Quid de l'appel à la grève générale citoyenne pour le 10 septembre 2025 (Partie 2)

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Auteur(s)
Xavier Azalbert, France-Soir
Publié le 20 août 2025 - 10:23
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Aux larmes
Quid de l'appel à la grève générale citoyenne pour le 10 septembre 2025 (Partie 2)
France-Soir, DR

Comme annoncé dans la première partie de cet édito, voici la réponse à la question posée : « Que faut-il faire pour y arriver ? » Comment, grâce au mouvement de grève générale citoyenne du 10 septembre 2025, obtenir le départ définitif d’une élite déconnectée – politiciens professionnels et hauts fonctionnaires – qui, au service de lobbies contraires aux intérêts de la France et de son peuple, nuit gravement au pays et à ses habitants.

 
Réponse et stratégie

Tout d'abord, éviter les travers similaires à ceux des Gilets Jaunes dans lesquels la machine étatique (gouvernement, médias et pollution sur internet) va s'employer à conduire ce mouvement populaire de contestation. Cela veut essentiellement dire ne pas s'offrir à la réprimande policière avec des manifestations qui empruntent un chemin propice à l'encerclement et aux débordements.

Ensuite, doter chaque manifestation d'un service d'ordre interne « important et efficace », c'est-à-dire qui empêche que des dégradations ou des violences interviennent durant les manifestations par le fait d'appariteurs (policiers et « jeunes de cité » mobilisés à cet effet par les autorités), personnes extérieures au mouvement, ou des abrutis, ivrognes et autres membres indésirables, mais que, hélas, le mouvement comptera immanquablement.

Enfin, ne pas se laisser infiltrer, voire supplanter par les syndicats nationaux, qui sinon mèneront le mouvement dans l'impasse. Tous sans exception font partie du système. Contre divers avantages plus ou moins substantiels en numéraire et en nature, leurs responsables et le menu fretin collaborent avec le gouvernement. Mais attention, une tentative de récupération par La France Insoumise (LFI) est déjà en cours, Mélenchon ayant appelé à rejoindre le mouvement. Face à cela, Alexandre Jardin a réagi avec force sur X, dénonçant cette instrumentalisation et appelant à préserver l’élan citoyen pur, loin des agendas partisans : « Le fameux 10 était donc une opération Mélenchon récupérée par un clan - l’opération est désormais assumée : diviser la révolte française en la colorant. Les #gueux non partisans veulent faire gagner #8FrancaisSur10 , pas une fraction. Ils veulent mettre la France à l’arrêt, nous souhaitons la mettre en mouvement. En l’unissant. »

« D'aucuns diront que le syndicalisme est à la société moderne, 
ce que le mercurochrome est à la jambe de bois.
À ceux-là je dirai. Rappelez-vous l'essentiel Camarades. 
Le capitalisme, c'est l'exploitation de l'homme par l'homme 
Le syndicalisme, c'est le contraire. »
https://youtu.be/LSYfi2fA30E

Une vigilance accrue s’impose donc face à ces manœuvres !

En France, seuls 10 % des travailleurs sont syndiqués, principalement à la CFDT (30 %), la CGT (25 %) et FO (17 %). Quand leurs leaders prétendent parler au nom de tous, ils ne représentent en réalité que 3 %, 2,5 % et 1,7 % des travailleurs respectivement. Alors comment ces trois syndicats nationaux arrivent-ils à nuire comme Coluche l'a parfaitement résumé, non pas uniquement à leurs adhérents, mais à la totalité des travailleurs français ? C'est simple : ils sévissent de concert avec le gouvernement.

Et voici comment ils procèdent généralement, dans une stratégie, en trois étapes, bien rodée :

  • Premièrement, le gouvernement annonce des mesures très défavorables pour les travailleurs (préjudice causé aux travailleurs de 8 ou 9 sur 10), alors qu’il vise en réalité un impact moindre (4 ou 5).
  • Deuxièmement, le gouvernement convoque les responsables des syndicats nationaux pour en discuter lors d'une rencontre officielle, hors caméras et hors médias.
  • Troisièmement, au sortir de cette discussion qui s’est déroulée à huit-clos, exprès pour que personne ne sache ce qui s’y est dit véritablement, les responsables des syndicats annoncent avoir obtenu des concessions, ramenant le préjudice à ce que le gouvernement voulait initialement, trahissant ainsi les travailleurs.

