Notre Draghi veut, dans un monde dur, sans pitié, capitaliste, lutter avec les armes socialistes qui ont conduit au déclin! L’Europe n’a plus les moyens d’être capitaliste.



 De : https://brunobertez.com/2024/09/12/editorial-notre-draghi-veut-dans-un-monde-dur-sans-pitie-capitaliste-lutter-avec-les-armes-socialistes-qui-ont-conduit-au-declin-leurope-na-plus-les-moyens-detre-capitaliste/

12 septembre 2024

La Commission européenne a demandé à Draghi un rapport sur l’avenir de l’économie européenne. Mario Draghi est un ancien banquier de Goldman Sachs, ancien directeur de la banque centrale italienne, puis président de la Banque centrale européenne, avant de devenir brièvement Premier ministre de l’Italie.

Aux yeux de la Commission, il est donc qualifié pour chercher des solutions au déclin relatif de l’Europe par rapport au reste du monde.

Je prétends exactement le contraire; l’Europe souffre d’un mal terrible qui est le déficit de rentabilité et de profitabilité du capital, mal qu’elle tente de traiter par le recours à la dette, à la financiarisation et au dirigisme.

Les gens comme Draghi font partie des causes du mal européen et non pas des remèdes.

La question centrale du déclin n’est pas celle du financement, non au contraire, c’est celle du profit. La financiarisation qui est l’œuvre et l’objectif de gens comme Draghi et ses confrères banquiers et fonctionnaires asphyxie nos économies productives. on pense toujours à financer, mais jamais à rentabiliser!

Les principales économies européennes sont soit en récession (Allemagne, Suède, Autriche) soit en stagnation (France, Italie).

Le rapport, intitulé L’avenir de la compétitivité européenne, compte 600 pages.

Selon le rapport, « le modèle européen combine une économie ouverte, un degré élevé de concurrence sur le marché et un cadre juridique solide ». 

L’Europe traverse une crise grave « existentielle ».

Draghi passe en revue les performances économiques relatives de l’Europe au depuis le lancement de la monnaie unique, l’euro. 

La croissance économique de l’UE a été constamment plus lente que celle des États-Unis au cours des deux dernières décennies, tandis que la Chine a rapidement rattrapé son retard.

L’écart entre l’UE et les États-Unis en termes de PIB en 2015 s’est progressivement creusé, passant d’un peu plus de 15 % en 2002 à 30 % en 2023.

Le principal facteur de ces évolutions divergentes a été la productivité.

Environ 70 % de l’écart de PIB par habitant avec les États-Unis s’explique par une productivité plus faible dans l’UE.

La part de l’UE dans le commerce mondial est en baisse, avec une baisse notable depuis le début de la pandémie.

L’Europe était en mesure de satisfaire sa demande d’énergie importée en s’approvisionnant en gaz par gazoduc en provenance de Russie, mais à la suite du conflit ukrainien, cette énergie bon marché a disparu. Les entreprises européennes sont confrontées à des prix de l’électricité deux à trois fois supérieurs à ceux des États-Unis et à des prix du gaz naturel quatre à cinq fois plus élevés.

La position de l’Europe dans les technologies avancées est en déclin.

Seules quatre des 50 plus grandes entreprises technologiques mondiales sont européennes et la position mondiale de l’UE dans le secteur technologique se détériore : de 2013 à 2023, sa part des revenus technologiques mondiaux est passée de 22 % à 18 %, tandis que la part des États-Unis est passée de 30 % à 38 %.

L’évolution démographique va réduire le taux de croissance des économies européennes du G4 de 0,3 à 1 point de pourcentage par an dans les décennies à venir.

Draghi conclut : « Nous devrons nous appuyer davantage sur la productivité »

La faible croissance de la productivité est due à un faible investissement dans les secteurs productifs, notamment dans les nouvelles technologies.

L’écart entre l’investissement productif et le PIB aux États-Unis et en Europe est d’environ 1,5 point de pourcentage du PIB chaque année.

