Olivier Marleix s’apprêtait à publier « Dissolution française ». Olivier Denécé enquêtait sur Alstom. Macron retrouve son pouvoir

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Deux morts. Un scandale. Et un président qui “retrouve son pouvoir”. Olivier Marleix et Éric Denécé, tous deux impliqués dans l’affaire Alstom, disparaissent à quelques semaines d’intervalle. Suicide ? Coïncidence ?

mise à jour le 08/07/25

Deux morts. Un scandale. Et un président qui “retrouve son pouvoir”.

Oh, quelle belle époque pour la Macronie, ce royaume enchanté où les opposants farouches s’évanouissent comme par magie, laissant le trône d’Emmanuel Macron briller d’un éclat presque surnaturel ! À peine le député LR Olivier Marleix, cet empêcheur de tourner en rond, a-t-il décidé de mettre fin à ses jours – un « suicide » bien opportun, diront les mauvaises langues – que la presse, dans un élan d’enthousiasme, titre en chœur : « Emmanuel Macron retrouve son pouvoir de dissolution et tente d’éviter la disparition » (Le Figaro, 8 juillet 2025). Timing parfait, non ? On croirait presque une comédie bien orchestrée, où les rideaux tombent pile au bon moment.

Marleix, ce gaulliste têtu, n’était pas n’importe qui. Il avait le culot de fouiller dans les poubelles dorées de la Macronie, notamment l’affaire Alstom, ce fleuron industriel bradé à General Electric en 2014 sous l’œil bienveillant de Macron, alors ministre de l’Économie. Avec son livre Dissolution française : la fin du macronisme, prévu pour novembre 2025, Olivier Marleix s’apprêtait à jeter un pavé dans la mare. Des révélations sur la vente d’Alstom ? Sur un possible « pacte de corruption », comme il l’avait déjà suggéré en 2019 ? On ne le saura jamais. Le manuscrit, « très avancé » selon Le Parisien, risque de dormir tranquillement dans un tiroir chez Robert Laffont, loin des regards indiscrets.

Et puis, il y a Éric Denécé, cet autre trouble-fête, ex-officier de la DGSI, mort le 11 juin 2025 dans des circonstances tout aussi « troublantes ». Lui aussi s’intéressait de près à Alstom, cette saga où Patrick Kron, ex-PDG du groupe et de la communauté des lumières, a vendu la branche énergie à GE, tandis que Frédéric Pierucci, cadre d’Alstom, croupissait dans une prison américaine pour corruption — son vrai tort ? Être trop patriote. Il refusait de trahir la France. Un chantage économique en règle, dénoncé par Arnaud Montebourg, qui hurlait à la trahison. Denécé, comme Marleix, pointait du doigt les zones d’ombre de cette opération, où Macron jouait les chefs d’orchestre. Deux suicides en un mois, deux voix critiques réduites au silence. Coïncidence ? La Macronie doit avoir un abonnement premium à la chance.

Pendant que les gêneurs s’effacent, Macron, tel un Phénix en costume trois-pièces, renaît de ses cendres, prêt à « éviter la disparition ». Quelle résilience !

Alstom, le péché originel de la Macronie

Revenons à Alstom, ce chef-d’œuvre de la diplomatie économique macronienne. En 2014, Montebourg, alors ministre, apprenait la vente par une dépêche Bloomberg, court-circuité par l’Élysée où Macron officiait comme secrétaire général adjoint. Marleix, à la tête d’une commission d’enquête en 2018, dénonçait un « torrent d’argent » déversé sur la planète finance : 500 millions d’euros d’honoraires pour banquiers et avocats, dont certains, ô surprise, se retrouvaient parmi les donateurs d’En Marche en 2017. Pierucci, lui, parlait d’un « piège américain », où son arrestation servait à faire plier la France. Mais tout cela, c’est du passé. Pourquoi remuer la boue quand la Macronie brille à nouveau ?

Les mauvaises langues diront que la France de Macron ressemble à un épisode de House of Cards, où les adversaires tombent comme des mouches et où les dossiers gênants s’évaporent. Mais soyons sérieux : la Macronie n’a pas besoin d’inventer des complots. Elle a le talent de laisser les choses se régler d’elles-mêmes.

Marleix ? Denécé ? De simples dommages collatéraux dans la grande marche triomphale d’un président qui, selon Le Monde (1er décembre 2024), avait pourtant perdu le fil de son mandat après la dissolution de 2024. Comme quoi, il suffit d’un peu de patience – et de quelques « suicides » bien placés – pour retrouver la lumière.

Alors, levons nos verres à la Macronie, ce pays des merveilles où les opposants s’autodissolvent, où les livres dangereux ne voient jamais le jour, et où le président, tel un magicien, fait disparaître les problèmes d’un claquement de doigts. Alstom ? Quel Alstom ? Circulez, il n’y a rien à voir.

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