Gaza : « qu’avons-nous dans nos ventres, caché derrière nos apparences » ?

 https://regisdecastelnau.substack.com/p/gaza-quavons-nous-dans-nos-ventres

août 17, 2025

« Je vous propose une méditation de 10mn sur ces images du plus grand camp de concentration jamais mis en œuvre par l'homme. Sa particularité est d'avoir été bombardé quotidiennement pendant près de deux ans, sans jamais laisser la moindre chance aux Palestiniens qui le souhaitaient de quitter les lieux. Sans même leur donner l'opportunité de se nourrir normalement, et en les privant d'eau. C'est une première mondiale.

Certains m'ont dit que les Palestiniens avaient tort de s'entêter à rester sur leurs terres, qu'ils feraient mieux de fuir pour sauver leur peau...mais ceux-là ont oublié que depuis 2007 le blocus est total et que personne ne sort. Donc, même s'ils voulaient partir, les gazaouis ne le pourraient pas. »

Dans une chanson troublante, intitulée « Né en 17 à Leidenstadt » Jean-Jacques Goldman nous interpellait pour nous obliger à un petit examen de conscience historique en nous posant la question : « et moi qu’aurais-je fait dans ces circonstances ? » À laquelle Goldman répondait pour dire qu’on ne saurait jamais :

« On saura jamais ce qu'on a vraiment dans nos ventres
Caché derrière nos apparences
L'âme d'un brave ou d'un complice ou d'un bourreau ?
Ou le pire, ou le plus beau ?
Serions-nous de ceux qui résistent ou bien les moutons d'un troupeau
S'il fallait plus que des mots ?
»

Personnellement je répondais, armé d’une conviction selon laquelle, pendant la deuxième guerre mondiale, j’aurais été protégé par une éducation et une culture familiale qui envoya quatre de ses fils en âge de porter les armes, combattre du bon côté. Pour voir trois d’entre eux tués à l’ennemi. Mon père, le survivant, héros de la résistance et du combat pour la Libération dans les armées françaises m’a toujours dit que pour lui « ce choix avait été facile. Car il n’y en avait pas d’autre ». Devoir et si nécessaire sacrifice, n’étaient pas négociables.

Alors pour parcourir une longue vie d’engagement, préservé de la guerre, je me suis donné bonne conscience en me bricolant une devise commode : « la cause que l’on défend vaut moins que l’honneur qu’on met à le faire ».

Goldman termine cependant son interpellation en rappelant que les circonstances peuvent obliger à dévoiler « ce que nous avons dans nos ventres, caché derrière les apparences » :

« Mais qu'on nous épargne à toi et moi si possible très longtemps

D'avoir à choisir un camp »

Depuis le 7 octobre 2023, quoi qu’on pense de l’opération du Hamas et de ses crimes, pour répondre à la question de Goldman, il est devenu impératif de choisir un camp. Celui de l’opposition à ce qu’un pouvoir israélien monstrueusement dévoyé, soutenu par une majorité de sa population, mène depuis près de deux ans. Et qui reçoit la qualification irréfutable de génocide.

La France étant malheureusement un des pays les plus soumis à l’emprise américano-israélienne, c’est loin d’être facile. Darmanin, Retailleau et Dupond Moretti ont donné l’ordre à leurs flics et leurs juges de réprimer sans mollir ceux qui osent, ou qui laissent parler leur colère devant l’insupportable. Alors, ceux qui s’engagent ont-ils comme le dit Goldman « l’âme d’un brave » ? Peut-être, mais ce qui est sûr c’est que ceux qui soutiennent le massacre, le justifient, le légitiment, ou lui opposent le silence ont bien « l’âme d'un complice ou d'un bourreau ».

Alors cela a bien évidemment contraint à des choix, provoqué des ruptures, empêché les compromis. Rester insensible, à la mort de 20 000 enfants, ou le justifier à l’aide de mensonges et de dénis, trouver normal la cruauté et la dépravation parfois abjecte de la soi-disant « armée la plus morale du monde », nier l’organisation d’une famine, soutenir les pogroms des colons fanatiques et meurtriers en Cisjordanie occupée, empêche radicalement de poursuivre la moindre relation normale.

Il ne s’agit pas de leur déclarer la guerre, de pousser à l’affrontement, mais d’être clair. À ceux-là, auraient-ils été des amis, des proches, voire des intimes, nous n’avons plus rien à dire.

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