Retournement historique : le Royaume-Uni reconnaît l'État palestinien après un siècle de soutien à Israël

 https://www.naturalnews.com/2025-09-22-historic-reversal-uk-recognizes-palestinian-state.html

         22/09/2025 // Cassie B.


  • Le Royaume-Uni, le Canada et l’Australie reconnaissent désormais officiellement un État palestinien, rompant ainsi avec Israël et les États-Unis avant l’Assemblée générale des Nations Unies.
  • La décision britannique est présentée comme une correction de la déclaration Balfour de 1917, qui promettait un foyer juif mais ne parvenait pas à protéger les droits des Palestiniens.
  • Israël condamne cette décision, la considérant comme une récompense au terrorisme, tandis que le Hamas exige des mesures pour mettre fin à la guerre et stopper l'annexion de la Cisjordanie.
  • Cette reconnaissance reflète la frustration occidentale face à la guerre israélienne à Gaza, qui a tué plus de 65 000 Palestiniens et étendu les colonies illégales.
  • Symbolique mais significative, cette décision pourrait inciter d’autres nations à suivre, même si l’opposition des États-Unis limite son impact immédiat.

Cent huit ans après la déclaration Balfour britannique promettant un foyer juif en Palestine tout en garantissant vaguement les droits de ses habitants arabes, le Royaume-Uni, le Canada et l'Australie ont officiellement reconnu un État palestinien. Cette décision, annoncée avant l'Assemblée générale des Nations Unies, marque une rupture diplomatique radicale avec Israël et les États-Unis, tous deux opposés à cette décision. La France devrait suivre son exemple, témoignant d'une frustration croissante de l'Occident face à la conduite d'Israël à Gaza et à l'expansion de ses colonies en Cisjordanie.

Le Premier ministre britannique Keir Starmer a présenté cette reconnaissance comme un pas vers la paix, déclarant dans un message vidéo : « Aujourd’hui, pour raviver l’espoir de paix pour les Palestiniens et les Israéliens, et une solution à deux États, le Royaume-Uni reconnaît officiellement l’État de Palestine. » La décision du Royaume-Uni revêt un poids historique considérable, compte tenu de son rôle dans le façonnement du Moyen-Orient moderne à travers la déclaration Balfour et son mandat ultérieur sur la Palestine.

Un héritage colonial corrigé ?

La déclaration Balfour de 1917, rédigée par Arthur Balfour, alors ministre des Affaires étrangères, promettait le soutien britannique à « l'établissement en Palestine d'un foyer national pour le peuple juif », tout en promettant vaguement que « rien ne sera fait qui puisse porter atteinte aux droits civils et religieux des communautés non juives existantes ». Pourtant, comme l'a souligné David Lammy, ministre britannique des Affaires étrangères, en juillet, cette deuxième promesse n'a pas été « tenue ». La reconnaissance de la Palestine par le Royaume-Uni est désormais présentée comme une tentative de corriger cette injustice historique.

Husam Zomlot, chef de la mission palestinienne au Royaume-Uni, a qualifié cette décision de « moment où le Premier ministre britannique et le gouvernement britannique, au nom de leur peuple, se lèvent et disent : « Nous devons corriger l’histoire, nous devons réparer les torts. »

Pour les Palestiniens, cette reconnaissance est attendue depuis longtemps. Comme l'a souligné Chris Doyle, du Conseil pour la compréhension arabo-britannique : « Nombreux sont les Palestiniens qui auraient souhaité célébrer ce moment symbolique, mais ils ne le peuvent pas. En réalité, cette reconnaissance ne mettra pas fin aux bombardements, à la famine, au génocide ni au système d'apartheid que subissent les Palestiniens. »

La fureur d'Israël et le facteur Hamas

La réaction d'Israël a été prompte et furieuse. Le Premier ministre Benjamin Netanyahou a condamné cette décision, la qualifiant de « gratification massive du terrorisme », en référence à l'attaque du Hamas du 7 octobre 2023, qui a tué 1 200 Israéliens et déclenché la guerre en cours à Gaza. « Un État palestinien ne sera pas établi à l'ouest du Jourdain », a déclaré Netanyahou,  en signe de défi. Son gouvernement a menacé de prendre des mesures unilatérales, y compris l'annexion potentielle de certaines parties de la Cisjordanie, une mesure qui exacerberait encore les tensions.

Le Hamas, quant à lui, a salué cette reconnaissance, mais a exigé des « mesures concrètes » pour mettre fin à la guerre et empêcher l'annexion israélienne. Le président palestinien Mahmoud Abbas l'a qualifiée d'« étape importante vers une paix juste et durable dans la région, fondée sur la solution à deux États ».

Une position occidentale changeante

La décision du Royaume-Uni reflète l'impatience croissante de l'Occident face à la campagne militaire israélienne à Gaza, qui a tué plus de 65 000 Palestiniens, déplacé la majeure partie de la population de l'enclave et déclenché des accusations de génocide de la part des experts de l'ONU. Cette guerre a également révélé l'expansion incontrôlée des colonies israéliennes en Cisjordanie, territoire destiné à accueillir un futur État palestinien.

Le protocole d’accord du Royaume-Uni avec l’Autorité palestinienne rejette explicitement les revendications d’Israël sur la Cisjordanie et Jérusalem-Est, affirmant que « la Cisjordanie, y compris Jérusalem-Est, et Gaza, doivent être réunifiées sous sa seule autorité ».

Bien que largement symbolique, cette reconnaissance pourrait inciter d'autres pays occidentaux à suivre son exemple. La France, membre permanent du Conseil de sécurité de l'ONU, devrait annoncer sa propre reconnaissance cette semaine. Cependant, sans le soutien des États-Unis, cette initiative pourrait avoir un impact pratique limité.

Pour l'instant, la décision du Royaume-Uni constitue un rare reproche adressé à Israël par un allié historique. Qu'elle conduise à un changement significatif ou qu'elle reste un geste creux dépend de l'avenir de Gaza , de la Cisjordanie et des cercles du pouvoir mondial. Une chose est claire : après 108 ans de promesses non tenues, le monde reconnaît enfin ce que les Palestiniens réclament depuis longtemps : le droit à leur propre État. La question est désormais de savoir si cet État sera un jour libre.

 

Les sources de cet article incluent :

MiddleEastEye.net

APNews.com

Reuters.com

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