UrsulaGates : Frédéric Baldan le lanceur d’alerte des lobbys attaque — et riposte aux représailles
Dans un débriefing dense et sans concession, Frédéric Baldan, ancien lobbyiste devenu auteur du best-seller « UrsulaGates, la compromission par les lobbys », déroule les ressorts d’un système qu’il estime capturé par de grands intérêts privés et détaille les représailles qu’il dit subir pour avoir mis cette mécanique en lumière. Son ouvrage, paru fin 2024 en français, a depuis été traduit en anglais — avec une adaptation de titre pour le marché américain — et en italien chez Guerrini, près de Milan. D’autres versions, dont l’allemand, seraient en préparation. « Ce livre a ouvert au grand public les coulisses d’un monde opaque », affirme-t-il. « La décision publique… a été capturée par des multinationales », ajoute-t-il, citant Microsoft et Pfizer et le rôle d’organisations comme le World Economic Forum.
Au cœur de ses allégations, un dossier judiciaire visant la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen. « Aujourd’hui, on a la preuve qu’elle a commis des infractions pénales », avance Baldan, qui soutient que l’affaire des SMS et des contrats pendant la crise sanitaire n’en a montré « que la surface ». Il insiste : « C’est loin d’être fini. » Selon lui, la procédure a agrégé jusqu’à 1 000 — voire 3 000 — constitutions de parties civiles et n’a pas été traitée à la hauteur par une presse « trop asservie au pouvoir sans vérifier ». Il martèle qu’« à ce jour, aucun tribunal n’a pu établir qu’elle ne les avait pas commises », tout en reconnaissant que le débat judiciaire se heurte à la question de l’intérêt à agir des citoyens
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Frédéric Baldan replace ces griefs dans un contexte plus large : l’influence des lobbys sur l’écosystème réglementaire européen. Il cite notamment la stratégie de communication autour des vaccins pendant le Covid-19. « Pfizer a payé Hill & Knowlton pour une campagne partie de Flandre, ciblant notamment les enfants, visant à transformer la science en une croyance religieuse », soutient-il, rappelant l’affaire historique de la « fausse infirmière koweïtienne » lors de la première guerre du Golfe, à laquelle l’agence de communication est associée. Il accuse aussi un manque de transparence généralisé : « Pfizer n’a jamais déclaré son prestataire… Ursula von der Leyen aurait dû déclarer avoir rencontré les deux et ne l’a pas fait. »
L’ancien lobbyiste revendique par ailleurs son regard intérieur sur Bruxelles. « J’ai vécu 10 ans dans les institutions. Je comprends leurs nuances mieux que l’essentiel des journalistes », dit-il, tout en précisant avoir surtout « fait les petits contre les grands ». Ce positionnement, affirme-t-il, lui vaut aujourd’hui un prix élevé. D’abord suspendu puis radié du registre des lobbyistes, il décrit une cascade de sanctions informelles. « On m’a retiré mon badge sans base juridique… Je ne le rendrai probablement jamais », lâche-t-il. Puis sont intervenues les fermetures bancaires : « ING a unilatéralement fermé mes comptes. Nagelmackers a suivi, y compris le compte de mon fils de cinq ans. » Il y voit l’ombre d’une « cabale politique » et dénonce un détournement des dispositifs anti-blanchiment : « Notre droit de propriété est devenu un privilège conditionné par un cartel bancaire. »
Malgré ces entraves, Frédéric Baldan dit continuer le combat. « Je remercie les institutions d’essayer de me motiver chaque jour », ironise-t-il. Il promet d’autres procédures et poursuit ses activités d’auteur et de consultant, tout en menant des actions militantes, notamment contre la facturation électronique en Belgique qu’il juge « outil de surveillance de masse ». Sa ligne directrice : redonner prise aux citoyens. « Ce qui m’intéresse, c’est que les gens lisent, comprennent, acquièrent une partie de l’intelligence du livre et agissent. Recommencer à dire non, se coaliser, soutenir la presse indépendante, créer des logiciels libres. »
Interrogé sur la réception internationale, il évoque un accueil « unanimement positif » du public et un succès en Italie, où l’ouvrage s’est hissé numéro un de sa catégorie. Les réactions politiques seraient plus contrastées : « Ceux qui combattent les abus d’autorité saluent le livre ; les institutions et les grandes entreprises, beaucoup moins. »
Au-delà des polémiques, Frédéric Baldan fixe un cap : « Nous devons nous acheter notre propre service de renseignement », dit-il, en appelant à financer des médias indépendants de sensibilités variées. Sa conclusion vaut profession de foi : « Ne pas retourner au train-train. Consacrer une partie de sa vie à défendre le bien commun : les droits fondamentaux. »

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