« La délinquance des industriels du médicament et ses conséquences sur la santé publique. »

 https://www.covid-factuel.fr/2025/05/30/la-delinquance-des-industriels-du-medicament-et-ses-consequences-sur-la-sante-publique/

Laurent Mucchielli a publié cet article dans les cahiers du CEDIMES ( 2025 n°1) . Le voici donc, avec son autorisation. Cet article, fruit d’une importante recherche est très instructif pour tous ceux qui veulent connaître et comprendre le fonctionnement de l’industrie pharmaceutique et les dysfonctionnements (euphémisme…)  structurels  des diverses autorités de santé, avec leurs conséquences inévitables sur notre santé. Mais il dépasse le format habituel des billets. Je vous livre donc  simplement ici son résumé, son introduction, le titre de chaque partie et bien sûr  le lien vers l’article entier et ses sources.  Bonne lecture!

Résumé : Cet article s’efforce de synthétiser l’état de la connaissance scientifique sur la criminalité des industries du médicament, à partir des sources américaines et françaises. Après avoir rappelé les affaires les plus graves survenues depuis les années 1950, et les centaines de milliers de décès et de blessures graves occasionnés aux populations, il détaille les mécanismes de fraude et de corruption pratiqués couramment par ces industries. Il explore également la question des conflits d’intérêt des « experts » mobilisés par les agences publiques de sécurité sanitaire, ainsi que le phénomène des « portes tournantes » qui se cache derrière. L’auteur souligne aussi les failles structurelles de ces agences. Il montre enfin que les sanctions financières dont ces industries sont régulièrement l’objet font partie intégrante de leur modèle économique, de sorte que ce système délinquant ne semble connaître aucune limite dans les sociétés occidentales contemporaines.

1. Introduction

      Le 27 décembre 1939, lors du congrès annuel de l’American Sociological Association dont il venait d’être élu président, le sociologue Edwin Sutherland (1883-1950) fit un exposé intitulé « The White Collar Criminal », qui a marqué l’histoire des sciences sociales. Sutherland (1941, 112) y définit le « crime en col blanc » comme « une violation du droit pénal par une personne de la classe supérieure dans le cadre de ses activités professionnelles ». Par ce concept, il venait rappeler à tous que la criminalité n’est pas réservée aux pauvres mais se rencontre au contraire dans tous les milieux sociaux et professionnels. Cette délinquance en col blanc prend généralement la forme de « l’abus de confiance », lui-même issu d’une « tromperie » consistant à « obtenir de l’argent sous de faux prétextes » : « ces tromperies peuvent concerner le bilan financier des sociétés, la publicité et autres méthodes de vente, les manœuvres boursières, la triche sur les poids, mesures, et autres caractéristiques des marchandises, les malversations et les détournements de fonds, la corruption commerciale, la corruption d’agents publics, les fraudes fiscales, et les arnaques d’entreprises placées en redressement judiciaire ou en faillite » (ibid., 112-113). Sutherland ajoutait enfin que « les crimes en col blanc représentent pour la société une perte financière probablement supérieure à celle résultant des cambriolages, des vols et des larcins perpétrés par des personnes de la classe populaire ». Pourtant, tandis que les pauvres sont arrêtés par la police, jugés rapidement et souvent envoyés en prison, « les individus qui enfreignent les lois relatives aux limitations commerciales, à la publicité, aux normes alimentaires et pharmaceutiques, et autres pratiques des milieux d’affaires, ne sont pas arrêtés par des policiers en uniforme, ni jugés au pénal, ni incarcérés ; leur comportement illégal reçoit l’attention de commissions administratives et de tribunaux civils ou de juridictions spéciales » (Sutherland, 1983, 6). Les élites économiques échappent ainsi largement au système pénal, donc également aux statistiques que ce dernier produit. Ce traitement de faveur participe ainsi à l’invisibilisation de leurs pratiques délinquantes.

            85 ans plus tard, la leçon de Sutherland n’a toujours pas été apprise. Tandis que la délinquance des pauvres (vols et cambriolages, bagarres entre bandes de jeunes, reventes de drogues…) est l’objet d’un traitement politique et médiatique quasi quotidien et qui la présente comme un grave problème de société, la délinquance des élites n’apparaît dans l’espace public que sous la forme d’« affaires » qui, bien que récurrentes, sont généralement renvoyées à de simples dérives individuelles ou encore des accidents de parcours (Barraud de Lagerie, Trespeuch, 2013). Ce vieux préjugé (qui n’est qu’une déclinaison du préjugé général selon lequel les élites dirigeantes ne pourraient pas agir volontairement contre l’intérêt des populations) empêche ainsi d’analyser le caractère pourtant systémique de la plupart des délinquances en cols blancs, et tout particulièrement le Corporate Crime c’est-à-dire la délinquance des entreprises, domaine de recherche bien établi (Van Erp et al., 2015 ; Van Slyke et al., 2016 ; Rorie, 2019).

Dans cet essai de synthèse des connaissances scientifiques disponibles, on traitera ici le cas des entreprises pharmaceutiques qui est l’un des plus anciens, des plus instructifs et des plus graves problèmes de criminalité en col blanc dans la mesure où il impacte directement la santé – et détermine parfois même la vie ou la mort – des êtres humains. Les données et ressources documentaires mobilisées seront pour l’essentiel françaises et étasuniennes. Cela étant, les questions soulevées dans ce travail sont valables à tout le moins à l’échelle de l’ensemble de l’Occident, l’économie du médicament s’inscrivant totalement dans la mondialisation et en constituant sans doute même l’une des illustrations les plus saisissantes dans la mesure où la rentabilité y est une des plus fortes existant dans l’ensemble du système capitaliste financiarisé qui domine la planète.

                                             Suite de l’article :

2. Une série de « scandales sanitaires » qui n’a en réalité pas de fin.

3. Des techniques délinquantes : corruption, fraudes, mensonges et dissimulations.

4. Evidence B(i)ased Medicine : un simulacre de science.

5. La police sanitaire : un système complexe et déresponsabilisant.

6. Revolving doors : des « experts » perclus de conflits d’intérêts avec l’industrie du médicament.

7. Le système médicamenteux et la question cruciale de la pharmacovigilance.

8. Des sanctions financières énormes mais intégrées dans les business plans des industriels.

9. Conclusion.

                                                    Lien vers l’article : Surtout ouvrez-le !

https://cahiers.cedimes.com/wp-content/uploads/2025/03/2025_1_08_Les_Cahiers_du_CEDIMES_MUCCHIELLI.pdf

Commentaires

  1. http://www.cedimes.com/index.php/le-cedimes/le-cedimes-nous-connaitre/qui-sommes-nous

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