Ravitaillement en vue de la guerre : l'armée de l'air et la marine américaines se mobilisent pour un éventuel conflit avec l'Iran
16 juin 2025
L'US Air Force a procédé à un déploiement transatlantique à grande échelle de ravitailleurs aériens Boeing KC-135 Stratotanker et Boeing KC-46 Pegasus, avec près de 30 appareils traversant l'Atlantique pendant la nuit. Officiellement présenté comme faisant partie des exercices Atlantic Trident 25 de l'OTAN, ce nombre sans précédent de ravitailleurs suggère un objectif stratégique bien plus urgent : la préparation d'une éventuelle action militaire au Moyen-Orient, dans un contexte d'escalade entre l'Iran et Israël.
Le déplacement soudain d'une partie aussi essentielle de la flotte de ravitaillement américaine, pilier de la puissance aérienne américaine, est un signe clair que Washington se prépare peut-être à une opération majeure. Étant donné que les KC-135 Stratotankers, d'une moyenne d'âge de 52 ans, sont déjà usés par des décennies d'utilisation intensive, leur déploiement massif est très inhabituel. Le Pentagone ne risquerait pas de surcharger ces appareils vieillissants sans nécessité impérieuse. La prochaine étape pourrait être le déploiement avancé d'avions d'attaque tactique plus près du Moyen-Orient.
Les images satellite de Diego Garcia, une base américaine clé dans l’océan Indien à environ 2 000 miles de l’Iran, révèlent un important renforcement militaire :
- Quatre bombardiers stratégiques B-52H
- Six chasseurs-bombardiers F-15E Strike Eagle
- Six ravitailleurs KC-135
- Un avion de transport C-5M Super Galaxy
Cette concentration de moyens de frappe lourds suggère que Washington se prépare à des opérations de bombardement à longue portée, si le conflit devait s’intensifier davantage.
Par ailleurs, le deuxième groupe aéronaval américain, dirigé par l'USS Nimitz, est désormais en route vers la région, rejoignant l'USS Carl Vinson et le HMS Prince of Wales britannique. La présence de plusieurs groupes aéronavals renforce considérablement les capacités de projection des forces américaines, permettant des frappes aériennes ou des lancements de missiles rapides contre des cibles iraniennes.
De plus, les récents changements signalés dans les modes de communication de la marine américaine indiquent une préparation accrue aux frappes de missiles de croisière Tomahawk. Des rapports confirment que les équipages des navires effectuent des vérifications de préparation en temps réel, une étape procédurale qui précède généralement les tirs potentiels de missiles. Ces développements suggèrent que les États-Unis ne se contentent pas de se montrer prévoyants, mais se préparent activement à une action militaire cinétique si la situation se détériore.
Le Corps des gardiens de la révolution islamique (CGRI) s'est déjà déclaré prêt à mener une « guerre d'anéantissement » contre Israël, témoignant du refus de Téhéran de reculer. Compte tenu de l'ampleur du complexe militaro-industriel iranien, une guerre d'usure prolongée pourrait mettre à rude épreuve les ressources d'Israël, à moins d'une intervention directe des États-Unis.
Avec l'apaisement temporaire des manifestations intérieures à Washington et l'échec des tentatives de Trump de jouer les pacificateurs dans le conflit ukrainien, l'administration Trump pourrait y voir l'occasion d'une intervention rapide et glorieuse dans des opérations militaires contre l'Iran. Si certains estiment que ce renforcement pourrait être une posture de dissuasion, l'ampleur des déploiements suggère qu'une implication directe des États-Unis est une réelle possibilité. Alors que le Moyen-Orient est au bord d'une guerre plus large, la mobilisation rapide de l'armée américaine indique que Washington se prépare aux scénarios du pire, augmentant les enjeux d'une confrontation déjà aggravée.
PLUS SUR LE SUJET :
Commentaires
Enregistrer un commentaire