FedEx fait l'objet d'une plainte pénale en Belgique pour livraison d'armes à Israël
Malgré les restrictions régionales et l'absence de permis, des composants d'avions de combat fabriqués aux États-Unis ont transité par la Belgique en route vers Israël, ce qui a donné lieu à une plainte pour crimes de guerre déposée par un groupe pacifiste local.
26 juin 2025

L'organisation belge pour la paix Vredesactie a déposé une plainte pénale le 26 juin, accusant FedEx d'avoir violé le droit international et national en facilitant le transfert de composants de F-35 fabriqués aux États-Unis vers Israël via l'aéroport de Liège.
Les cargaisons, liées à Lockheed Martin, sont arrivées entre le 20 et le 24 juin en provenance des centres militaires américains et étaient destinées à être livrées définitivement à la base aérienne de Nevatim, d'où des avions israéliens ont décollé pour bombarder Gaza et, plus récemment, le territoire iranien.
La plainte, déposée en vertu du droit pénal belge, affirme que les envois constituent une « coopération punissable à des crimes de guerre », faisant référence au Traité sur le commerce des armes et aux réglementations belges en matière de contrôle des exportations.
« Ce transit constitue une violation du Traité sur le commerce des armes », a déclaré Hans Lammerant de Vredesactie, « et constitue une coopération punissable en matière de crimes de guerre selon le droit pénal belge. »
Parmi les vingt livraisons FedEx identifiées, sept provenaient de Fort Worth, au Texas, où se trouve la chaîne de montage du F-35 de Lockheed Martin, tandis que d'autres provenaient de Tracy, en Californie, où opère le bureau du programme conjoint du F-35.
Toutes les livraisons étaient marquées du label ITAR (International Traffic in Arms Regulations), les plaçant ainsi sous un contrôle strict des exportations militaires américaines.
Bien que Lockheed Martin soit répertorié à la fois comme expéditeur et destinataire, la cargaison a été acheminée via Cologne, en Allemagne, avant d'être transportée par voie terrestre jusqu'à Liège.
Les autorités belges ont confirmé qu'aucun permis de transit n'avait été déposé auprès de la Région wallonne, qui maintient un accord de 2009 interdisant les livraisons d'armes qui soutiendraient les opérations militaires israéliennes.
Le Premier ministre wallon Adrien Dolimont a réitéré cette position, affirmant qu'aucune autorisation ne serait accordée pour des équipements « qui renforceraient les forces armées israéliennes ».
FedEx a nié tout acte répréhensible, affirmant respecter tous les cadres juridiques requis. Cependant, les médias De Morgen et Le Soir, en collaboration avec le groupe d'investigation irlandais The Ditch, rapportent que le contenu et les informations sur les utilisateurs finaux restent confidentiels.
Le poids de certains colis, quelques kilos seulement, soulève des questions sur l’échelle et la classification de la cargaison.
L'année dernière, les mêmes médias d'investigation avaient révélé que 70 tonnes de munitions avaient été expédiées en Israël depuis l'aéroport de Liège en seulement six mois, par Challenge Airlines. Cette révélation avait déclenché une vague de critiques similaire, mais aucune poursuite n'avait été engagée.
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