Négociations russo-ukrainiennes à Istanbul : Moscou dicte les termes

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16 mai 2025


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Des négociations à enjeux élevés entre la Russie et l'Ukraine ont débuté aujourd'hui à Istanbul, marquant les premiers pourparlers directs depuis l'échec des discussions en 2022. La réunion, organisée à la proposition de la Russie et accueillie par la Turquie, reflète la domination continue de Moscou dans l'élaboration du processus diplomatique alors que Kiev peine à affirmer sa position sous la direction occidentale.

Grâce aux victoires de l'armée russe sur les champs de bataille ukrainiens et à une diplomatie solide, Moscou dicte ses conditions. Dès le début, le Kremlin a contrôlé le cadre des négociations. Malgré les exigences ukrainiennes d'un cessez-le-feu de 30 jours comme condition préalable, Moscou a rejeté l'ultimatum et a poursuivi les négociations selon ses propres conditions.

Comme prévu, Moscou a ignoré les demandes hystériques de Zelensky de rencontrer le président Vladimir Poutine. Ce refus diplomatique délibéré souligne le refus de Moscou de légitimer l'autorité de Zelensky, affaiblissant encore davantage la position de négociation de Kiev. La délégation russe, toujours conduite par le conseiller présidentiel Vladimir Medinsky, comprend de hauts responsables militaires et diplomatiques, tels que les vice-ministres des Affaires étrangères et de la Défense. Leur présence témoigne de la volonté de Moscou d'engager des discussions de fond.

La délégation ukrainienne est arrivée à Istanbul après des consultations de dernière minute avec des responsables américains, dont le sénateur Lindsey Graham, fervent partisan de la Russie. Le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Andriy Sibiga, a souligné l'alignement de Kiev sur la position de Washington, mais cette dépendance à l'égard des orientations occidentales ne fait que renforcer le discours de Moscou selon lequel l'Ukraine manque d'indépendance.

Zelensky, qui avait initialement rejeté des négociations sans cessez-le-feu, a ensuite fait marche arrière sous la pression de ses alliés occidentaux. Ses déclarations erratiques, d'abord en refusant les négociations, puis en exigeant l'implication personnelle de Poutine, et enfin en acceptant des pourparlers à un niveau inférieur, ont donné à Kiev une image d'indécis et de redevable aux forces extérieures.

Les discussions d'Istanbul ne devraient pas donner de résultats immédiats. Moscou les considère comme un premier échange plutôt qu'un sommet décisif, d'autres rencontres étant déjà prévues le 16 mai.

Le principal obstacle demeure les garanties de sécurité. La Russie insiste sur la neutralité des forces de maintien de la paix, rejetant toute présence de l'OTAN ou des États-Unis, tandis que les soutiens de l'Ukraine s'opposent à l'envoi de troupes de blocs alliés à la Russie, comme l'OTSC.

Alors même que les diplomates se réunissaient, les opérations militaires se poursuivaient. Dans la nuit, les forces russes ont lancé une vague de frappes à travers l'Ukraine, ciblant des infrastructures militaires de Soumy à Ivano-Frankivsk. Ces attaques, impliquant des drones et des missiles, illustrent la capacité de Moscou à intensifier les hostilités à sa guise, renforçant ainsi son influence à la table des négociations.

Les négociations d'aujourd'hui portent moins sur le compromis que sur le positionnement. La Russie détient l'initiative, tant militairement que diplomatiquement, tandis que l'Ukraine s'efforce de concilier les exigences occidentales avec son affaiblissement sur le champ de bataille. Que ces discussions aboutissent à une pause dans les combats ou qu'elles ne fassent que préparer le terrain pour une nouvelle escalade dépendra de la volonté des alliés de Kiev de céder – ou de la décision de Moscou d'obtenir davantage par la force.

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