ONU : la violence atteint son paroxysme en Cisjordanie occupée

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       Par MEE Lundi 22 janvier 2024

Les Nations unies préviennent également que le traitement des Palestiniens détenus par Israël pourrait s’apparenter à de la torture


Des bulldozers retirent une voiture détruite lors d’une frappe aérienne israélienne au cours de laquelle cinq Palestiniens ont été tués, près du camp de réfugiés de Balata, en Cisjordanie occupée, le 17 janvier 2024 (AFP)

Philippe Lazzarini, Commissaire général de l’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA), a déclaré vendredi que la Cisjordanie occupée subissait un niveau de violence sans précédent, dans ce qu’il a qualifié de « cycle tragique de la douleur et de la souffrance ».

Dans un message publié sur X, il a ajouté que l’augmentation de la violence des colons israéliens poussait les Palestiniens à fuir leurs maisons pour se protéger.

« Depuis le 7 octobre, le nombre, la durée et l’intensité des opérations des forces de sécurité israéliennes ont considérablement augmenté, notamment dans les camps de réfugiés.

« Ces opérations s’étendent désormais vers le sud. Combinée à une hausse de la violence des colons, cette situation pousse les gens à fuir leurs maisons en quête de sécurité. Le nombre de Palestiniens tués l’année dernière a triplé par rapport à 2022, où l’on pensait avoir vu le pire.

« Parmi les personnes tuées figurent au moins 90 enfants au cours des 100 derniers jours. Il est difficile de recenser le nombre de vies perdues compte tenu de l’ampleur de la violence », a écrit Philippe Lazzarini.

Les Nations unies ont par ailleurs estimé, par la voix du représentant du Haut-Commissariat des droits de l’homme dans les territoires palestiniens occupés Ajith Sunghay, que le traitement des Palestiniens détenus par Israël pourrait s’apparenter à de la torture

Lors d’un déplacement à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, Ajith Sunghay a interrogé plusieurs Palestiniens libérés après avoir été capturés par l’armée israélienne au cours de sa campagne militaire.

« Ils ont décrit avoir été battus, humiliés, soumis à des mauvais traitements et à ce qui pourrait s’apparenter à de la torture », a souligné le responsable.

Ajith Sunghay a ajouté que certains hommes avaient été libérés sans vêtements adéquats pour le climat hivernal et qu’ils portaient des couches au moment de leur libération.

Hamas : les attaques du 7 octobre étaient une « étape nécessaire »

Ce dimanche, le Hamas a déclaré que ses attaques du 7 octobre dans le sud d’Israël constituaient une « étape nécessaire » contre l’occupation israélienne des territoires palestiniens.

Le groupe a, toutefois, admis dans un rapport de seize pages sur l’attaque que « certaines failles [étaient] survenues […] du fait de l’effondrement rapide du système sécuritaire et militaire israélien, et du chaos causé le long des zones frontalières avec Gaza ».

Il s’agit du premier rapport public du groupe, publié en anglais et en arabe, qui explique le contexte de l’attaque, lorsque les combattants ont franchi la frontière militarisée de Gaza. L’attaque a entraîné la mort d’environ 1 140 personnes et la capture d’environ 250 otages.

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Selon le Hamas, l’attaque constituait « une étape nécessaire et une réponse naturelle face à toutes les conspirations israéliennes contre le peuple palestinien ».

« S’il y a eu des cas de ciblage de civils, cela s’est produit accidentellement et dans le cadre de la confrontation avec les forces d’occupation », a indiqué le Hamas dans le rapport.

« De nombreux Israéliens ont été tués par l’armée et la police israéliennes dans leur confusion. »

Dans son communiqué, le Hamas exhorte à « l’arrêt immédiat de l’agression israélienne contre Gaza, des crimes et du nettoyage ethnique commis à l’encontre de l’ensemble de la population de Gaza ».

« Nous insistons sur le fait que le peuple palestinien a la capacité de décider de son avenir et de gérer ses affaires intérieures », affirme le groupe palestinien, ajoutant qu’« aucune partie au monde » n’a le droit de décider en son nom.

Le Hamas peut encore combattre pendant « des mois »

Les agences de renseignement américaines estiment que le groupe palestinien n’a perdu que 20 à 30 % de ses combattants depuis le début de la guerre israélienne contre Gaza le 7 octobre.

Ces estimations, les premières depuis la guerre, ne sont pas à la hauteur de l’objectif déclaré d’Israël de « détruire » le Hamas, qui dirigeait de facto la bande de Gaza au moment de la récente invasion israélienne.

Selon le rapport des services de renseignement cité par le Wall Street Journal samedi, le groupe peut encore combattre les troupes israéliennes et lancer des roquettes sur Israël « pendant des mois ».

D’après le rapport, les responsables israéliens estiment qu’environ 16 000 combattants du Hamas ont été blessés et qu’il est peu probable que la moitié d’entre eux retournent sur le champ de bataille. Toutefois, les estimations américaines font état d’une fourchette de 10 500 à 11 700 combattants, avec un retour probable d’un grand nombre d’entre eux au combat.

Le quotidien américain rapporte que l’administration Biden a donc réduit ses attentes quant à la guerre et a exhorté Israël à changer de tactique de guerre pour mener des opérations ciblées contre les dirigeants du Hamas.

Le soutien mondial à Israël s’effondre 

Les difficultés pour Israël s’amoncellent également sur le plan de l’image. Selon une nouvelle enquête, le soutien à Israël dans le monde s’est effondré depuis le début de l’assaut contre Gaza.

Selon les chiffres publiés par la société de collecte de données Morning Consult et repris dans le magazine Time, la proportion de personnes ayant une opinion positive d’Israël, déduction faite de la proportion de personnes ayant une opinion négative, a chuté en moyenne de 18,5 % à l’échelle mondiale entre septembre et décembre.

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Sur les 43 pays couverts par l’enquête sur les six continents, dont la Chine, l’Afrique du Sud et le Brésil, pays membres des BRICS, le soutien à Israël a chuté dans tous les pays sauf un.

La baisse la plus marquée a été enregistrée dans les pays riches qui avaient déjà une opinion négative d’Israël. Il s’agit notamment du Japon, qui est passé de -39,9 à -62%, de la Corée du Sud, qui est passée de -5,5 à -47,8%, et du Royaume-Uni, qui est passé de -17,1 à -29,8%.

« Les données montrent à quel point la position d’Israël est difficile au sein de la communauté internationale », a déclaré Sonnet Frisbie, responsable adjointe du renseignement politique chez Morning Consult.

Il ressort de l’enquête que les États-Unis constituent le seul pays du monde développé à conserver une opinion nette positive à l’égard d’Israël, cette opinion nette n’ayant baissé que de 2,2 points de pourcentage, passant de 18,2 à 16 entre septembre et décembre.

Traduit de l’anglais (original).

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