Clés et violations ( écrit en 2011)
Queenstown est sans conteste un point de chute privilégié par des sportifs, des routards et de nombreux moins jeunes, à la recherche d’animations et de sensations .
Pour loger les innombrables touristes que cette ville attire, des résidences de styles disparatres s’étirent le long du lac, en terrasses .
La jonction entre la ville- repos et la partie ville- commerçante s’articule autour d’une jolie petite maison de bois peinte en blanc : une loge FM modeste et accueillante. La fenêtre sans rideau laisse voir le maillet sur la table et une série d’attaché-cases sur les étagères. Un panneau complète l’impression générale : “les visiteurs sont les bienvenus”
Tout à côté , une autre charmante double maison restaure français. Même des gens en uniforme.
La communauté d’origine corse semble particulièrement active à Queenstown . Elle n’hésite pas à compléter son emploi du temps avec du harcèlement , femmes et filles y compris , qui prennent des airs appliqués d’Hercule Poirot en mission spéciale.
A Queenstown, j’avais retenu ferme , une voiture “petit gabarit” chez OMEGA , une bonne semaine à l’avance. La veille de mon départ , j’étais passée à la boutique OMEGA vérifier que tout était conforme. C’était “oui ” .
Le lendemain , tout avait changé. OMEGA voulait me faire profiter d’une voiture d’un modèle supérieur et sans supplément de prix.
Mais je tenais vraiment à mon “petit-gabarit” plus pratique pour la conduite à gauche. J’avais refusé ce cadeau. L’employée avait demandé ½ heure pour arranger tout cela . ½ heure plus tard c’était devenu “ça ou rien”.
Je m’étais installée au volant . Un homme de type méditerannéen aux lunettes de soleil à 180 ° surveillait la voiture, du trttoir d’en face . J’avais attendu. Ça ressemblait à ce que je connais maintenant assez bien .
Arrivée à Wanaka, j’avais laissé mes bagages dans le coffre de la voiture .
Le soir, au moment de les transporter dans le motel, je n’avais pas pu rater une poignée de feuilles mortes déposées près de l’une des valises, cadenas correctement fermés.
En ouvrant la valise, toute la documentation qui se trouvait dans la poche du couvercle avait volé . La fermeture éclair de la poche avait été ouverte.
La poignée de feuilles mortes était la signature de la violation.
Donc une copie de la clef de cette voiture, fournie par un employé d’OMEGA, voyageait et sans doute même avec moi. Dans une protection de phare .... à l’intérieur d’un garde boue ...scotchée sous la voiture ?
Pour ce qui était de connaître ma destination , j’avais le choix également entre du repérage humain, une balise fixée sous la voiture ou le dispositif GPS intégré dans le modèle de ce véhicule imposé. Tout simplement
Pour ouvrir une porte et la refermer sans abîmer la serrure, il faut une clef . C’est vrai pour un appartement, une maison, une chambre d’hôtel ou une voiture.
Pour organiser des violations incessantes, il faut une bonne coordination, un consensus de malfaisance et un réseau de volontaires-habitués .
Les violations de domiciles que je peux évoquer et décrire incluent les violations de lieux de vie , les violations des domiciles temporaires ainsi que les violations de véhicules .
Pendant 10 ans , les violations de lieux de vie ont été au rythme constant et absolu de une violation de lieu de vie à chaque absence.
En 10 ans, j’ai acheté ou fait acheté 27 serrures ou verrous différents de haute sécurité . Pour rien.
Les violeurs de domicile sont toujours entrés immédiatement et parfois même, comme à Saint Malo, avant moi. Là, j’étais locataire et je n’avais pas changé les serrures .
Le point le plus intriguant de ce système de violations obsessionnelles concerne les conditions de la première copie de chaque clé . En voici trois exemples.
• A Paris XIV , des bijoux avaient été volés dans un placard de l’appartement , sans effraction de la porte d’entrée. J’avais fait changer les serrures et confié le double des clefs à la concierge, comme le règlement de cet immeuble en SCI le stipulait . Il y avait eu aussitôt , et cette fois, des chapardages.
