Ce que la neurochimie révèle sur l'autisme
10 juin 2025 // Olivia Cook
- Un déséquilibre dans les substances chimiques clés du cerveau, comme le GABA, le glutamate et la sérotonine, peut expliquer les symptômes courants de l’autisme, tels que les comportements répétitifs, la surcharge sensorielle et les difficultés sociales.
- Les perturbations de la dopamine et de l’acétylcholine contribuent à la rigidité cognitive, aux difficultés d’apprentissage et au retrait social dans l’autisme.
- Les neuropeptides, comme la mélatonine et l’ocytocine, jouent un rôle important dans la régulation du sommeil et les liens sociaux, les déséquilibres pouvant aggraver les symptômes courants de l’autisme.
- Le dysfonctionnement du système de la vitamine D et de l’orexine est lié au développement précoce du cerveau et aux problèmes de sommeil dans l’autisme, ce qui indique des domaines de recherche futurs.
- La compréhension des déséquilibres neurochimiques peut conduire à des traitements plus personnalisés et à des interventions ciblées précoces pour les enfants autistes, améliorant ainsi leur qualité de vie.
Dans un monde où environ un enfant sur 36 est diagnostiqué avec un trouble du spectre autistique (TSA), les scientifiques explorent plus profondément que jamais le fonctionnement interne du cerveau pour découvrir les causes de ce trouble. Bien qu'aucune cause unique n'ait été identifiée, de plus en plus de recherches pointent vers les systèmes neurochimiques du cerveau – des réseaux complexes de molécules qui aident les neurones (cellules cérébrales) à communiquer – comme des pièces maîtresses du puzzle.
Une revue exhaustive de 2020, publiée dans la revue Brain Sciences, a examiné comment les déséquilibres de 12 substances neurochimiques clés pourraient contribuer au développement et aux comportements observés dans l'autisme. Ces substances neurochimiques – de la sérotonine, régulatrice de l'humeur, à la mélatonine, l'hormone du sommeil – jouent un rôle crucial dans le traitement de l'information par le cerveau, la régulation des fonctions immunitaires et métaboliques, la réponse aux stimuli et même la création de liens sociaux. Lorsque leur activité est perturbée, les effets peuvent se répercuter sur le développement cérébral et le comportement, ce qui permet de comprendre pourquoi certains enfants rencontrent les difficultés fréquemment associées aux TSA.
L'autisme se caractérise par un spectre de différences développementales, ce qui signifie que ses symptômes varient considérablement d'une personne à l'autre. Les personnes atteintes de TSA peuvent présenter des retards de langage, des difficultés d'interaction sociale, une sensibilité sensorielle et des comportements répétitifs, tels que des intérêts obsessionnels ou l'autostimulation, ou encore des mouvements répétitifs comme se frotter les mains sur certaines textures ou émettre des sons apaisants pour se calmer, gérer l'anxiété ou réguler ses sens.
Bien que la génétique et les facteurs environnementaux jouent un rôle, la neurochimie du cerveau apparaît comme un facteur central de l'autisme. Les « messagers » chimiques du cerveau, appelés neurotransmetteurs et neuropeptides, contribuent à réguler la communication entre les neurones et influencent la cognition, l'humeur, les comportements sociaux, etc. Lorsque ces substances chimiques sont déséquilibrées, le cerveau peut avoir du mal à traiter efficacement l'information, ce qui pourrait expliquer les symptômes des TSA.
Principaux neurochimiques et leurs rôles dans l'autisme
Les chercheurs ont identifié une douzaine de substances neurochimiques et de neuropeptides clés dont les déséquilibres peuvent expliquer les comportements, les défis et les forces uniques observés chez les personnes atteintes de TSA.
GABA et glutamate : les pédales de frein et d'accélérateur du cerveau
L'acide gamma-aminobutyrique (GABA) et le glutamate sont les deux principaux neurotransmetteurs responsables de la régulation de l'activité cérébrale. Le GABA agit comme un inhibiteur, calmant l'activité cérébrale, tandis que le glutamate est un excitateur, stimulant les fonctions cérébrales. Chez les personnes autistes, des études montrent un déséquilibre entre ces deux substances chimiques, avec une surabondance de glutamate et une insuffisance de GABA. Ce déséquilibre peut entraîner une surstimulation, une surcharge sensorielle et des difficultés à traiter l'information sociale, contribuant ainsi aux symptômes comportementaux fréquemment observés dans les TSA.
Sérotonine : le régulateur de l'humeur
La sérotonine contribue à réguler l'appétit, la digestion, l'humeur et le sommeil. Chez les personnes autistes, on observe souvent des taux élevés de sérotonine, ce qui pourrait être lié à des comportements répétitifs et à des difficultés sociales. L'altération du système sérotoninergique pourrait expliquer pourquoi les personnes autistes peuvent adopter des comportements tels que des routines obsessionnelles et une pensée rigide.
Dopamine : motivation et récompense
La dopamine est un neurotransmetteur impliqué dans la motivation, le plaisir et le système de récompense. Elle joue un rôle majeur dans la façon dont les individus ressentent la récompense et la satisfaction. Dans l'autisme, des perturbations de la signalisation dopaminergique peuvent contribuer à des symptômes tels qu'un manque de motivation et un repli sur soi, ainsi qu'à des comportements répétitifs. Ces perturbations pourraient rendre les relations sociales moins enrichissantes et plus difficiles à gérer.
