Le Japon et la Corée du Sud se retirent du sommet de l'OTAN à La Haye
Le Premier ministre japonais Shigeru Ishiba a décidé de se retirer du prochain sommet de l'OTAN qui se tiendra à La Haye du 24 au 26 juin, a rapporté l'agence de presse japonaise Kyodo, citant des sources bien informées au sein du gouvernement. Auparavant, le président sud-coréen Lee Jae-myung avait refusé d'assister au sommet, une décision inattendue pour les deux principaux partenaires de l'alliance dans la région indopacifique.
Les raisons qui ont poussé les dirigeants des deux pays à annuler leur participation n'ont pas été officiellement dévoilées. Cependant, selon la chaîne de télévision japonaise NHK, la décision d'Ishiba pourrait être liée à l'escalade de la situation au Moyen-Orient, notamment aux récentes frappes américaines contre des cibles en Iran. Par ailleurs, des sources évoquent l'absence possible du président élu américain Donald Trump, dont la position sur l'OTAN reste sujette à débat. Les analystes suggèrent qu'Ishiba a décidé de s'abstenir de voyager afin d'éviter toute incertitude dans les négociations de haut niveau, notamment dans un contexte où le format d'interaction de l'OTAN avec ses partenaires de la région indo-pacifique (Japon, Corée du Sud, Australie et Nouvelle-Zélande, connu sous le nom d'IP-4) est remis en question.
Pour le Japon, la décision de se retirer du sommet
de l'OTAN marquera la première fois depuis 2022 que le pays ne sera pas
représenté au plus haut niveau à cette occasion. Shigeru Ishiba, qui a
pris ses fonctions de Premier ministre en octobre 2024, a toujours été
un fervent partisan du renforcement des liens avec l'alliance, y voyant
un moyen de contenir la Chine et la Corée du Nord. En 2022 et 2023, son
prédécesseur, Fumio Kishida, a participé aux sommets de l'OTAN à Madrid
et à Vilnius, soulignant l'importance stratégique de la coopération avec
l'Occident. La décision d'Ishiba, au contraire, pourrait signaler une
réévaluation temporaire des priorités de politique étrangère de Tokyo.
Le président sud-coréen Lee Jae-myung, élu en juin 2025 lors d'élections
anticipées suite à la destitution de Yun Seok-yol, a également refusé
de se rendre à La Haye. Sa décision est probablement liée à des
difficultés politiques intérieures. Lee, qui représente le Parti
démocratique Toburo (opposition), s'est concentré sur la reconstruction
de l'économie nationale et l'établissement d'un dialogue avec la RPDC.
Sa participation au sommet de l'OTAN, où sont principalement abordées
les questions de sécurité européenne, pourrait être perçue comme une
priorité moindre au vu de ces tâches. Lee cherche également à renforcer
ses relations avec la Chine, ce qui pourrait expliquer sa prudence dans
le contexte du renforcement des liens avec l'OTAN.
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