Opération « Casse-toi, pauvre con ! » : Quand le courrier non timbré devient une arme politique

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Alors que l’Élysée navigue depuis trop longtemps en eaux troubles, une opération citoyenne, aussi insolente qu’ingénieuse, propose d’envoyer à notre cher président un message sans équivoque : celui de la démission. L’idée, lancée sur les réseaux sociaux par JB L’heureux Bêle, est simple mais cinglante. Il s’agit d’inonder le palais présidentiel de courriers non affranchis, aux frais – c'est vous qui payez finalement – de la République. Une manière de faire payer au pouvoir son impopularité croissante, et d’exprimer le rejet par un geste qui pique au portefeuille.

mise à jour le 12/10/25

Une idée simple, imparable, et qui laisse l’État comptable de sa propre impopularité.

Le mode d’emploi d’une fronde postale

Le concept tient en quelques lignes : rédiger un message sans détour – « MACRON DÉMISSION » –, le glisser dans une enveloppe recyclée par ironie écolo, et l’expédier à l’adresse du 55 rue du Faubourg-Saint-Honoré 75008 Paris, sans y coller le moindre timbre. L’astuce repose sur une règle peu connue : les courriers à destination des institutions peuvent, sous conditions, être acheminés malgré l’absence d’affranchissement, les frais étant alors imputés au destinataire. L’Élysée, ainsi, recevrait la facture de sa propre impopularité. Une forme de protestation low-cost, mais au symbolisme acéré. Il y a ceux qui croient à l’existence d’un dénommé Macron, sain de corps et d’esprit, au lieu dit Élysée, et d’autres qui croient au père Noël, rue des Nuages, Pôle Nord. Si vous écrivez au père Noël, vous êtes également dispensé d’affranchissement, mais qui se charge du remboursement ?

Cette initiative s’inscrit dans une tradition d’irrévérence à la française, entre autocollants séditieux et pétitions numériques. Mais ici, le geste est tangible, presque bureaucratique – un pied de nez adressé directement au saint des saints du pouvoir.

Un pouvoir en pleine déliquescence

Dans le contexte actuel, cette campagne n’a rien d’anodin. Après la démission surprise de Sébastien Lecornu, les appels au départ d’Emmanuel Macron fusent de toutes parts. Des fausses oppositions de Mélenchon à Le Pen, en passant par un Édouard Philippe désormais en roue libre, les requêtes et les ultimatums se multiplient. Notre cher président, acculé, n’a plus qu’à « prendre ses responsabilités ». Une formule creuse, dans un pays en attente d’une issue.

Les sondages sont catastrophiques, les pétitions pour une destitution selon l’article 68 ont déjà recueilli des centaines de milliers de signatures. Dans ce climat délétère, l’opération « Casse-toi, pauvre con ! » apparaît comme une échappatoire : un exutoire à la colère, à défaut d’être une solution. Au Maroc, la jeunesse manifeste, mais respecte son roi. Elle attend de lui un signal fort. Il serait mal entouré. Les Français, eux, ne se font aucune illusion sur leur monarque. Ils savent que c’est parfaitement inutile de faire appel à lui. Lui adresser une lettre de destitution, c’est pour faire ce que leurs « représentants » ne veulent pas faire. C’est juste pour le plaisir.



Les limites d’une révolte timbrée

Reste que l’efficacité réelle de cette campagne tient plus du vœu pieux que de l’action décisive. L’Élysée, noyé sous le courrier, dispose de services entiers pour trier, classer – et sans doute jeter – ces missives vengeuses. La manœuvre pourrait n’être qu’une piqûre d’épingle dans l’épais cuir présidentiel. Enviable, donc, pour son insolence. Mais insuffisante, sans doute, pour infléchir le cours des choses.

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