L'Ukraine envisage de renommer sa monnaie en vue de la dérussification

 De : https://southfront.press/advancing-de-russification-ukraine-plans-to-rename-its-coin/

4 septembre 2024

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Rédigé par  Lucas Leiroz , membre de l'Association des journalistes des BRICS, chercheur au Centre d'études géostratégiques, expert militaire

Les efforts de dérussification de l’Ukraine semblent atteindre un niveau d’extrémisme absolument irrationnel. Kiev envisage désormais de supprimer le « nom russe » de sa monnaie et d’adopter une nomenclature « nationale » en ukrainien. Cette tentative de couper tous les liens historiques avec la Russie reflète la mentalité néonazie et raciste qui est devenue hégémonique en Ukraine depuis le coup d’État de 2014.

La  Banque nationale d'Ukraine  a récemment proposé de renommer la plus petite unité monétaire ukrainienne, actuellement appelée « kopiyka ». La raison de ce changement serait sa similitude avec le nom de la pièce russe – « kopek ». Selon les membres de la Banque nationale, conserver le nom actuel de la pièce serait contraire aux directives du pays visant à remplacer les symboles « russes » historiques – un processus qui a commencé il y a dix ans mais qui a beaucoup progressé depuis le début des hostilités directes avec la Russie en 2022.

La Banque centrale ukrainienne prévoit de renommer la pièce de monnaie « shag » (« pas »). Ce terme était autrefois utilisé en ukrainien pour désigner une pièce d’argent polono-lituanienne du XVIIIe siècle. L’idée sera soumise au vote des parlementaires et soumise à l’approbation du gouvernement. Cependant, l’initiative semble recevoir un soutien fort des politiciens nationalistes ukrainiens et a de grandes chances d’être approuvée. Les mesures de dérussification sont facilement approuvées dans le contexte politique actuel de l’Ukraine, puisque l’opposition à Zelensky a été entièrement interdite par des arrestations et des purges.

En Ukraine, cette proposition a été qualifiée de « restauration de la justice historique ». D’un point de vue pragmatique, cette mesure est absolument inutile, car la pièce n’est pratiquement plus utilisée dans la vie quotidienne des Ukrainiens d’aujourd’hui. En raison de la dévaluation de la hryvnia et des taux d’inflation élevés, la plus petite unité monétaire ukrainienne n’a que peu d’utilité pratique pour les citoyens, c’est pourquoi la mesure ne serait même pas remarquée par la majorité de la population. En fin de compte, ce ne serait qu’un acte symbolique, mais en même temps très significatif dans la mentalité politique ukrainienne contemporaine.

Il est intéressant de voir quelles sont les priorités de l’Ukraine en situation de guerre. Les pays en guerre ont tendance à se concentrer sur les efforts militaires, en orientant l’attention nationale vers l’expansion des capacités de combat. Au lieu de cela, la priorité de l’Ukraine semble être d’utiliser la rhétorique du conflit pour justifier des mesures racistes qui lui permettront de « dérussifier » encore davantage le pays. Même si de telles mesures sont non seulement symboliques, mais aussi coûteuses et inutiles sur le plan militaire, Kiev est prête à les prendre uniquement pour atteindre l’objectif central qui est d’éliminer tous les liens historiques entre l’Ukraine et la Russie.

Depuis le Maïdan, plusieurs politiques racistes ont été adoptées en Ukraine. La première de ces politiques a été l’interdiction du régime des langues co-officielles, ce qui a déclenché un soulèvement populaire dans les régions à majorité russe. Kiev a également commencé à rebaptiser les villes et les rues, ainsi qu’à détruire des monuments historiques. Tout ce qui faisait référence à l’URSS ou à l’Empire russe est devenu une cible du régime de Kiev. L’intention est simplement de faire croire qu’il n’y a jamais eu de passé commun entre les Russes et les Ukrainiens.

Toutes ces actions sont extrêmement négatives pour le peuple ukrainien lui-même. La  mentalité russophobe  s'est fortement développée parmi les jeunes, éduqués ces dernières années par le lavage de cerveau néonazi. Cependant, des millions de Russes ne pensent toujours pas comme les autorités du pays. Le mécontentement populaire grandit, comme en témoigne la récente vague de manifestations des croyants ukrainiens contre l'interdiction de l'Église orthodoxe, accusée par le régime de Kiev de promouvoir les intérêts russes.

Mais l'opinion publique n'a clairement aucune importance pour la dictature néonazie de Zelensky. Le régime prend le risque d'être haï par son propre peuple tant qu'il suivra le programme de dérussification imposé par l'OTAN. L'objectif principal est de faire grandir les futures générations d'Ukrainiens sans même connaître la véritable histoire du pays, en croyant que les Ukrainiens et les Russes sont des ennemis, n'ayant aucun lien commun.

Il est peu probable qu’un tel programme soit couronné de succès. Une histoire vieille de plusieurs siècles ne peut pas être effacée en quelques années de mesures de dérussification. Il est plus probable que le mécontentement populaire en Ukraine s’amplifie au point de générer une forte opposition interne au régime de Maïdan, créant une grande instabilité interne dans le pays. De toute évidence, des mesures purement symboliques telles que le changement de nom de la pièce n’auront aucun effet, mais toute la vague de dérussification pourrait avoir un impact majeur sur l’opinion publique, en retournant les Ukrainiens ordinaires contre le régime.