Quinze pays ont enregistré un déficit d’investissement par rapport aux États-Unis supérieur à la moyenne de l’UE, y compris certaines des plus grandes économies, comme les Pays-Bas (2,7 pp), l’Allemagne (2,8 pp), l’Italie (4,0 pp), la France (2,5 pp) et l’Espagne (4,3 pp) – en d’autres termes, le cœur de l’Europe.

La BEI a constaté que le déficit d’investissement de l’UE concernait principalement les « actifs incorporels », c’est-à-dire les brevets, la propriété intellectuelle et les logiciels, Les entreprises européennes se spécialisent dans « les technologies matures où le potentiel de percée est limité, elles dépensent moins en recherche et innovation (R&I) – 270 milliards d’euros de moins que leurs homologues américaines en 2021. Les trois premiers investisseurs en R&I en Europe sont dominés par les entreprises automobiles depuis vingt ans. C’était la même chose aux États-Unis au début des années 2000, avec l’automobile et l’industrie pharmaceutique en tête, mais aujourd’hui, les trois premiers sont tous dans la technologie. »

Draghi explique le faible niveau d’investissement productif en Europe, comme un banquier, il impute la responsabilité de ce faible niveau à un « manque de financement » et à l’incapacité des entreprises à former de grandes multinationales capables de rivaliser avec les États-Unis. « L’Europe est coincée dans une structure industrielle statique, où peu de nouvelles entreprises émergent pour perturber les industries existantes ou développer de nouveaux moteurs de croissance. En fait, aucune entreprise européenne dont la capitalisation boursière dépasse 100 milliards d’euros n’a été créée de toutes pièces au cours des cinquante dernières années, alors que les six entreprises américaines dont la valorisation est supérieure à 1 000 milliards d’euros ont été créées au cours de cette période. » 

Selon Draghi, l’intermédiation financière » en Europe est faible les marchés des capitaux restent fragmentés et les flux d’épargne vers ces marchés sont plus faibles. Il faut un marché des capitaux à l’échelle de l’UE et un capital-risque basé dans l’UE qui ne dépend pas des États-Unis. « De nombreux entrepreneurs européens préfèrent chercher du financement auprès de capital-risqueurs américains et se développer sur le marché américain. Entre 2008 et 2021, près de 30 % des « licornes » fondées en Europe – des startups qui ont été valorisées à plus d’un milliard de dollars – ont délocalisé leur siège social à l’étranger, la grande majorité d’entre elles aux États-Unis. »

Selon Draghi, « les ménages européens épargnent largement pour financer des investissements plus importants, mais à l’heure actuelle, cette épargne n’est pas canalisée efficacement vers des investissements productifs. En 2022, l’épargne des ménages européens s’élevait à 1 390 milliards d’euros, contre 840 milliards d’euros aux États-Unis. »

Mais est-ce l’inefficacité des marchés de capitaux de l’UE qui est à l’origine de la baisse des investissements productifs en Europe ? Bien sur que non , je n’ai jamais vu une personne se priver de la possibilité de gagner de l’argent quand elle le pouvait!

Investir productivement en Europe n’est tout simplement pas assez rentable, pas assez attractif compte tenu du facteur risque, des tracas et de la fiscalité!

Les rendements du capital dans le secteur du capitalisme productif de l’UE sont insuffisants!

L’Europe a besoin d’augmenter ses investissements productifs, par opposition à l’investissement dans l’immobilier ou dans les actifs financiers rentiers

Le taux de rentabilité du capital européen est nettement insuffisant , même dans le pays le plus rentable, l’Allemagne, par rapport à celui des États-Unis surtout depuis 2017

Source : AMECO

M. Roberts fait remarquer que le rapport ne mentionne pas le fait que l’UE compte un nombre beaucoup plus élevé de petites entreprises dont la rentabilité est quasi nulle , précapitalistes.

Aux États-Unis, une concentration plus élevée du capital a dopé les profits des géants technologiques du secteur. Depuis 2000, les taux de marge brute aux États-Unis ont augmenté et la concentration industrielle a grimpé en flèche .