J’étais allée râler auprès du serrurier. L’employé qui m’avait reçu avait reconnu avoir fait la copie deux jours plus tôt . La dame , avec un accent portugais qui avait passé commande avait même demandé une facture .
Quelques semaines plus tard, en vérifiant les comptes de la copropriété, je trouverai une facture de clés , au jour dit. Payée par les copropriétaires.
Après d’autres changement de verrous, et alors que je ne confiais plus le double de mes clés à personne, j’apercevrai un jour une copie de ma clé Picard du moment au porte de clé du mari de la concierge.
Puis , plus tard, la femme m’agitera sous le nez la copie de la plaque de ma poignée de sécurité .
Au final, j’avais été contrainte à quitter cet immeuble .
La femme et le mari y plastronnent toujours.
• Un spécialiste de serrurerie rencontré en Allemagne m’avait recommandé les produits de la société Assa Abloy. J’avais envoyé un Mail à l’usine française de cette marque, en banlieue parisienne . il était resté sans réponse .
Par téléphone, j’avais obtenu l’assurance qu’exceptionnellement on accepterait de me fabriquer
le produit dont j’avais besoin.
J’habitais en province. J’étais venue spécialement. Le contremaître m’avait reçue dès 9h du matin. J’avais commandé un barillet avec deux clés. Le technicien s’était mis à l’oeuvre dès qu’il avait eu fini de répondre à un appel.
Soudain une secrétaire était descendue des bureaux avec une tasse de café et sous-coupe . Pour le technicien seulement.
Intrigué, le contremaître était allé vers la machine et revenu avec 3 clés. Je n’en avais demandé que deux. La 3ème m’avait été offerte .
La secrétaire était repartie avec la tasse de café . Vide.
La plupart des gens dans les entreprises boivent leur café dans des gobelets en carton qu’ils jettent ensuite à la poubelle.
Sur le parking en sortant, , j’avais noté une voiture du même département que moi , arrivée après moi.
Quelques jours plus tard, je poserai moi-même ce barillet très spécial.
Dès ma première absence, il y aura une première violation de domicile .
Il y avait eu une 4ème clé fabriquée. Et rapportée immédiatement .
• À Paris XV , récemment, j’avais opté pour une verrou à 48O euros acheté chez le serrurier de la rue Lecourbe . J’avais immédiatement confisqué la carte du code et la boite qui contenait les références du verrou. Elle n’irait pas à la poubelle de l’immeuble.
Le serrurier à tresse avait fait un travail soigné. Son assistant l’ admirait en passant les outils.
L’homme à la tresse avait été interrompu par un appel sur son portable. Il disait “oui” partout. Sauf à la fin .C’était “non” Il ne voulait pas de cette adresse sur son portable. Il fallait la transmettre sur le portable de son assistant .
Après avoir raccroché, il était sorti sur la palier et s’était mis à parler très fort. Il répétait sans arrêt les références du verrou , comme si je lui avais posé une question “ oui, mais vous vous avez acheté un ..... “ c’était la phrase, qui donnait les références du verrou. Donc de la famille de clé qui ouvrait ce verrou..
J’étais sortie après eux.
Lorsque j’étais revenue , un peu plus tard. Il y avait de l’argent sur la table.
La première violation de domicile avait eu lieu.
Le message était sans doute “ c’était cher”.
Le lendemain, l’homme à la tresse m’avait bousculée d’un coup d’épaule sur le trottoir . Il avait continué son chemin , tournant la tête de l’autre côté, comme si rien ne s’était passé.
Il avait répété ce manège ridicule plusieurs jours de suite .
Entre temps , j’avais demandé des explications par LAR à son patron, sur cette serrure censée inviolable mais immédiatement ouverte par des inconnus . Je n’aurai aucune réponse.
J’écrirai à la marque . Elle dégagera sa responsabilité sur le revendeur. Celui qui ne répond pas.
L’homme à la tresse avait commencé à s’habiller en noir. Il insistait vraiment.
• Les violations de domicile temporaires sont celles des chambres d’hôtels et des adresses temporaires ou de vacances . Elles sont également organisées le plus vite possible après mon arrivée dans les endroits mentionnés.
• Les violations de véhicules relèvent de la même méthode que les deux autres types de violations quant à la forme : les portes ne sont pas fracturées.
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