Les médecins israéliens affirment que les enfants de Gaza meurent de faim à cause du blocus israélien, et non à cause de problèmes de santé préexistants.
Hidaya, une mère palestinienne de 31 ans, est assise avec son fils malade de 18 mois, Mohammed al-Mutawaq, qui présente également des signes de malnutrition, à l'intérieur de leur tente au camp de réfugiés d'Al-Shati dans la ville de Gaza, en Palestine, le 25 juillet 2025 (Majdi Fathi via Reuters Connect)
Deux médecins israéliens de haut rang ont déclaré au Times of Israel que les enfants de Gaza meurent de faim en raison des restrictions israéliennes sur l'aide, et non à cause de problèmes de santé préexistants qu'ils pourraient avoir.
Les médecins ont fait ces commentaires en réponse aux réactions négatives des responsables israéliens et de leurs partisans en Occident suite à la publication par le New York Times d'une photo de Mohammed al-Mutawaq, un enfant émacié de 18 mois à Gaza, sans préciser qu'il avait un problème de santé préexistant.
Face à cette réaction négative, le New York Times a publié une note de l'éditeur expliquant qu'al-Mutawaq souffrait d'une maladie, et de nombreux sympathisants israéliens en Occident ont exprimé leur indignation. Mais les plus vulnérables, notamment les enfants souffrant de maladies, sont toujours les premiers à mourir de faim lorsque la famine s'installe. Médecins et hôpitaux de Gaza ont également signalé des décès d'enfants de malnutrition sans antécédents médicaux.
« Je suis pédiatre depuis 20 ans, et on ne voit jamais d'enfants dans cet état, même ceux qui souffrent de maladies chroniques. Dans ce cas, on soupçonne une maltraitance et on contacte la police », a déclaré au Times of Israel le Dr Michal Feldon, pédiatre senior et chef de service dans un hôpital israélien .
« Les enfants ne ressemblent pas à ça. Il était affamé malgré son état », a ajouté Feldon.
Le professeur Dan Turner, chef d'un service de gastroentérologie pédiatrique dans un hôpital de Jérusalem et vice-doyen de la faculté de médecine de l'Université hébraïque, a fait des commentaires similaires. « On ne trouve absolument pas d'enfants présentant ce type d'apparence en Israël ou dans les pays occidentaux », a-t-il déclaré.
« Même les patients souffrant de maladies chroniques ne devraient pas être mal nourris de cette façon. Un tel patient serait hospitalisé », a ajouté Turner.
CNN a rapporté qu'al-Mutawaq et sa mère, Hidaya, vivent sous une tente à Gaza. Hidaya a indiqué que son fils ne pesait que 6 kilos, contre 9 kilos il y a quelques mois.
Depuis mars, Israël a imposé un blocus total sur toutes les marchandises entrant à Gaza et n'a autorisé l'entrée que d'une aide très limitée fin mai, principalement via la Fondation humanitaire pour Gaza (GHF), soutenue par les États-Unis. Ses sites de distribution sont devenus des pièges mortels pour les Palestiniens désespérés. Les sites de la GHF sont situés uniquement au sud du corridor de Netzarim, ce qui signifie qu'ils sont inaccessibles à la famille Mutawaq.
Turner a déclaré que l'état de Mutawaq était probablement dû au manque de lait maternisé spécialisé. « Si vous êtes dans le nord de Gaza, vous ne pouvez que rêver de pouvoir donner du lait maternisé aux bébés », a-t-il déclaré. « J'ai vu des enfants atteints de maladies graves ces 20 dernières années, et je n'en vois pas dans ce cas-là. Si c'est le cas, c'est à cause d'une mauvaise observance thérapeutique et de négligence. »
Turner a critiqué la politique israélienne de restriction de l’aide, affirmant qu’il ne croit pas que « limiter la nourriture à une population, quels que soient les objectifs de guerre, devrait être sur la table du peuple juif et de l’État d’Israël ».
Commentaires
Enregistrer un commentaire