Quand les mesures sont particulièrement inacceptables, une étape intermédiaire s’ajoute : une grève nationale symbolique, avec manifestations, le samedi, dans les grandes villes, relayées par les médias mainstream. Les leaders syndicaux paradent en tête de cortège à Paris, mais le résultat est toujours le même : les réformes passent. Et c'est d'ailleurs bien pourquoi c'est par ces termes que le gouvernement désigne les responsables des syndicats nationaux : « les partenaires sociaux. »

La réforme des retraites en est un exemple flagrant, où ce scénario s’est répété sans succès pour les travailleurs. Pour la grève du 10 septembre, non initiée par les syndicats, ces derniers observent. Si le mouvement prend de l’ampleur, ils tenteront de s’y greffer pour le contrôler ; sinon, ils le saboteront en décourageant leurs adhérents d’y participer. Face à un mouvement d’ampleur comparable à Mai 68, leur récupération sera immédiate. Donc « restons vigilants ! »

 
Une préparation bouillonnante : l’inside du 10 septembre

Un camarade impliqué dans l’organisation m’a partagé un témoignage révélateur :

« Bonjour Xavier. Je souscris totalement à ta conclusion : le 10 septembre 2025 pourrait être le jour où la France se lève, unie, pour faire vaciller les puissants ! Il y a des débats animés pour préparer ce mouvement. Surtout, il n’y a pas un, mais PLUSIEURS appels pour le 10, avec des actions variées : grève sur canapé, sabotages, blocages. Cette diversité est une force, comme pour les Gilets Jaunes. Un vieux militant a dit en AG que c’était la première fois qu’il voyait des citoyens se réunir avant le 15 août pour préparer la rentrée sociale. Ce n’est pas rien. Mais vaincra-t-on la résignation ? Je l’ignore. Celui qui lutte n’est jamais sûr de vaincre, mais celui qui n’essaie pas a déjà perdu.

La convergence, au-delà des clivages, est essentielle, comme pour les Gilets Jaunes. Ce qui unit ? L’opposition au budget Bayrou-Macron. »

Ce témoignage montre une effervescence locale et une diversité d’actions, malgré les tentatives de récupération, notamment par LFI. Cette dynamique, portée par des assemblées citoyennes, est un signe d’espoir, mais la convergence autour d’un rejet commun des politiques d’austérité sera cruciale. Et cela se traduit dans les derniers sondages : les Français rejettent totalement la politique de Macron et de son gouvernement (70 % n’ayant pas confiance et 73 % pensant que le gouvernement n’agit pas dans l’intérêt des Français).


 

Pour une victoire totale : s’inspirer de l’histoire ?

Participer à la grève générale citoyenne du 10 septembre est une opportunité historique pour tout défenseur de la liberté et de l’équité. C’est une chance de défier un système qui privilégie les intérêts d’une élite déconnectée, au détriment des 99 % de citoyens, toutes origines confondues, qui forment le peuple de France. Comme en Mai 68, où ouvriers et étudiants ont paralysé le pays pour obtenir des réformes sociales, ou au Chili en 2019, où un mouvement citoyen a forcé des concessions économiques majeures, le 10 septembre peut marquer l’histoire.

Mais, pour réussir, ne faut-il pas compléter les trois premiers points, mentionnés plus haut, par deux autres, inspirés des succès passés ?

  • Quatrièmement, organiser le mouvement localement via des assemblées citoyennes, comme les grèves polonaises des années 1970, qui ont ébranlé un régime autoritaire, ou les révoltes grecques anti-austérité (2010-2015), qui ont défié les pressions européennes. Ces exemples montrent qu’une mobilisation structurée peut faire plier les puissants.
  • Cinquièmement, maintenir le mouvement jusqu’à ce que le gouvernement cède sur l’ensemble des mesures inacceptables, au-delà des annonces de François Bayrou (suppression de deux jours fériés, restrictions budgétaires ciblant les travailleurs).

