La Syrie va-t-elle provoquer une réaction en chaîne ? Première partie
De : https://southfront.press/will-syria-cause-a-chain-reaction-part-one/
12 janvier 2025
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Écrit par Damir Nazarov
Alors que la communauté internationale a inventé une excuse syrienne pour fermer les yeux sur le génocide commis par les sionistes à Gaza, les juntes et dictateurs restants ont commencé à manifester de vives émotions à l’égard des événements en Syrie.
L’évolution rapide de la situation en Syrie a provoqué une nouvelle vague d’incertitude, d’anxiété et de panique, une situation qui rappelle celle de 2011 après la révolution en Egypte. Si un certain nombre d’autocraties s’inquiètent de ce qui se passe, deux juntes sont plus inquiètes encore : l’Egypte et l’est de la Libye.
Ces endroits sont dirigés par une clique de militaires dont le style de gestion ressemble fortement à celui de l'ancien régime baathiste d'Assad, mais on ne peut pas affirmer qu'il s'agit d'une copie à 100%, il y a plusieurs raisons à cela, de l'interaction avec le monde extérieur à la situation économique, néanmoins, la mentalité et le caractère du système étatique de la Syrie d'Assad, de la junte égyptienne et de la dictature de Haftar peuvent être inclus dans la liste des régimes similaires. Sur ce sujet, ils ont convergé, communiquant étroitement entre eux pendant toutes ces années.
Mais Haftar et Sissi ont eux aussi pris conscience du rôle croissant de la Turquie dans la région, avec l’ombre de la Chine qui plane derrière elle. Cela est souligné par la multiplication des visites d’hommes d’affaires de Benghazi à Ankara et par le retrait par la junte égyptienne de la liste des terroristes de centaines de personnalités des Frères musulmans.
Cependant, la chute inattendue d’Assad a profondément effrayé les maréchaux nord-africains, après quoi on a appris que la Cour suprême égyptienne avait ordonné l’inscription de 15 personnes sur la liste des terroristes pour cinq ans en raison de leurs liens avec le mouvement des Frères musulmans, et que les forces de Haftar avaient accueilli certains des fugitifs du gouvernement Baas déchu. De cette manière, les juntes égyptienne et libyenne montrent qu’en cas de soulèvement ou de révolution dans leur pays, et dans le cas de Haftar, dans les territoires sous son contrôle, il n’y aura pas de transfert de pouvoir en douceur.
Dans ce cas, nous observons un paradoxe dans le comportement des dictateurs militaires : d’un côté, ils semblent prêts au dialogue interne avec l’opposition et font des pas symboliques dans cette direction, en ouvrant une coopération avec la Turquie, mais de l’autre côté, « l’effet Assad » a grandement effrayé le tandem Sisi-Haftar, c’est pourquoi ils ont pris une série de mesures ambiguës qui aggravent le dialogue interne avec les opposants aux juntes.
A mon avis, les craintes de Sissi et de Haftar ne sont même pas liées au soulèvement des islamistes en Egypte ou à une nouvelle campagne militaire du gouvernement de Tripoli dans l'est de la Libye, semblable au mouvement de l'opposition syrienne après Alep. Je suis sûr que les maréchaux égyptiens et libyens craignent une trahison interne qui pourrait être perpétrée par leur entourage proche, y compris les généraux et les chefs des services spéciaux.
Contrairement à l’opinion des impérialistes, l’histoire syrienne ne deviendra certainement pas un catalyseur de chaos et de conflits civils au Moyen-Orient, et peut-être un exemple de « révolutions » sans effusion de sang.
Les premières inquiétudes concernant la junte égyptienne ont déjà commencé à se manifester. Un certain Ahmed Mansour, qui avait auparavant rejoint la lutte contre le régime d’Assad, a créé le mouvement « Révolution du 25 janvier », dont l’objectif est de renverser la junte de Sissi.
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