantico-ukrainienne pour les crimes commis. Et de cela, il n'est pas question. Justement pour compenser l'engagement politique de ce "tribunal", les élites globalistes ont besoin de respecter certaines formes. 

Or, ils sont objectivement dans l'impasse, s'ils veulent mettre en place une structure légale :

  • pour une juridiction ad hoc sur la base de l'ONU, comme les tribunaux pour le Rwanda ou l'ex-Yougoslavie, il faut une décision du Conseil de sécurité de l'ONU, où la Russie a un droit de veto ;
  • la Russie ne reconnaît pas la compétence de la CPI, qui ne peut donc juger ses dirigeants ;
  • la compétence universelle, reconnue aux juridictions nationales dans certains cas pour juger de crimes commis en dehors de leur territoire, ne permet pas une mise en scène convaincante pour les globalistes, puisqu'ils sont "à domicile" et que les juridictions nationales risquent de freiner le processus politique ;
  • la CIJ n'a pas compétence pour juger de la responsabilité pénale des dirigeants ;
  • l'UE est hors jeu, puisque la Russie n'en fait pas partie, créer des règles de poche ne servirait à rien ;
  • la CEDH n'est plus dans le jeu, puisque la Russie est sortie du Conseil de l'Europe.
Donc, les globalistes ont le choix entre rester dans le cadre juridique et ne pas avoir de fondements pour juger la Russie, ou sortir du cadre juridique et produire un jugement politique. Ne pouvant se décider, ils tentent la troisième voie : conduire à la chute de Poutine, pour que la Russie se condamne elle-même. Ce qui sera le meilleur moyen de la détruire de l'intérieur, réglant ainsi la source stratégique du conflit - à l'avantage des Atlantistes.

Le Conseil de l'Europe reste la solution la plus simple. L'institution est parfaitement maîtrisée, sa compétence juridique ressort surtout du soft power, elle a un pâle reflet juridictionnel avec la CEDH et l'Assemblée parlementaire (APCE) est un instrument politique, dont la russophobie n'a plus à être démontrée.

L'APCE a donc été choisie pour accueillir le futur "tribunal", qui doit non pas juger mais condamner Poutine et les dirigeants russes :

Le tribunal spécial que les pays occidentaux ont l'intention de mettre en place pour poursuivre le crime d'agression contre l'Ukraine ne jugera pas Vladimir Poutine par contumace tant qu'il restera président de la Fédération de Russie.

La même disposition s'appliquera au premier ministre russe, Mikhaïl Michoustine, et au ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov (...).

Plusieurs "réunions de travail" ont eu lieu et un statut a été établi. Pour autant, les auteurs n'ont pas pu sortir de l'écueil de l'incompétence. Des conventions doivent être signées, évidemment le 9 mai, avec l'Ukraine, symbolisme oblige. Mais le "tribunal" ne pourra être créé que par un vote des deux tiers des pays à l'APCE - recherche de légitimité oblige, sans prendre le risque de l'unanimité ou d'une majorité qualifiée trop renforcée. Or, créer un "tribunal" n'entre pas dans les compétences de l'APCE. Comme on peut le voir sur le site du Conseil de l'Europe lui-même, ses compétences se réduisent à l'élaboration de rapports d'enquête pour des violations des droits de l'homme commises sur le sol européen :

enquêter pour révéler des faits nouveaux concernant des violations des droits de l'homme 

Ce qui s'est concrétisé de cette manière : 

L'Assemblée a élaboré des rapports percutants qui mettent en lumière de nouvelles preuves de violations choquantes des droits de l'homme, comme les tortures infligées dans des prisons secrètes sur le sol européen. 

L'élément le plus intéressant de cette mise en scène est l'obligation d'une présence physique des accusés, pour que le tribunal siège. Ils ne veulent pas que d'un énième show, ils veulent leur revanche, physique, animale, ils veulent regarder de haut ceux qui ont osé les défier, ils veulent les écraser. Comme cela est précisé :

La poursuite de ces hauts fonctionnaires ne sera autorisée que si les accusés sont physiquement présents dans la salle - ce qui est peu probable étant donné que la Russie ne reconnaît pas l'invasion de l'Ukraine comme criminelle et qu'elle est fermement opposée à la coopération avec l'Occident.

Qui est cette "Russie", dont il est question dans le texte ? La formulation est particulièrement étrange. Raisonnons donc à rebours. Si la Russie actuelle ne peut pas trahir pas ses dirigeants ... il faut attendre que ces dirigeants ne soient plus au pouvoir. Autrement dit, il faut changer "de pouvoir" pour que la "nouvelle Russie" puisse trahir et déposer en offrande ses dirigeants actuels sur l'autel des Atlantistes. Elle ferait ainsi signe d'allégeance et pourrait disparaître dans les cachots de l'histoire.

N'ayons aucun doute, que les Atlantistes vont activement y travailler. Et les pressions politico-diplomatiques actuellement exercées par les Américains commencent leur travail de sape au sein de la population : pourquoi certains doivent se sacrifier, souffrir, si d'autres cherchent à négocier en protégeant l'ennemi ? Si les négociations avancent, à quoi cela sert-il de soutenir le front ? Rogozine, le nouveau gouverneur de la région de Koursk, a déjà remarqué une baisse de l'enthousiasme à soutenir le front depuis l'insistance avec laquelle tous les efforts politiques russes sont orientés vers les négociations diverses et variées, mais surtout intrusives.  

Comme l'histoire l'a montré, la Russie est difficile à faire tomber de l'extérieur. En revanche, elle s'est déjà effondrée deux fois de l'intérieur. Cette stratégie est manifestement réactivée, en parallèle aux "plans de paix" de Trump, à ces plans de soumission (voir notre chronique ici) de la Russie.

 

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