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Que faire pour combler les écarts d’investissement ? Selon Draghi, la réponse est donc la solution habituelle : Les gouvernements doivent mettre en place des incitations monétaires et fiscales pour « encourager » les capitalistes à investir. C’est la solution du capitalisme monopolistique d’Etat, de copains, coquins et banques centrales réunis!

Les coûts de financement doivent être plus faibles, mais « pour générer des investissements privés d’environ 4 % du PIB par le seul biais du financement de marché, il faudrait réduire le coût du capital privé d’environ 250 points de base dans le modèle de la Commission européenne ».   Des incitations fiscales pour débloquer l’investissement privé semblent donc nécessaires pour financer le plan d’investissement, en plus de l’investissement public direct ».

Les gouvernements de l’UE doivent donc fournir davantage de fonds publics.

Il faut donc encore recourir aux fameuses béquilles du capital c’est à dire aux incitations fiscales , aux subventions et à la béquille monétaire, lesquelles sont précisément les causes de l’affaiblissement du capital en Europe! Il faut faire plus de tout ce qui a conduit au dépérissement, au malinvestissement, aux rentes et, au gaspillage de la denrée la plus rare dans le système capitaliste: le profit.

La véritable rareté dans un système qui est capitaliste, et c’est le profit et tout ce qui vient le gaspiller, le piller, le mal repartir affaiblit le système. Il faut cesser de péréquationner , cesser de disperser ce qui est le plus rare, le profit, Exemple il faut tuer les zombies, casser les rentes, arrêter de soutenir les inadaptés , il faut une rigueur et un environnement qui fassent que ce qui est rare soit réservé au meilleurs et aux plus utiles! La sélection muscle les plus adaptés et permet l’émergence de champions.

Draghi veut plus de dettes, plus d’emprunts conjoints, c’est-à-dire que l’UE émette davantage de dette garantie (par l’UE) pour financer des projets. Draghi veut plus de péréquations, plus de mutualisation, plus de socialisation alors que ce sont précisément les causes de notre mal; nous voulons lutter dans un monde capitaliste, sans pitié, mais avec des armes opposées au capitalisme, des armes socialistes.

Moins de trois heures après la fin de la présentation de Draghi, le ministre allemand des Finances Christian Lindner a déclaré que « l’Allemagne n’acceptera pas » d’emprunts conjoints, car l’emprunt conjoint « peut se résumer brièvement : l’Allemagne doit payer pour les autres. Mais cela ne peut pas être un plan directeur. » 

Draghi propose d’instaurer davantage de taxes à l’échelle européenne pour augmenter la taille de la Commission européenne, qui est trop petite et concentre les dépenses sur la « cohésion sociale », les subventions régionales et l’agriculture plutôt que sur les « investissements productifs ». 

Draghi veut réduire les dépenses publiques de l’UE dans les domaines existants et les réorienter vers les technologies. « Si les dépenses publiques liées aux investissements ne sont pas compensées par des économies budgétaires ailleurs, les soldes budgétaires primaires pourraient se détériorer temporairement avant que le plan d’investissement n’exerce pleinement son impact positif sur la production. » 

La seule façon de parvenir à une hausse significative des investissements productifs est de faire bondir la rentabilité du capital européen. Cela ne se fera pas en réduisant les coûts du crédit, au contraire! Cela se fera par la « destruction créatrice » , par la rigueur monétaire, par une révision draconienne de la fiscalité, par un changement du personnel politique et de la fonction publique , par l’euthanasie de toutes les formes de capital enraciné, souterrain, non reconnu comme tel .

Eh oui, je n’y peux rien la logique du capitalisme est dure, très dure.: dans un monde dur on ne peut gagner qu’en étant plus dur que les autres.

Croyez moi, le fond du problème, personne ne veut le regarder en face, c’est que l’Europe n’a plus les moyens d’être capitaliste! 

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