Global Citizen Award : Macron récompensé à New York… par ceux qui avalent la souveraineté nationale


Il y a comme un parfum d’ironie dans l'air. Emmanuel Macron vient de recevoir le Global Citizen Award, remis par l’Atlantic Council en marge de l’Assemblée générale de l’ONU à New York.
Mais ce “prix du citoyen du monde”, au petit goût de fiel, est là pour nous rappeler tout de même, que, sous ses deux mandats, et avec son aval politique, 1 608 entreprises françaises ont été cédées, fusionnées ou rachetées par des intérêts étrangers, et principalement américains. Est-ce cela que le Global Citizen Award saluerait ?
Le Global Citizen Award se veut une distinction pour les dirigeants “engagés à relever les défis globaux”. Cette année, Macron partage l’affiche, coincé entre l'homme à la tronçonneuse Javier Milei, président de l’Argentine, et un footballeur, Gianni Infantino, patron de la FIFA, distingué pour avoir rendu le football plus universel… et accessoirement plus lucratif !
Derrière ces hommages, une question s’impose : comment concilier un discours de “citoyen global” avec la réalité d’une France qui brade ses fleurons industriels, notamment aux États-Unis ?
Selon les données du London Stock Exchange Group (LSEG), 1 608 entreprises françaises ont été rachetées ou placées sous contrôle américain depuis 2014, pour un montant total d’environ 132 milliards de dollars. Parmi les exemples emblématiques : Alstom Énergie, vendu à General Electric en 2014, Technip, absorbé en partie via une fusion transfrontalière, Latécoère, équipementier aéronautique, cédé en grande partie à des fonds étrangers ou encore Doliprane, médicament le plus prescrit en France, produit par Sanofi, passé sous le contrôle du fond d’investissement américain CD&R, le 30 avril 2025.
Ces opérations illustrent ce que beaucoup décrivent comme une “désindustrialisation silencieuse” voir un “braquage économique”. Et dans ce contexte, imaginer Macron, honoré à l’international sonne comme une véritable provocation. Ici, on décore le président censé incarner un certain patriotisme économique, alors que son action est perçue par le plus grand nombre comme celle du bradeur de l’industrie nationale.
Attribuer un prix de “citoyen global” à un chef d’État qui laisse filer autant d’actifs stratégiques, c’est valider l’idée que la souveraineté nationale n’est plus qu’une simple monnaie d’échange.
Le véritable
honneur ne serait-il pas, au contraire, de protéger les entreprises
françaises de l’absorption gloutonne étrangère plutôt que d’en
accompagner le transfert ?
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