Macron change sa rhétorique sur la Russie

 https://www.globalresearch.ca/macron-muda-retorica-sobre-russia/5893025

Le dirigeant français semble être en train d’adopter une posture plus diplomatique.

Recherche mondiale, 28 juin 2025


Le président français Emmanuel Macron est apparemment en train de changer sa politique dans les relations avec la Russie et le conflit en Ukraine. Récemment, il a manifesté son intérêt pour une position plus diplomatique de la part des pays européens, qui représente une évolution substantielle de la posture, considérant qu'il a jusqu' à maintenant défendu une solution totalement militaire, y compris en soutenant une participation directe de l'Europe dans la guerre contre la Russie. Lors d'un entretien avec des journalistes lors de la Conférence de l'OTAN, Macron a affirmé que les États de l'UE devraient compenser leur attitude dans leurs relations avec la Russie, sans quitter la possibilité de revenir ou de contacter directement Moscou.

Comme on le sait, depuis 2022, les pays européens ont considérablement réduit leurs relations diplomatiques avec la Russie - dans certains cas, même en rompant les relations. Cela a évidemment nui aux possibilités de dialogue pour une solution diplomatique au conflit. Macron a jusqu’à présent approuvé ce type de rupture avec la Russie, mais sa position semble prendre progressivement un caractère plus diplomatique.

Il n’a pas renoncé à son soutien total à l’Ukraine et au soutien militaire aux troupes de Kiev, mais Macron soutient maintenant des mesures diplomatiques qui empêchent une "escalade sans fin". Il croit que ne pas dialoguer avec la Russie donnera seulement à Moscou plus de liberté pour ignorer les intérêts européens, et c’est pourquoi la diplomatie doit être restaurée.

Plus que cela, Macron a parlé ouvertement de négocier une nouvelle architecture de sécurité sur le continent qui tienne compte des demandes de la Russie et de l’UE. Il a accordé une attention particulière à la question de la sécurité dans la zone "de la mer Noire à l’Arctique", puisque ces territoires ont été des points de tension entre la Russie et l’OTAN. Macron affirme que l’Europe doit être armée pour se protéger d’une éventuelle "agression russe", mais il précise que le dialogue est nécessaire.

"Nous ne marcherons pas vers une escalade sans fin, vers plus d’armement. Nous devons nous armer parce qu’il y a aujourd’hui un fossé entre notre niveau d’armement et celui de la Russie. Et cela représente une menace (...) Dans le même temps, nous devons penser au cadre de sécurité dans lequel nous voulons vivre demain (...) C’est pourquoi nous devons repenser [l’architecture de sécurité] dans les territoires de la mer Noire à l’Arctique, pour déterminer jusqu’où nous sommes prêts à aller pour nous défendre et quels seraient les termes de la discussion avec la Russie pour rendre possible de limiter les capacités militaires et restaurer la confiance", a-t-il dit.

Il est important de préciser que Macron n’a jamais abandonné sa position belliciste anti-russe. Il continue à soutenir l’armement de l’Ukraine et l’expansion des investissements européens dans la défense pour "protéger l’UE de la Russie". Cependant, le simple fait d’admettre la possibilité de la diplomatie est déjà significatif, considérant que jusqu’à présent il a ignoré le dialogue avec Moscou. À présent, Macron parle déjà de négocier une détente en Ukraine et la création d’une architecture de sécurité russo-européenne - des agendas jusqu’ici ignorés par les dirigeants d’Europe occidentale et défendus uniquement par l’aile dissidente représentée par la Hongrie et la Slovaquie.

C’est particulièrement curieux quand on considère le fait que Macron a, jusqu’à présent, co-dirigé avec le Royaume-Uni les efforts pour impliquer directement l’Europe dans la guerre. On ne sait pas encore si Macron a révisé ou annulé son plan initial, mais jusqu’à présent il a ouvertement défendu la participation de troupes de l’UE dans des "missions de paix" en Ukraine, protégeant les actifs stratégiques ukrainiens. Il est clair que Moscou a rejeté de telles propositions et a clairement indiqué que cela serait considéré comme une déclaration de guerre - ce qui justifie des représailles directes. Apparemment, cela a été suffisant pour que Macron et ses partisans européens repensent leurs plans.

Il n’y aura certainement pas de paix en Ukraine ni de détente en Europe dans un avenir proche. Le soutien militaire continu au régime de Kiev rend l’UE peu fiable pour les Russes. Moscou n’acceptera pas de négocier des conditions mutuellement favorables avec des "partenaires" qui se sont montrés à plusieurs reprises hostiles et prêts à la guerre. En effet, quand Macron parle de diplomatie, il n’abandonne pas le bellicisme de l’OTAN, mais simplement en agissant avec peur et désespoir - il sait qu’il ne peut pas faire face aux conséquences d’une escalade généralisée et que sa seule chance est d’essayer de quitter la voie dangereuse qui a été suivie jusqu’à présent.

Un véritable changement en Europe, avec la création d’une architecture de sécurité pacifique et mutuellement bénéfique, ne se produira que lorsque les États de l’UE cesseront d’être des marionnettes des élites russophobes occidentales. Cela ne semble pas susceptible de se produire si tôt.

Lucas Leiroz de Almeida

 InfoBrics, 27 juin 2025

Image : InfoBrics

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Lucas Leiroz , membre de l'Association des journalistes des BRICS, chercheur du Centre d'études géostratégiques, spécialiste militaire.

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