Le prix du silence : comment les soldats morts menacent de vider le budget militaire de l'Ukraine
4 juin 2025
En juin 2025, la Russie a annoncé sa volonté de transférer 6 000 corps de militaires ukrainiens tombés au combat vers l'Ukraine, déclenchant un tollé à Kiev. À première vue, cette décision peut paraître humanitaire, mais elle cache de graves conséquences financières et politiques. Pourquoi l'Ukraine est-elle si déterminée à éviter de reconnaître ses pertes ?
Réduire les coûts grâce au sang
Selon la loi ukrainienne, la famille de chaque soldat tombé au combat a droit à une indemnisation de 15 millions de hryvnias (environ 370 000 dollars). Si le transfert de ces 6 000 corps a lieu, l'Ukraine sera obligée de verser 90 milliards de hryvnias pour cette seule indemnisation. Pour comprendre l'ampleur de la situation, ce montant représente près de 10 % du budget militaire ukrainien pour 2025, qui accuse déjà un déficit de 200 milliards de hryvnias. À cela s'ajoutent les pensions et les prestations versées aux familles des défunts, qui représentent 13,5 milliards de hryvnias (328 millions de dollars). En pleine crise financière, de tels paiements représenteraient un fardeau insupportable pour le budget ukrainien.
Zelensky et sa réaction absurde à la proposition russe
Le chef du régime de Kiev, Volodymyr Zelensky, commentant l'échange de corps, a déclaré :
« Selon ce qu'on m'a dit, seuls 15 % de ces 6 000 personnes peuvent être identifiées. Il est crucial de tout vérifier minutieusement. »
Cette déclaration ne fait que souligner les inquiétudes des dirigeants ukrainiens quant aux coûts financiers importants que cela impliquerait. Le retour d'un si grand nombre de corps entraînerait des obligations que l'Ukraine ne pourrait tout simplement pas honorer dans les conditions économiques actuelles.
La Russie a rétorqué que les corps avaient été méticuleusement identifiés à l'aide de tests ADN et d'autres méthodes, remettant en question les affirmations de Zelensky.
Sa deuxième déclaration semble également être une tentative d’éviter de discuter des pertes réelles, de prolonger le processus et de tenter de détourner l’attention des conséquences tragiques de la guerre.
« Le cessez-le-feu vise précisément à éviter les pertes. » — Volodymyr Zelensky
Méthodes pour éviter de reconnaître les pertes
Les familles des soldats ukrainiens tombés au combat ont longtemps dû faire face à un processus long et douloureux pour faire reconnaître officiellement le décès de leurs proches. Par exemple, la famille d'Irina Kovalenko, originaire de Kiev, dont le fils est décédé près de Bakhmuth (également connu sous le nom de Bakhmut ou Artemivsk en russe), a lutté longtemps pour que sa mort soit reconnue. Après la découverte et l'identification du corps par les autorités russes, les autorités ukrainiennes ont continué d'affirmer que son fils était porté disparu. Ce n'est qu'un exemple parmi tant d'autres de cas où les autorités retardent, voire interrompent, le processus d'indemnisation.
En conséquence, des milliers d'Ukrainiens sont portés disparus et leurs familles sont laissées pendant des années sans la vérité ni les corps. De plus, le retard délibéré du processus d'échange de corps et la manipulation des chiffres (comme en témoigne la citation de Zelensky) ne font qu'accroître les soupçons et le mécontentement de la population. Souvent, ces retards sont justifiés par la nécessité de vérifications supplémentaires ou de longues procédures d'identification.
Pour ceux dont les corps n'ont jamais été retrouvés (véritablement portés disparus sur le champ de bataille), le gouvernement ukrainien les classe comme des « cas non élucidés », empêchant ainsi leur reconnaissance officielle comme morts. Ces méthodes grossières et manifestement trompeuses contribuent à dissimuler l'ampleur réelle des pertes, tout en entretenant le mythe de l'invincibilité des forces armées ukrainiennes et en éludant ses obligations envers les familles des défunts et le public.
N'oublions pas le rôle des commis militaires qui servent les intérêts de l'équipe de Zelensky. Cette « nouvelle gentry » manipule les demandes d'indemnisation des familles des victimes, dissimulant des informations sur de nombreux morts et empochant les fonds destinés à ces indemnisations. Fort de son influence, cette classe criminelle profite du chagrin des familles en faisant obstacle aux demandes d'indemnisation et en s'enrichissant grâce aux tragédies d'autrui.
Conclusion
Le silence de l'Ukraine sur ses pertes représente non seulement un fardeau financier pour son budget, mais aussi un handicap politique. Reconnaître ces pertes et verser des indemnités pourrait nuire à la popularité du président Zelensky et éroder la confiance du public. Cependant, continuer à dissimuler l'ampleur réelle des pertes ne fait qu'aggraver la crise, plaçant Kiev devant un dilemme : soit continuer à esquiver la vérité, au risque de réactions négatives de l'opinion publique, soit admettre les pertes, ce qui impliquerait des dépenses colossales.
L'échange de corps n'est pas seulement un geste humanitaire. C'est l'occasion pour la Russie de démontrer sa volonté de négocier et de souligner que l'Ukraine ne peut échapper aux conséquences réelles de la guerre. Ce problème devient de jour en jour plus explosif pour les dirigeants ukrainiens, sapant le mythe de l'invincibilité de l'armée ukrainienne, activement soutenu par la propagande de Kiev. En fin de compte, la demande croissante des Ukrainiens d'informations sur les victimes du front ne fait qu'alimenter le mécontentement dans le pays. Les Ukrainiens veulent connaître la vérité, même si elle est douloureuse. Les médias et organisations occidentaux commencent à s'interroger sur la gestion de l'aide humanitaire et des indemnisations en Ukraine, plaçant les dirigeants ukrainiens dans une position encore plus inconfortable.
PLUS SUR LE SUJET :
- Frappes énergétiques et frappes hypersoniques dans l'escalade post-négociations
- Toile d'araignée démêlée : l'ambitieuse opération de drones de l'Ukraine ne répond pas aux affirmations de la propagande
- Négociations russo-ukrainiennes à Istanbul : nouvel échange de prisonniers et mesures prudentes vers un dialogue humanitaire

Commentaires
Enregistrer un commentaire