Acétylcholine : Mémoire et apprentissage
L'acétylcholine est essentielle à l'attention, à l'apprentissage et à la mémoire. Chez les personnes atteintes de TSA, une diminution des récepteurs de l'acétylcholine dans le cerveau peut entraver la capacité de concentration ou d'apprentissage efficace, ainsi que la flexibilité cognitive. Cela pourrait contribuer à des difficultés d'attention, d'apprentissage et de traitement de l'information.
N-acétyl aspartate (NAA) : énergie et fonction cérébrales
Le N-acétyl aspartate (NAA) est un composé présent dans les neurones qui sert de marqueur de l'énergie cérébrale et de la santé métabolique. Des taux plus faibles de NAA dans le cerveau des personnes autistes suggèrent que les cellules cérébrales pourraient ne pas fonctionner de manière optimale, ce qui pourrait refléter des troubles du développement ou un manque d'énergie dans les régions centrales du cerveau.
Ocytocine et arginine-vasopressine : lien social
L'ocytocine, souvent appelée « hormone de l'amour », joue un rôle essentiel dans l'empathie, les liens sociaux et la confiance. De même, l'arginine-vasopressine contribue à réguler les réponses émotionnelles et le comportement social. Des études ont montré que les personnes atteintes de TSA présentent souvent des taux d'ocytocine et de vasopressine altérés, ce qui pourrait expliquer les difficultés rencontrées par de nombreuses personnes autistes pour nouer des liens sociaux, interpréter les signaux émotionnels et nouer des relations.
Mélatonine : régulation du sommeil
La mélatonine est l'hormone responsable de la régulation du cycle veille-sommeil. De nombreuses personnes autistes souffrent d'importants troubles du sommeil, et des recherches ont montré que leurs taux de mélatonine tendent à être plus faibles. Ce déficit peut rendre l'endormissement ou le maintien du sommeil plus difficiles, entraînant un épuisement et aggravant d'autres symptômes de l'autisme, comme l'inattention ou l'irritabilité.
Vitamine D : bien plus que la santé osseuse
La vitamine D est essentielle à la santé osseuse, mais son rôle s'étend au cerveau, où elle influence la production de neurotransmetteurs et la régulation du système immunitaire. Certaines études suggèrent que les enfants autistes pourraient avoir un taux de vitamine D plus faible, ce qui pourrait potentiellement impacter le développement cérébral. Une supplémentation en vitamine D s'est révélée prometteuse pour améliorer certains symptômes liés aux TSA, bien que les résultats varient selon les individus.
Le système de l'orexine : éveil et sommeil
Le système orexine intervient dans la régulation de l'appétit, de l'éveil et de l'état de veille. Dans l'autisme, certaines recherches ont mis en évidence des perturbations de ce système, notamment en ce qui concerne les troubles du sommeil. Une hyperactivité du système orexine, associée à une activité insuffisante de la sérotonine et de la mélatonine, pourrait contribuer aux troubles chroniques du sommeil observés dans l'autisme.
Opioïdes endogènes : douleur et régulation émotionnelle
Les opioïdes endogènes sont les analgésiques naturels de l'organisme, également impliqués dans la régulation des réponses émotionnelles et de l'humeur. Chez les personnes autistes, des taux élevés d'opioïdes endogènes ont été observés, notamment en réponse à la douleur ou au stress. Ces changements pourraient expliquer les différences dans la façon dont les personnes autistes perçoivent la douleur ou gèrent les expériences émotionnelles. Certains essais thérapeutiques utilisant des inhibiteurs d'opioïdes ont montré de légères améliorations de l'hyperactivité et de l'irritabilité.
Pourquoi cette recherche est importante
Les résultats de cette étude offrent des perspectives précieuses aux familles et aux cliniciens qui cherchent à mieux comprendre l'autisme et à explorer des options thérapeutiques plus personnalisées. En identifiant les déséquilibres neurochimiques spécifiques susceptibles d'être à l'origine de nombreux symptômes des TSA, les chercheurs espèrent ouvrir la voie à de nouvelles interventions ciblées. (À lire également : Les noix, un aliment pour le cerveau : une étude révèle que la consommation de noix pendant la grossesse pourrait contribuer au développement cérébral des enfants .)
Pour les parents et les aidants, cette recherche permet de mieux comprendre les effets de l'autisme sur le cerveau, offrant l'espoir de meilleurs traitements et d'interventions plus précoces, notamment nutritionnelles. À mesure que nous en saurons plus sur ces déséquilibres neurochimiques, nous pourrions développer des thérapies adaptées à la chimie cérébrale unique de chaque individu, améliorant ainsi sa qualité de vie globale.
En fin de compte, même s’il reste encore beaucoup à découvrir sur les fondements neurochimiques de l’autisme, ces avancées nous rapprochent d’un avenir où les traitements seront plus efficaces, personnalisés et véritablement adaptés aux besoins des personnes autistes.
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Cette vidéo provient de la chaîne Daily Videos sur Brighteon.com .
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Les sources incluent :
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https://etouffoir.blogspot.com/2025/06/lautisme-nest-pas-determine-par-les.html
https://etouffoir.blogspot.com/2025/01/des-scientifiques-ont-utilise-des.html
https://etouffoir.blogspot.com/2024/05/vaccins-infantiles-et-autisme-la.html
https://etouffoir.blogspot.com/2021/10/ce-que-les-medecins-ne-savent-pas-sur.html
https://etouffoir.blogspot.com/2022/03/les-aliments-pour-bebes-bourres.html
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