Comme l’explique très bien avec ses mots un retraité (notant une erreur de date : il dit « 15 » au lieu de « 10 » septembre), il s’agit d’exiger le départ de toute l’élite politico-technocratique – Président, gouvernement, partis, syndicats, hauts fonctionnaires – soumise aux diktats d’une Commission européenne alignée sur des intérêts mondialisés dans le dessein d’imposer un modèle de crédit social à la chinoise.

https://www.youtube.com/shorts/OV8ID2rGbBU?feature=share



Pour tenir, les plus aisés devraient financièrement soutenir les plus précaires, afin que la grève atteigne l’ampleur et la durée nécessaires pour faire plier le pouvoir. Ensemble, comme en 1968 ou au Chili, il semble, dans l’univers des possibles, de bâtir une société où sécurité, dignité et autonomie sont garanties pour tous, par une mobilisation pacifique, mais déterminée et inflexible.

 
En quoi consistera cette grève ?

Les lanceurs du mouvement appellent à un arrêt total et illimité du pays dès le 10 septembre, combinant :

  • Boycott de la consommation (supermarchés, carburant, etc.) ;
  • Arrêt du travail (via congés, arrêts maladie ou grève) ;
  • Désobéissance civile (refus d’obligations administratives, ralentissement des services publics, occupation pacifique de lieux publics) ;
  • Blocages ciblés dans des villes ou zones stratégiques ;
  • Solidarité citoyenne (caisses de soutien, repas partagés pour les grévistes sans salaire) ;
  • Coordination locale via des assemblées.

Pourquoi le 10 septembre ? Cette date marque la « rentrée sociale », moment symbolique pour amplifier la contestation. Une fois le mouvement massif, faudra-t-il organiser des manifestations monstres, pacifiques, comme celles spontanées après les victoires de l’équipe de France en 1998 et 2018, où des millions de citoyens, drapeaux en main, ont envahi les rues sans répression ni verbalisation ? (1)

 

Impact économique qui ferait vaciller le système

François Bayrou a estimé que supprimer deux jours fériés rapporterait 4,2 milliards d’euros à l’État, soit 2,1 milliards par jour travaillé par tous les salariés.

En sens inverse, une grève générale aura l’effet suivant :

  • 10 % de grévistes = 210 millions d’euros de pertes par jour ;
  • 20 % = 420 millions d’euros ;
  • 50 % = 1,05 milliard d’euros ;
  • 100 % = 2,1 milliards d’euros.

Bayrou admet que ces 4,2 milliards sont cruciaux pour éviter la faillite de l’État. Ainsi, une grève suivie par seulement 10 % des salariés pendant 20 jours, ou 20 % pendant 10 jours, suffirait à atteindre ce seuil. Avec une mobilisation croissante – inévitable si la première semaine tient bon – les sceptiques, exaspérés par les politiques de Macron, pourraient rejoindre en masse.

Les travailleurs indépendants et le paiement en espèces, deux leviers ?

Enfin, il faut ajouter à cela deux éléments, eux aussi, très importants.

Premier élément : les travailleurs indépendants. Victimes des taxes et des prélèvements, ils consacrent les trois quarts de leur énergie à enrichir l’État. Leur participation massive à la grève amplifiera son impact.

Second élément : le paiement en espèces. Contrairement aux cartes bancaires, qui alimentent le système financier et l’État, les espèces (ou le troc) maintiennent l’argent dans l’économie réelle, entre les mains des travailleurs qui produisent la richesse. Un arrêt national des paiements par carte pourrait faire perdre à l’État quelque 200 à 400 millions d’euros par jour, selon le jour (samedi > mercredi > dimanche > mardi > jeudi > lundi). Ce geste, simple et sans risque, devrait devenir une arme citoyenne.

Si les indépendants rejoignent massivement les salariés et qu’une large part de la population privilégie les espèces, le gouvernement vacillera en une semaine.

À l’action, citoyens !

Donc aux « larmes » citoyens ! Cessons de pleurnicher et de nous lamenter : agissons !

Le 10 septembre 2025 est une occasion unique de combattre un système qui favorise 1 % d’élites au détriment des 99 % restants. Inspirons-nous de Mai 68, du Chili 2019, de la Grèce anti-austérité : 

répondre à cet appel et le relayer sans relâche n'est-il pas notre devoir ?

1) rappelons l’injustice du pouvoir macroniste, qui fait de la France le seul pays où porter un drapeau national lors d’une manifestation peut valoir une amende de 135 euros et la confiscation du drapeau. Une raison de plus pour se lever !

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