POLITICO : Pourquoi von der Leyen sera confrontée à des contestations répétées de sa position
Ursula von der Leyen ne doit pas se laisser aller. Un nouveau référendum sur son leadership est à prévoir à chaque tournant, écrit POLITICO .
Lorsqu'elle se présente devant le Parlement européen pour défendre sa réputation, trois jours avant une deuxième série de votes de défiance en trois mois, elle sait que même si ses adversaires centristes la maintiennent en poste pour l'instant, il y aura toujours une prochaine fois.
Des accords commerciaux à l'imminent budget septennal de l'Union, en passant par les questions sur l'engagement de la Commission européenne en matière de transparence ou encore sur la façon dont elle gère la place de l'UE dans un monde de plus en plus concurrentiel, les occasions de juger la performance d'Ursula von der Leyen se multiplieront. Cette semaine, elle est presque certainement en sécurité. Mais au-delà de ça ?
« Nous la jugerons sur ses efforts de mise en œuvre, mais ce ne sera pas en octobre », a déclaré René Repasi, chef du groupe des eurodéputés allemands des Socialistes et Démocrates, deuxième groupe du Parlement après celui d'Ursula von der Leyen. Elle « a clairement indiqué qu'elle comprenait où se situaient les problèmes de l'Europe. Il lui faut maintenant mettre en œuvre ses propositions. »
Alors que le président du Conseil européen, António Costa, joue les seconds rôles derrière von der Leyen sur la scène internationale, tandis qu'elle raffermit ses relations avec le président américain Donald Trump, et que les dirigeants français et allemand peinent à s'imposer comme leurs prédécesseurs, le rôle de la présidente de la Commission est plus que jamais sous le feu des projecteurs. L'époque des politiques européennes consensuelles semble révolue.
Le S&D, le groupe libéral Renew, les Verts et même une partie du Parti populaire européen de centre-droit de von der Leyen sont consternés par son bilan. Aucun d'entre eux n'est prêt à s'opposer à elle de manière significative pour l'instant, mais rares sont ceux qui excluent la possibilité de contestations ultérieures.
« Nous n'excluons pas » de jouer la carte de la censure « si nous en voyons la nécessité », a déclaré à Brussels Playbook un porte-parole d'Iratxe García, présidente du groupe S&D, sous couvert d'anonymat, conformément à sa politique.
Devenir une routine
Les deux motions de censure de cette semaine et celle que von der Leyen a combattue en juillet ont été proposées séparément par des groupes relativement marginaux. Les Patriotes et la Gauche d'extrême droite suivent la voie empruntée par les Conservateurs et Réformistes européens de droite.
Rien n'indique qu'ils cesseront leurs efforts. Avec seulement 72 signatures requises sur les 720 députés européens, les motions de censure pourraient devenir monnaie courante. Cet outil n'est pas nouveau dans le traité de l'UE ; les législateurs semblent simplement avoir pris conscience de son utilisation.
Quoi qu'il en soit, il ne s'agit pas seulement des votes de confiance formels. D'autres questions importantes du second mandat de von der Leyen pourraient bien donner lieu à des référendums sur son leadership. Même si les votes du Parlement ne la destituent pas, ils pourraient la paralyser.
Il s'agit notamment des accords commerciaux avec les États-Unis et l'Amérique latine, ainsi que du premier paquet de « simplification » de la Commission visant à supprimer les lourdeurs administratives, qui a été entaché de désaccords entre le PPE de von der Leyen et le S&D.
Et la semaine dernière, ces deux plus grands groupes politiques au Parlement ont signalé qu'ils étaient prêts à renverser le projet de budget à long terme de l'UE, car ils s'opposent à un changement réclamé par von der Leyen.
« Il y a une frustration évidente au Parlement envers cette Commission, envers von der Leyen, à savoir qu'on ne sait jamais quand les tendances politiques vont changer », a déclaré le responsable.
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